En dépit d’une situation régionale et sous régionale compliquée, le Sénégal a réussi véritablement à restaurer, dans le Sud du pays, l’accalmie vers une paix qui se consolide en Casamance. Aujourd’hui, dans cette partie sud du pays, c’est une situation d’accalmie qui suscite beaucoup d’espoir chez les populations. Dans sa gestion de longue durée, il y a des lignes de lecture qui jaillissent sur cette situation d’accalmie d’un conflit qui se projette inéluctablement vers sa fin.
Si l’enthousiasme a été de mise, dès les premières années de l’éclatement du conflit, la brutalité des affrontements, les conséquences multiples qui en ont découlé surtout dans la régression de la région, force est de constater et de noter, aujourd’hui, la désaffection des communautés qui soutenaient le Mouvement des forces démocratiques de Casamance (MFDC) et qui avaient espoir à des lendemains «d’indépendance acquise». Petit à petit, les gens se sont désengagés et en plus, «l’extérieur» qui soutenait et appuyait la rébellion s’est essoufflé, n’ayant plus de dividendes lui permettant de poursuivre son soutien. La lutte n’a pas donné de résultats escomptés.
CES LEVIERS ET STRATEGIES… ACTIVES PAR L’ETAT
La deuxième ligne de lecture importante réside dans la stratégie mise en branle par l’Etat du Sénégal qui a compris qu’à défaut de vaincre militairement cette rébellion, il peut au moins affaiblir celle-ci. D’ailleurs, l’Etat du Sénégal a toujours utilisé des opportunités. Il ne l’a pas fait sous forme militaire massive, mais il l’a choisi occasionnellement. Et à chaque fois qu’il a frappé, ça a porté ; les opérations de sécurisation dans le Nord Sindian, dans l’extrême sud de la région, dans la zone du Balantacounda et dans l’arrondissement de Niassya sont assez révélatrices des impacts sur le terrain. La plupart des bases rebelles démantelées, les combattants du MFDC délogés ont accusé de lourdes pertes. Des opérations qui ont consisté à affaiblir le mouvement, une façon pour l’Etat de mettre les rapports de force en sa faveur et contraindre aux négociations.
L’État a ainsi travaillé à de petites opérations chirurgicales qui permettaient véritablement de faire comprendre aussi bien aux civils qu’aux politiques qu’il n’y avait pas de place à une victoire militaire de la rébellion. Mais globalement, les populations du Sud ont montré leur lassitude par rapport à ce conflit. Et même si c’est en des termes appropriés, elles n’ont pas hésité a martelé leur aspiration vers la paix définitive. Et le résultat de tout cela donne aujourd’hui cette accalmie qui a de fortes chances de conduire, petit à petit, à une paix définitive.
Enfin, il y a une neutralisation de toutes les forces susceptibles de bouger. Et celle-ci (cette neutralisation) est à mettre au profit d’un contexte sous régional qui a complètement changé en Gambie et en Guinée-Bissau. Le Sénégal n’a plus à ses frontières des régimes «complices» de la rébellion. Ce contexte sous régional a milité pour l’accalmie. Le président Macky Sall est allé avec forts biceps pour «aider» à neutraliser l’ancien président gambien Yahya Jameh qu’on a aidé à partir. Grâce à l’intervention de la CEDEAO, pour faire respecter la volonté populaire issue des urnes, lors du scrutin du 1er décembre 2016. En même temps, au Sud, il a joué sur l’affection d’une certaine classe politique qu’il a soutenue à bras-le-corps.
LES CHANGEMENTS DE REGIME EN GAMBIE ET GUINEE-BISSAU ET LE ROLE DE LA SOCIETE CIVILE
Ces Etats (la Gambie et la Guinée-Bissau) ne sont plus ces pays de fréquentations intempestives de combattants qui les avaient transformés en lieu de villégiature, en base arrière où ils (les combattants du MFDC) partaient se reposer ; ils se mariaient là -bas. Aujourd’hui, le seul chancre qu’il y a, c’est la coupe de bois. Mais, là aussi, il faut dire que le président gambien, Adama Barrow, ne peut pas faire autre chose ; il ne peut pas scier la branche sur laquelle il est assis. C’est une économie généralement prise en charge par les opérateurs économiques gambiens.
A cette situation d’accalmie, il faut adjoindre le rôle très efficace des organisations de la société civile qui ont accompagné le processus. Elles ne se sont pas impliquées en prenant part au jeu politique. On aurait pu avoir cette crainte qu’il y ait des incidences du jeu politique sénégalais sur une résurgence du conflit. Mais, aussi bien les personnalités de la société civile que les associations de la société civiles, ils ont pris leurs distances du jeu politique. Sinon, ils se seraient impliqués d’une manière ou d’une autre que cela aurait eu le risque de raviver le conflit. Mais heureusement, elles sont restées à équidistance.
LA FIN TRAGIQUE DE L’ASP BARTHELEMY DIATTA, UN DES SOUBRESAUTS DU CONFLIT
Toutefois, la fin tragique de l’Agent de sécurité de proximité (ASP) Barthelemy Diatta, tué par ses ravisseurs supposés appartenir au MFDC, reste un des soubresauts du conflit. Un épisode certes très douloureux, mais qui fait partie des coups d’éclats des membres de ce mouvement irrédentiste, pour rappeler au souvenir leur existence. N’empêche, la Casamance chemine lentement mais surement vers une paix définitive. Et comme si ça venait récompenser tous les efforts consentis dans la recherche de la paix, la nature est devenue généreuse dans une Casamance très pluvieuse, cette année, qui semble bien avoir cette «baraka».
