Je suis députée, présidente du Réseau des parlementaires pour la protection des enfants contre les violences et les abus. Je suis également le chef de cabinet de Khalifa Sall à la Ville de Dakar et la responsable des femmes socialistes de Grand-Yoff. J’ai créé le Réseau des femmes solidaires pour un développement durable qui travaille sur la capitalisation et l’autonomisation des femmes. En 1990, à l’âge de 10 ans, l’Etat du Sénégal en partenariat avec l’Unicef, avait lancé le Programme élargi de vaccination (Pev). Il était demandé aux élèves des classes de Cm1 et Cm2 de participer à la campagne parce que chez nous, vers le Sud à Kolda, le taux de vaccination chez les enfants de 0 à 9 mois était très faible. Notre mission consistait à adopter un maximum de 5 enfants pour les faire vacciner et on nous donnait un carnet pour ça. L’aîné de ma mère et ceux qui sont venus après moi étaient décédés. Au total, 6 de mes frères et sœurs sont morts. Quand on m’a parlé de ce programme, j’ai fait des recherches et je me suis rendu compte qu’aucun d’eux n’était vacciné. J’ai décidé de me battre pour que des enfants, faute de vaccin, ne puissent mourir. C’est comme ça que je suis partie de maison en maison pour sensibiliser les familles. Au début, les gens me disaient que j’en faisais trop, mais je n’ai pas lâché l’affaire et j’ai continué à leur parler encore et encore. Je parle peulh, le mandingue et le wolof, mon langage était donc plus accessible que celui du médecin. Dans mon quartier, à Château d’eau, j’étais déjà très populaire. Hormis ma singulière petite taille et mon caractère dégourdi, je m’échinais déjà à maîtriser le Coran. Il faut dire que j’étais excellente élève et mon père, qui voulait faire de moi une «Thierno Noumou (femme marabout»), était très fier. Il ne voulait même pas que j’aille à l’école. J’ai donc réussi à remplir entièrement mon carnet et je suis partie en demander un autre à mon directeur ébahi. C’est un monsieur à qui je dois beaucoup. Lorsque je suis arrivée à l’école, il fallait payer 2 000 FCFA de droits d’inscription. Mon père refusait de payer tout ce qui avait trait à l’école et ma mère, qui avait décidé de me mettre à l’école, était sans le sou. Je me rappelle avoir raconté au directeur que mon père menaçait de répudier ma mère si je faisais un petit faux pas. Il a accepté de m’inscrire gratuitement en échange de ma promesse d’avoir de bonnes notes. Lorsque je suis venue donc lui demander un autre carnet, il m’a dit: «Encore toi !». Plus tard, je suis revenue lui demander un troisième carnet avec lequel je n’ai malheureusement pu adopter que deux enfants. Ce qui me faisait un total de 12 enfants adoptés et lorsque l’Unicef, qui faisait le tour du Sénégal, est venue à Kolda, on les a directement redirigés vers mon école Ousmane Senghor. J’étais la seule à avoir adopté autant d’enfants dans tout le Sénégal. L’Unicef a décidé de médiatiser mon histoire et une cérémonie a eu lieu à la place de la mairie où la télé était invitée. Et, c’est de là d’où est partie mon histoire. Abdou Diouf, président de la République d’alors, a visionné l’émission et a aussitôt demandé à partir au Sommet de l’enfance avec moi.
