L’étau se resserre autour de Yahya Jammeh, à la tête de la Gambie depuis 1994. C’est du moins ce que croient savoir certains observateurs. Mais, est ce vraiment le cas? La question vaut son pesant d’or.
Il était censé quitter le pouvoir ce jeudi, jour de l’investiture du nouveau président, Adama Barrow, élu le 1er décembre. Mais pour l’instant, rien ne laisse transparaître une transition pacifique. D’ailleurs, dakarposte.com, qui a activé ses réseaux de renseignements proches du « fou de Kanilaï » est en mesure de révéler la der des ders, notamment la teneur jusque-là « verrouillée » des pourparlers entre Jammeh et le Pr Aziz de la Mauritanie. Entre autres…Explications !
recoupements menés tambour battant auprès de nos informateurs basés en Gambie, nous sommes en mesure de révéler que le Président Mauritanien « a réussi juste à obtenir du président gambien qu’il quittera après la fin de la procédure entamée devant la Cour Suprême mais pas avant ».
Selon nos sources, son argumentation principale repose sur les faits d’ingérence dans les affaires internes de son pays dont jusqu’à décision de la dite cour, il est le président.
Nos informateurs, au fait de ce qui se passe en Gambie, confirmentla présence de Jammeh dans « son » pays et qu’il est même prévu dans son agenda d’inaugurer la nouvelle centrale électrique de Farafegny (voir images exclusives dakarposte).
À noter, selon les mêmes sources, que l’union sacrée semble faite autour de Jammeh depuis les menaces d’attaque lancées par la CEDEAO car d’anciennes figures de la galaxie Jammeh sont de plus en plus visible ,s’activant comme des petits diables. « Même des jeunes de la diaspora sont revenus pour occuper les postes ministériels laissés vacant par les démissionnaires » nous souffle t’on.
Malgré la proposition de faire partir sa famille, le président Jammeh est resté droit dans ces bottes, refusant cette dernière main tendue. C’est dire qu’ à quelques heures de l’investiture du nouveau président Adama Barrow, l’actuel chef de la Gambie, Yahya Jammeh, n’a toujours pas quitté le pouvoir. Faut-il rappeler qu’il a décrété l’état d’urgence pour quatre-vingt-dix jours.
Quand à la volonté de la CEDEAO de faire prêter serment Adama Barrow sur le territoire gambien, il revient à dakarposte que le « fou de Kanilaï » a dit niet. « Il a été catégorique » fait savoir une de nos sources. Qui renchérit: « Mieux, Jammeh a fait savoir à ses hôtes (ndlr: le Pr Aziz et Co) que tout manquement à l’état d’urgence décrétée sera sévèrement puni ».
Le président Aziz ayant convergé avec son ami sur plusieurs points a quitté Banjul pour rallier Dakar en vue de rendre compte de son entrevue en terre gambienne et également les contre propositions du président sortant.
La seule certitude notée à ce jour est la présence de deux ex magistrats de la Cour Suprême gambienne dans nos murs depuis mardi. Il ressort de nos investigations que ses deux magistrats sont élargis de prison il n’y a guère longtemps.
Cela dit, le Président de la République, Mohamed Ould Abdel Aziz, a regagné Nouakchott, jeudi matin, en provenance de Banjul, via Dakar (comme écrit hier par dakarposte) à l’issue d’une visite de travail en Gambie .
Il nous revient que le Pr Aziz a été salué à son arrivée à l’aéroport international Oumtounsy de Nouakchott par le premier ministre Monsieur Yahya Ould Hademine, des membres du gouvernement, le chef d’Etat-major particulier du Président de la République, le directeur adjoint de cabinet du Président de la République, le wali de Nouakchott Ouest, la présidente de la communauté urbaine de Nouakchott et l’ambassadeur de Gambie accrédité en Mauritanie.
Le Président de la République était accompagné au cours de ce voyage par une importante délégation comprenant notamment:
– Khadijetou M’bareck Fall, ministre déléguée auprès du ministre des affaires étrangères et de la coopération chargée des affaires maghrébines africaines et des mauritaniens de l’étranger;
– Ahmed Ould Bahia, directeur de cabinet du Président de la République;
– Abdallahi Ould Ahmed Damou, chargé de mission à la Présidence de la République;
– Sidney Sokhona, chargé de mission à la Présidence de la République;
– El Hacen Ould Ahmed, directeur général du protocole d’Etat.