SudQuotidien
Si l’enthousiasme a été de mise, dès les premières années de l’éclatement du conflit, la brutalité des affrontements, les conséquences multiples qui en ont découlé surtout dans la régression de la région, force est de constater et de noter, aujourd’hui, la désaffection des communautés qui soutenaient le Mouvement des forces démocratiques de Casamance (MFDC) et qui avaient espoir à des lendemains «d’indépendance acquise». Petit à petit, les gens se sont désengagés et en plus, «l’extérieur» qui soutenait et appuyait la rébellion s’est essoufflé, n’ayant plus de dividendes lui permettant de poursuivre son soutien. La lutte n’a pas donné de résultats escomptés.
CES LEVIERS ET STRATEGIES… ACTIVES PAR L’ETAT
La deuxième ligne de lecture importante réside dans la stratégie mise en branle par l’Etat du Sénégal qui a compris qu’à défaut de vaincre militairement cette rébellion, il peut au moins affaiblir celle-ci. D’ailleurs, l’Etat du Sénégal a toujours utilisé des opportunités. Il ne l’a pas fait sous forme militaire massive, mais il l’a choisi occasionnellement. Et à chaque fois qu’il a frappé, ça a porté ; les opérations de sécurisation dans le Nord Sindian, dans l’extrême sud de la région, dans la zone du Balantacounda et dans l’arrondissement de Niassya sont assez révélatrices des impacts sur le terrain. La plupart des bases rebelles démantelées, les combattants du MFDC délogés ont accusé de lourdes pertes. Des opérations qui ont consisté à affaiblir le mouvement, une façon pour l’Etat de mettre les rapports de force en sa faveur et contraindre aux négociations.
L’État a ainsi travaillé à de petites opérations chirurgicales qui permettaient véritablement de faire comprendre aussi bien aux civils qu’aux politiques qu’il n’y avait pas de place à une victoire militaire de la rébellion. Mais globalement, les populations du Sud ont montré leur lassitude par rapport à ce conflit. Et même si c’est en des termes appropriés, elles n’ont pas hésité a martelé leur aspiration vers la paix définitive. Et le résultat de tout cela donne aujourd’hui cette accalmie qui a de fortes chances de conduire, petit à petit, à une paix définitive.
Enfin, il y a une neutralisation de toutes les forces susceptibles de bouger. Et celle-ci (cette neutralisation) est à mettre au profit d’un contexte sous régional qui a complètement changé en Gambie et en Guinée-Bissau. Le Sénégal n’a plus à ses frontières des régimes «complices» de la rébellion. Ce contexte sous régional a milité pour l’accalmie. Le président Macky Sall est allé avec forts biceps pour «aider» à neutraliser l’ancien président gambien Yahya Jameh qu’on a aidé à partir. Grâce à l’intervention de la CEDEAO, pour faire respecter la volonté populaire issue des urnes, lors du scrutin du 1er décembre 2016. En même temps, au Sud, il a joué sur l’affection d’une certaine classe politique qu’il a soutenue à bras-le-corps.
LES CHANGEMENTS DE REGIME EN GAMBIE ET GUINEE-BISSAU ET LE ROLE DE LA SOCIETE CIVILE
Ces Etats (la Gambie et la Guinée-Bissau) ne sont plus ces pays de fréquentations intempestives de combattants qui les avaient transformés en lieu de villégiature, en base arrière où ils (les combattants du MFDC) partaient se reposer ; ils se mariaient là -bas. Aujourd’hui, le seul chancre qu’il y a, c’est la coupe de bois. Mais, là aussi, il faut dire que le président gambien, Adama Barrow, ne peut pas faire autre chose ; il ne peut pas scier la branche sur laquelle il est assis. C’est une économie généralement prise en charge par les opérateurs économiques gambiens.
A cette situation d’accalmie, il faut adjoindre le rôle très efficace des organisations de la société civile qui ont accompagné le processus. Elles ne se sont pas impliquées en prenant part au jeu politique. On aurait pu avoir cette crainte qu’il y ait des incidences du jeu politique sénégalais sur une résurgence du conflit. Mais, aussi bien les personnalités de la société civile que les associations de la société civiles, ils ont pris leurs distances du jeu politique. Sinon, ils se seraient impliqués d’une manière ou d’une autre que cela aurait eu le risque de raviver le conflit. Mais heureusement, elles sont restées à équidistance.
LA FIN TRAGIQUE DE L’ASP BARTHELEMY DIATTA, UN DES SOUBRESAUTS DU CONFLIT
Toutefois, la fin tragique de l’Agent de sécurité de proximité (ASP) Barthelemy Diatta, tué par ses ravisseurs supposés appartenir au MFDC, reste un des soubresauts du conflit. Un épisode certes très douloureux, mais qui fait partie des coups d’éclats des membres de ce mouvement irrédentiste, pour rappeler au souvenir leur existence. N’empêche, la Casamance chemine lentement mais surement vers une paix définitive. Et comme si ça venait récompenser tous les efforts consentis dans la recherche de la paix, la nature est devenue généreuse dans une Casamance très pluvieuse, cette année, qui semble bien avoir cette «baraka».
SudQuotidien