«Mon père a menacé de répudier ma mère si elle me mettait à l’école»
J’étais assise avec mes parents dans la cour familiale lorsqu’on a entendu la sirène du cortège du gouverneur de Kolda. Imaginez qu’entendre le gyrophare de l’ambulance était déjà un évènement dans le quartier. Mon père qui était très conservateur, m’a jetée un regard de courroux lorsque le motard s’est arrêté devant la porte. «Qu’est-ce que tu as encore fait ?», m’a-t-il dit. Il n’était déjà pas content que j’apparaisse à la télé et il l’avait fait comprendre à ma mère en me traitant de mondaine. Le gouverneur a dit qu’il avait un courrier du président de la République adressé à Aminata Diallo. Mon père a ouvert des yeux de terreur et de fureur. Le gouverneur lui a alors expliqué qu’Abdou Diouf m’invitait à l’accompagner à New York et qu’il devait être fier d’avoir une telle fille. C’était la première fois que je voyais mon père pleurer. Je pense qu’il venait de réaliser que ma mère a eu raison de m’emmener à l’école. Cela avait d’ailleurs créé un drame à la maison parce qu’il avait menacé ma mère de la répudier si elle me mettait à l’école. Elle n’a dû son salut qu’à un ami de la famille qui a ouvertement pris position pour ma mère. Mon père a finalement accepté, mais en posant ses conditions. Je ne devais jamais rien lui demander pour ma scolarité et je devais continuer tous les jours à apprendre le Coran. Je me réveillais à 6 heures du matin pour aller chez le marabout apprendre le Saint-Livre. Je revenais à la maison à 8 heures pour faire la vaisselle et seulement après, je partais à l’école. Autant vous dire que j’étais tout le temps en retard. C’est de là d’ailleurs que j’ai pris la sale habitude de ne jamais prendre le petit-déjeuner, je n’avais pas le temps età midi, je pleurais de faim.
Pour la première fois, je devais sortir de Kolda et pour la première fois, je devais voir la mer. Dans ma classe, il y avait un portrait de la «porte aller sans retour» de Gorée avec la mer en toile de fond. J’avais toujours rêvé de voir cette mer et cette porte. Je ne pense pas encore à ma rencontre avec Abdou Diouf. A Dakar, j’étais hébergée chez le ministre Ndioro Ndiaye. Avant d’arriver chez elle, feue Anna Sarr Bathily, la femme de Bathily, m’a emmenée faire un tour à la mer. J’étais contente ! Chez Ndioro (elle habitait à Yoff), j’ai eu une autre surprise, celle de voir les avions de près. J’ai rencontré le président à la Maison du parti et j’ai rencontré par là même, le Parti socialiste (Ps). Diouf a automatiquement fait de Ndioro ma tutrice, il m’a aussi déclarée pupille de la Nation. Je suis la première pupille de la Nation. Il avait demandé à ce que j’écrive moi-même le discours que je devais faire à New-York. Je suis partie aux Etats-Unis deux semaines avant le Président pour me familiariser avec les locaux des Nations unies. Une limousine est venue me récupérer lorsque je suis descendue d’avion pour me conduire à mon lieu d’accueil, un immeuble qui faisait une vingtaine d’étages en plein centre de Manhattan. Lorsque le Président Abdou Diouf est finalement arrivé, je suis partie l’accueillir en limousine et lui s’amusait de la situation. Alors qu’on lui offrait les honneurs, il dit: «Ici, c’est Aminata Diallo la personnalité.» (Rires).
«Je suis la première pupille de la Nation sous Diouf»
«J’avais commencé à parler Anglais, à visiter Harlem, Brooklyn avant qu’il ne vienne. Quand il est venu, il m’a demandé ce que j’avais appris et je lui racontais tout ce que j’ai eu à faire depuis mon arrivée aux Etats-Unis. Pour ma présentation au Sommet de l’Enfance aux Nations unies, j’avais fait des tresses traditionnelles pulaar et une robe en basin riche cousue par la Première dame de cette époque, Madame Elisabeth Diouf. Nous étions descendus à l’Hôtel Hamsley (endroit mythique où a été tourné le film «Un prince à New York»). Nous avons passé des semaines merveilleuses aux Etats-Unis et, c’est à son retour que le Président Diouf a annoncé lors de son discours habituel de bienvenue à l’aéroport qu’à partir de ce jour, le gouvernement du Sénégal et lui ont décidé que j’allais devenir une pupille de la Nation. Je serais prise en charge par l’Etat du Sénégal et j’allais loger chez Madame Ndioro Ndiaye (en ce temps, elle était ministre déléguée auprès du président de la République, chargée de la condition féminine. Avec le Président, il était convenu que je retourne à Kolda pour faire mon Cm2 et une fois mon Entrée en Sixième en poche, j’intégrerais le Lycée d’excellence Mariama Bâ. Cela, à condition que je fasse partie des 25 premières du Sénégal.
