Ces glissements de terrain qui avaient d’ailleurs été révélés dans un numéro de « Africa Intelligence » (28-09-2020), révélaient le montage financier bluffant destiné à amadouer les principaux bailleurs, les raisons de l'audit enclenché par la BAD et la FMO après des suspicions de fraudes de l'homme d'affaires, le stratagème résultant de la conversion des dettes en actifs, des chèques émis en violation aux dispositions qui régissent ces types de contrat en lieu et place de virement bancaire sur des comptes dument identifiés, pour ne citer que ceux-là .
D'après le communiqué, les supposées révélations contenues donc dans le livre du journaliste, constituent en réalité une vaste opération de dénigrement des autorités étatiques, visant à biaiser toutes les initiatives entreprises en matière de politique énergétique par l'Etat du Sénégal, mais aussi saborder le travail du Directeur Général de la CES, Malick Seck, qui a mis fin aux combines de Norland Suzor et son complice, détenteurs d'un contrat exorbitant de 25 ans en fourniture de charbon.
La Compagnie d’électricité du Sénégal (CES) est une société de droit sénégalais qui, conformément aux dispositions du contrat d'achat d'énergie conclu le 24 janvier 2008, fournit de l'électricité à la Senelec sur une durée de 25 ans. La société est chargée de la gestion de la centrale sénégalaise de Sendou, d'une capacité de 125 Mw. Afin de capter des fonds sous forme de prêts au niveau des bailleurs, le promoteur du projet qui n'est personne d'autre que l'homme d'affaires Louis Claude Norland Suzor, a eu recours à des pratiques mafieuses qui lui ont permis de décrocher 110 millions de dollars grâce à la Banque africaine de développement (BAD) et la banque de développement néerlandaise FMO.
Avertis des manœuvres par un ancien coactionnaire de la centrale, à savoir Sendou Nordic Power, les bailleurs font appel à un cabinet d'enquête privé américain Kroll, pour auditer les finances de la société d'exploitation du site géré à l'époque par l'homme d'affaires mauricien. Un cabinet d'avocats londonien dénommé Mishcon de Reya, dans un document confidentiel transmis à la société Quantum, met nommément en cause Norland Suzor, accusé d'être responsable d'une "fraude financière majeure".
Le stratagème de l'homme d'affaires Norland Suzor pour amadouer les bailleurs
Le promoteur a pu ainsi mettre sous scelle d’influents bailleurs comme la BAD, le FMO, la Banque ouest-africaine de développement (BOAD) et de la banque privée sénégalaise CBAO. Selon le cabinet d'avocats basé à Londres, Norland Suzor aurait mis en place un stratagème destiné à augmenter, par jeu d'écritures, son investissement dans la centrale à charbon de Sendou. Or cette mise de départ est un paramètre essentiel aux yeux des bailleurs ou d'investisseurs potentiels pour évaluer la viabilité du projet - le ratio communément admis dans ce genre de projets n'excède pas 70 % de dettes pour 30 % de capitaux propres. Il s'agit de montage financier qui lui aurait permis de déclarer un investissement dans la centrale supérieure de 21,5 millions de dollars aux fonds effectivement injectés. D'après ces documents, Norland Suzor a émis des dettes qui n'ont jamais été comptabilisées dans l'équilibre général du projet, avant de les convertir en actifs via un jeu d'écriture comptable.
Un autre fait tout aussi rocambolesque a été savamment orchestré par Norland Suzor dans la gestion calamiteuse de la centrale de Sendou. Ce dernier a émis des chèques pour le règlement des prestations de deux entreprises indiennes, soit la rondelette somme de 142 millions de dollars à Bharat Heavy Electricals (BHEL) et Promac Engineering Industries. Des chèques qui auraient été émis en parfaite violation par rapport à la procédure normale, qui consistait à un règlement par virement bancaire. Destinée à contourner le ratio imposé par les bailleurs, qui imposaient donc un maximum de 70 % de dettes et au moins 30 % de fonds propres, cette manœuvre a bénéficié du soutien explicite des entreprises indiennes - elles n'encaisseront jamais les chèques en question.
Le procédé fait d'ailleurs suite à une réunion organisée à New Delhi, le 25 avril 2012, soit trois mois avant l'envoi du chèque, entre Norland Suzor et les responsables de Promac, où les deux parties ont expressément fait mention de discussions autour "des moyens pour remédier au manque de 14 millions d'euros requis par Norland pour démontrer à la BAD que les promoteurs du projet disposent de 35 millions d'euros".