Pour en revenir au « cas de la Gambie », il faut rappeler pour ceux qui n’ont pas suivi les péripéties de cette affaire que Yahya Jammeh avait initialement reconnu la victoire de son adversaire avant de changer d’avis et depuis, malgré la pression internationale, il ne cesse de multiplier les recours pour retarder l’échéance et diviser ses adversaires. Son dernier coup en date, mardi, a été l’instauration de l’état d’urgence pour une durée de quatre-vingt-dix jours. Jammeh réfute les résultats d’une élection pourtant conduite sous l’égide d’une commission indépendante. Il a déposé un recours, dimanche dernier, devant la Cour suprême du pays, pour suspendre l’investiture d’Adama Barrow en attendant un nouveau décompte.
Jean-Claude Marut, chercheur au laboratoire des Afriques dans le monde (LAM), rappelle que le citoyen Jammeh ne fait que s’appuyer sur la Constitution gambienne, qui prévoit une intervention de la Cour suprême en cas de conflit électoral : « Contrairement à ce que disent certains, il n’est pas fou. Il est cruel et tout ce qu’on veut, mais il n’est pas fou. En fin stratège, il joue vraiment la carte de la légalité et met dans l’embarras ceux qui veulent le pousser dehors », estime-t-il.
Sauf que la Cour suprême ne peut se réunir dans l’immédiat, décapitée par Jammeh lui-même, qui en a révoqué cinq des six juges. Il faudra donc attendre la nomination de nouveaux juges pour qu’elle puisse statuer. Or l’opération peut prendre beaucoup de temps : dans la tradition juridique anglophone, les juges de la Cour suprême doivent provenir d’autres pays anglophones et non de Gambie. Selon les observateurs de la crise actuelle, la Cour suprême ne sera pas en capacité d’étudier le recours de Jammeh avant le mois de mai.
« Juridiquement, la position de Jammeh se défend et ça, on n’en parle pas trop, on présente souvent la situation de façon assez simpliste avec un dictateur qu’il faut éjecter, mais cela pose des questions de respect de certains principes, quoi qu’on puisse penser par ailleurs de Jammeh et de sa dictature épouvantable », ajoute Jean-Claude Marut. En jouant la carte des recours légaux, Yahya Jammeh gagne du temps et réduit la légitimité de ses adversaires. Pour l’instant, aucune médiation n’a permis de résoudre la crise.
Dès l’annonce faite par Jammeh de s’accrocher au pouvoir, la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao), sous la présidence d’Ellen Johnson Sirleaf, chef d’Etat du Liberia, a enclenché une médiation pour permettre une transition pacifique. Mais pour Jean-Claude Marut, son échec était prévisible. En agitant la menace militaire dès le début de la crise, la Cédéao a en effet renforcé la méfiance du camp Jammeh, selon le chercheur. Par ailleurs, l’organisation a elle-même annihilé le recours de Yayha Jammeh devant la Cour suprême en empêchant le départ des juges anglophones en Gambie.
Enfin, la Cédéao a peut-être commis une erreur en donnant une place centrale au rival historique sénégalais dans cette crise : «Son rôle est à la fois militaire, car les forces du Sénégal sont pressenties comme fer de lance d’une éventuelle intervention de la Cédéao, et en même temps politique, car Barrow a été rapatrié et hébergé à Dakar après le sommet Afrique-France de Bamako, ce week-end, commente Jean-Claude Marut. Adama Barrow doit prêter serment aujourd’hui à Dakar. Ces choix peuvent paraître inacceptables pour Yahya Jammeh, qui peut clamer que la Cédéao fait tout pour favoriser le « candidat de Dakar ».
Une négociation de la dernière chance, plus discrète, pourrait toutefois déboucher sur une sortie honorable pour Jammeh.
Le Maroc a entamé des discussions à Banjul, la capitale gambienne, depuis plusieurs jours. Cette médiation revêt un aspect autant politique que religieux : l’exil pourrait être considéré comme plus acceptable pour l’autocrate s’il est demandé par le roi du Maroc, qui possède le titre de « Commandeur des croyants » et jouit d’une aura particulière chez les musulmans d’Afrique de l’Ouest.
Quoi qu’il en soit,la médiation échouée, tout porte à croire qu’on en est à un pourrissement de la situation en Gambie. A moins que…
Voici la centrale de Farafegny
Voici la centrale de Farafegny