Cameroun / Assassinat de Martinez Zogo : RSF, porte-parole de fait de la commission d’enquête


Rédigé le Mercredi 15 Février 2023 à 22:11 | Lu 129 fois | 0 commentaire(s)



Au Cameroun, depuis le début de l’enquête lancée à propos du meurtre du journaliste Martinez Zogo, RSF égrène les révélations et semble avoir un accès direct et détaillé aux éléments de l’enquête que la presse camerounaise ne peut que relayer. L’ONG va même jusqu’à annoncer la prochaine arrestation de « mercenaires de la désinformation », qui mettent en doute la version des faits qu’elle « révèle ».


Reporter Sans Frontières s’est positionné en porte-parole de fait dans l’enquête très sensible sur l’enlèvement et l’assassinat du journaliste et animateur radio Martinez Zogo, qui continue de susciter l’émotion au Cameroun et dans le monde. L’organisation qui revendique la mission de défense des journalistes et de leurs sources, a, dans sa dernière publication, révélé les « preuves accablantes » qui incrimineraient les personnes suspectées dans cette affaire.

L’ONG avait déjà été la première à annoncer les arrestations dans le cadre de cette affaire ainsi que les premiers éléments détaillés de l’audition des suspects. En plus de Jean-Pierre Amougou Belinga, principal suspect déclaré, elle indique aujourd’hui, citant un des « enquêteurs », que l’implication du ministre de la Justice serait proche d’être établie.

Ces « révélations » sont désormais reprises par la majeure partie des médias nationaux et internationaux et des commentateurs sur les réseaux sociaux, pour faire écho à ce scandale qui pèse sur le Cameroun. Les procédures judiciaires dans le pays sont pourtant encadrées par le principe du secret et on peut aujourd’hui questionner les objectifs de ceux qui ont choisi RSF comme principal relai de ces « fuites ».

Désormais, l’hypothèse d’un simple acte de vengeance qui aurait été perpétré sur le défunt Martinez Zogo a beaucoup évolué, et laisse progressivement la place à la construction d’un scénario plus complexe dans lequel il serait question de confrontations au cœur du pouvoir.

Sur les réseaux sociaux, l’homme d’affaire Amougou Belinga, qui avait été cité par Martinez Zogo comme étant le bénéficiaire de plusieurs marchés très lucratifs, payés par le ministère des Finances, est même aujourd’hui soupçonné d’avoir des liens avec le groupe de mercenaires russes Wagner. Des soupçons qui ne sont soutenus par aucune preuve, mais qui peuvent ajouter à la confusion, au regard des liens avérés entre Amougou Belinga et les autorités centrafricaines.

Concernant une enquête qui n’est qu’à ses débuts et dont le contexte semble intégrer de multiples paramètres, des voix s’élèvent dans certains médias pour dénoncer ce qu’elles appellent « la construction d’un coupable idéal ». Dans un communiqué, Reporter Sans Frontières qualifie les tenants de cette thèse de « mercenaires de la désinformation » et annonce même que ces derniers « pourraient (…) être inquiétés », alors que la vocation de l’ONG reste en principe la défense de la liberté d’expression.
Ecofin
 
 


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