Pis encore, une entreprise tierce du nom d'Africonsult, avait obtenu 24 millions de dollars pour des services de conseils financiers à l'insu des bailleurs et des coactionnaires de la centrale. Plus intrigant encore, une partie des 24 millions de dollars attribués à Africonsult pourrait avoir été rétrocédée à BHEL. Le 10 mars 2012, un avenant au contrat entre Promac et la CES est signé à New Delhi. Il prévoit le versement par l'entreprise indienne de 8,3 millions de dollars à BHEL entre décembre 2013 et avril 2014. En d'autres termes, Promac paye la facture des travaux réalisés par BHEL au bénéfice de la CES. C'est ce que confirment deux lettres datées du 10 mai 2013, dans lesquelles Norland Suzor demande à trois sociétés émiraties appartenant à Promac, Naman Trading, Sonam Trading et Calculus Management Consultancy, de verser au total 8,3 millions de dollars à BHEL.
Une soixantaine de créanciers contre l'homme d'affaires Norland Suzor
En 2018, qui marque le démarrage de la centrale, la CES affiche un résultat net négatif de 24,7 millions de dollars en 2018. Le cabinet Cheikh Fall dresse un tableau sombre et un bilan défavorable pour les créanciers, qui ont injesté des sommes colossales dans ce projet. Soixante créanciers y sont également recensés, dont notamment la filiale sénégalaise du français SPIE, qui réclame à la CES 7,7 millions de dollars - l'affaire est d'ailleurs en cours de jugement devant le tribunal de commerce de Dakar.
En outre, il convient de rappeler que Norland Suzor qui est la source principale –terme utilisé dans le jargon journalistique- de Cheikh Yérim Sèck, fait l'objet de poursuites judiciaires à l'étranger. En Angleterre, l'homme d'affaires Louis Claude Norland Suzor, qui est non moins l'informateur de Cheikh Yérim Sèck, est traduit devant le tribunal arbitral de la Chambre de Commerce Internationale à Londres, pour des faits liés à sa gestion de la centrale de Sendou par l'actionnaire-majoritaire de CES.
Un avenant au Contrat d’Achat d’Energie pour une sortie de crise de la CES
Juste après le placement de la CES en redressemement judiciaire en avril 2021, les actionnaires majoritaires, en collaboration avec la Senelec, ont décidé de sauver ensemble la société, de suspendre le contentieux et de décider ensemble des conditions de reprise de l’exploitation, accompagnée d’une réhabilitation progressive de la centrale permettant d’atteindre la pleine capacité de 125 Mw. Ces accords mutuels, consignés dans un avenant 10 signé en janvier 2022, prévoyaient entre autres, la conversion en gaz de la centrale à gaz. Un processus qui suit son cours et augure de bonnes perspectives, en termes de fourniture et d'approvisionnement en électricité.
Cette mesure forte a permis non seulement d’assurer la continuité de la fourniture d’électricité au peuple sénégalais, mais aussi de sauver plus de 200 emplois (à la place Norland Suzor préférait continuer le contentieux avec la Senelec, avec l’Etat du Sénégal, licencier le personnel et aller se réfugier au Luxembourg en attente d’un éventuel verdict de la cour d’arbitrage dans les 4 ans à venir…)
Redressement judiciaire mené par le DG Malick Seck et la relance des activités de la Centrale
Le plan de relance des activités de la Compagnie d’électricité du Sénégal (CES) est le corollaire d'un redressement judiciaire mené en chef par le Directeur général Malick Seck. Ce dernier, qui venait juste d’être nommé à la tête de la société en mai 2021, a donc mené à bien cette procédure de redressement en collaboration avec la Senelec et les bailleurs de fonds. Une action qui a permis de sortir la société de droit sénégalais de l’impasse. En effet, un concordat de redressement judiciaire a été homologué par le Tribunal de Commerce Hors Classe de Dakar depuis février 2022 et CES a ainsi, repris le cours normal de ses activités en fournissant de l’électricité à la Senelec, à un coût moindre, grâce à l’utilisation du charbon, désormais acheté en dessous de l’index Argus contractuel.
Actuellement, la Centrale thermique de Bargny qui a repris ses activités depuis 19 aout 2021, fournit jusqu'à 15% de l'électricité consommée au Sénégal. Et pour la première fois de son histoire, la CES, grâce à la bonne gouvernance mise en place, vient de payer, au courant du mois de décembre 2022, la première échéance des bailleurs de fonds qui couraient derrière depuis des années.
D'après le communiqué, les supposées révélations contenues donc dans le livre du journaliste, constituent en réalité une vaste opération de dénigrement des autorités étatiques, visant à biaiser toutes les initiatives entreprises en matière de politique énergétique par l'Etat du Sénégal, mais aussi saborder le travail du Directeur Général de la CES, Malick Seck, qui a mis fin aux combines de Norland Suzor et son complice, détenteurs d'un contrat exorbitant de 25 ans en fourniture de charbon.
La Compagnie d’électricité du Sénégal (CES) est une société de droit sénégalais qui, conformément aux dispositions du contrat d'achat d'énergie conclu le 24 janvier 2008, fournit de l'électricité à la Senelec sur une durée de 25 ans. La société est chargée de la gestion de la centrale sénégalaise de Sendou, d'une capacité de 125 Mw. Afin de capter des fonds sous forme de prêts au niveau des bailleurs, le promoteur du projet qui n'est personne d'autre que l'homme d'affaires Louis Claude Norland Suzor, a eu recours à des pratiques mafieuses qui lui ont permis de décrocher 110 millions de dollars grâce à la Banque africaine de développement (BAD) et la banque de développement néerlandaise FMO.
Avertis des manœuvres par un ancien coactionnaire de la centrale, à savoir Sendou Nordic Power, les bailleurs font appel à un cabinet d'enquête privé américain Kroll, pour auditer les finances de la société d'exploitation du site géré à l'époque par l'homme d'affaires mauricien. Un cabinet d'avocats londonien dénommé Mishcon de Reya, dans un document confidentiel transmis à la société Quantum, met nommément en cause Norland Suzor, accusé d'être responsable d'une "fraude financière majeure".
Le stratagème de l'homme d'affaires Norland Suzor pour amadouer les bailleurs
Le promoteur a pu ainsi mettre sous scelle d’influents bailleurs comme la BAD, le FMO, la Banque ouest-africaine de développement (BOAD) et de la banque privée sénégalaise CBAO. Selon le cabinet d'avocats basé à Londres, Norland Suzor aurait mis en place un stratagème destiné à augmenter, par jeu d'écritures, son investissement dans la centrale à charbon de Sendou. Or cette mise de départ est un paramètre essentiel aux yeux des bailleurs ou d'investisseurs potentiels pour évaluer la viabilité du projet - le ratio communément admis dans ce genre de projets n'excède pas 70 % de dettes pour 30 % de capitaux propres. Il s'agit de montage financier qui lui aurait permis de déclarer un investissement dans la centrale supérieure de 21,5 millions de dollars aux fonds effectivement injectés. D'après ces documents, Norland Suzor a émis des dettes qui n'ont jamais été comptabilisées dans l'équilibre général du projet, avant de les convertir en actifs via un jeu d'écriture comptable.
Un autre fait tout aussi rocambolesque a été savamment orchestré par Norland Suzor dans la gestion calamiteuse de la centrale de Sendou. Ce dernier a émis des chèques pour le règlement des prestations de deux entreprises indiennes, soit la rondelette somme de 142 millions de dollars à Bharat Heavy Electricals (BHEL) et Promac Engineering Industries. Des chèques qui auraient été émis en parfaite violation par rapport à la procédure normale, qui consistait à un règlement par virement bancaire. Destinée à contourner le ratio imposé par les bailleurs, qui imposaient donc un maximum de 70 % de dettes et au moins 30 % de fonds propres, cette manœuvre a bénéficié du soutien explicite des entreprises indiennes - elles n'encaisseront jamais les chèques en question.
Le procédé fait d'ailleurs suite à une réunion organisée à New Delhi, le 25 avril 2012, soit trois mois avant l'envoi du chèque, entre Norland Suzor et les responsables de Promac, où les deux parties ont expressément fait mention de discussions autour "des moyens pour remédier au manque de 14 millions d'euros requis par Norland pour démontrer à la BAD que les promoteurs du projet disposent de 35 millions d'euros".
Pis encore, une entreprise tierce du nom d'Africonsult, avait obtenu 24 millions de dollars pour des services de conseils financiers à l'insu des bailleurs et des coactionnaires de la centrale. Plus intrigant encore, une partie des 24 millions de dollars attribués à Africonsult pourrait avoir été rétrocédée à BHEL. Le 10 mars 2012, un avenant au contrat entre Promac et la CES est signé à New Delhi. Il prévoit le versement par l'entreprise indienne de 8,3 millions de dollars à BHEL entre décembre 2013 et avril 2014. En d'autres termes, Promac paye la facture des travaux réalisés par BHEL au bénéfice de la CES. C'est ce que confirment deux lettres datées du 10 mai 2013, dans lesquelles Norland Suzor demande à trois sociétés émiraties appartenant à Promac, Naman Trading, Sonam Trading et Calculus Management Consultancy, de verser au total 8,3 millions de dollars à BHEL.
Une soixantaine de créanciers contre l'homme d'affaires Norland Suzor
En 2018, qui marque le démarrage de la centrale, la CES affiche un résultat net négatif de 24,7 millions de dollars en 2018. Le cabinet Cheikh Fall dresse un tableau sombre et un bilan défavorable pour les créanciers, qui ont injesté des sommes colossales dans ce projet. Soixante créanciers y sont également recensés, dont notamment la filiale sénégalaise du français SPIE, qui réclame à la CES 7,7 millions de dollars - l'affaire est d'ailleurs en cours de jugement devant le tribunal de commerce de Dakar.
En outre, il convient de rappeler que Norland Suzor qui est la source principale –terme utilisé dans le jargon journalistique- de Cheikh Yérim Sèck, fait l'objet de poursuites judiciaires à l'étranger. En Angleterre, l'homme d'affaires Louis Claude Norland Suzor, qui est non moins l'informateur de Cheikh Yérim Sèck, est traduit devant le tribunal arbitral de la Chambre de Commerce Internationale à Londres, pour des faits liés à sa gestion de la centrale de Sendou par l'actionnaire-majoritaire de CES.
Un avenant au Contrat d’Achat d’Energie pour une sortie de crise de la CES
Juste après le placement de la CES en redressemement judiciaire en avril 2021, les actionnaires majoritaires, en collaboration avec la Senelec, ont décidé de sauver ensemble la société, de suspendre le contentieux et de décider ensemble des conditions de reprise de l’exploitation, accompagnée d’une réhabilitation progressive de la centrale permettant d’atteindre la pleine capacité de 125 Mw. Ces accords mutuels, consignés dans un avenant 10 signé en janvier 2022, prévoyaient entre autres, la conversion en gaz de la centrale à gaz. Un processus qui suit son cours et augure de bonnes perspectives, en termes de fourniture et d'approvisionnement en électricité.
Cette mesure forte a permis non seulement d’assurer la continuité de la fourniture d’électricité au peuple sénégalais, mais aussi de sauver plus de 200 emplois (à la place Norland Suzor préférait continuer le contentieux avec la Senelec, avec l’Etat du Sénégal, licencier le personnel et aller se réfugier au Luxembourg en attente d’un éventuel verdict de la cour d’arbitrage dans les 4 ans à venir…)
Redressement judiciaire mené par le DG Malick Seck et la relance des activités de la Centrale
Le plan de relance des activités de la Compagnie d’électricité du Sénégal (CES) est le corollaire d'un redressement judiciaire mené en chef par le Directeur général Malick Seck. Ce dernier, qui venait juste d’être nommé à la tête de la société en mai 2021, a donc mené à bien cette procédure de redressement en collaboration avec la Senelec et les bailleurs de fonds. Une action qui a permis de sortir la société de droit sénégalais de l’impasse. En effet, un concordat de redressement judiciaire a été homologué par le Tribunal de Commerce Hors Classe de Dakar depuis février 2022 et CES a ainsi, repris le cours normal de ses activités en fournissant de l’électricité à la Senelec, à un coût moindre, grâce à l’utilisation du charbon, désormais acheté en dessous de l’index Argus contractuel.
Actuellement, la Centrale thermique de Bargny qui a repris ses activités depuis 19 aout 2021, fournit jusqu'à 15% de l'électricité consommée au Sénégal. Et pour la première fois de son histoire, la CES, grâce à la bonne gouvernance mise en place, vient de payer, au courant du mois de décembre 2022, la première échéance des bailleurs de fonds qui couraient derrière depuis des années.