Ainsi, Ndioro m’a ramenée à Kolda et ce jour-là , mon père a beaucoup pleuré. Une grande fête a été organisée en mon honneur d’abord à l’aérodrome et ensuite chez moi par le gouverneur. Malgré tout, l’aura et le prestige qui entouraient ma personne, mon père a voulu qu’on fasse tout dans la modestie. Cela, pour que je ne prenne pas le melon… à 12 ans. C’est par la suite que j’ai compris qu’il cherchait juste à me préserver et qu’il tenait à ce que je garde mes origines et que je ne sois pas exposée. Ma mère, quant à elle, se cantonnait dans son rôle de femme soumise. Elle était reléguée au second plan. J’ai regagné la maison paternelle avec 500 000 FCfa en poche et le Président Diouf m’avait offert un million FCfa pour qu’on me construise une maison à Kolda, en guise de se souvenir de ma prestation à New York. Mon père m’a offert la moitié de sa parcelle et le gouverneur m’a construit ma propre maison où par la suite vivait ma mère. J’ai pu avoir une maison grâce à cela. Mais la plus belle chose qui m’a marquée, c’est quand j’ai pu réaliser le rêve de ma mère en lui offrant le basin riche bleu de nuit qu’elle voulait tant. Le reste de l’argent a été distribué aux autres membres de la famille. Et puis, la vie a repris son cours normal. J’ai repris le chemin des classes et ma mère m’a acheté pour la première fois un sac à dos qui constituait une grande fierté parce qu’à l’époque, avec nos faibles moyens, j’allais à l’école avec un sac en sisal. Mon certificat en poche, j’ai pu rejoindre Mariama Bâ et les week-ends, je logeais chez Ndioro. J’ai habité chez Ndioro jusqu’au Bac. Ndioro est une femme très maternelle, stricte, mature et très responsable. Elle avait aussi un caractère très trempé, mais elle était très démocrate. Pour elle, les résultats scolaires primaient sur tout. Et quand on récoltait une bonne note, on avait le droit d’aller au cinéma Le Paris et de ne regarder que des films sur John Fitzgerald Kennedy (Jfk). La nuit, il nous arrivait de dormir avec elle, soit dans son lit où l’on apportait nos matelas pour dormir avec elle.
«Khalifa Sall, ma référence»
Après mon Bac, j’ai été orientée à la Faculté de Droit de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar alors que je me projetais, dans une Université au Texas. J’étais très active dans mes actions en faveur de l’Unicef. J’ai fait une année à la faculté de Droit et j’ai fait des formations ponctuelles en Informatique avec la structure «Jokko» de Youssou Ndour. Je travaillais aussi comme standardiste pour la structure. C’était un job très intéressant. Ensuite, j’ai tenté ma chance à Canal Horizons et au Pcci, mais quand j’ai rejoint l’équipe de la Ville de Dakar en 2009, Khalifa m’a demandé de retourner à l’Université afin de décrocher un diplôme. Je me suis inscrite à l’Ecole supérieure polytechnique (Esp) et j’ai réussi à décrocher une Licence en Gestion des ressources humaines. Cette année, je me suis inscrite pour décrocher ma maîtrise. Ensuite, je songe à poursuivre des études diplomatiques ou en Sciences politiques. Pourquoi? Parce qu’à force de côtoyer Khalifa Sall, j’ai fini par choper le virus de la politique. C’est ma référence et s’il arrête d’en faire, je suivrai ses pas. Mon entrée en politique s’est fait au débotté. Un jour, alors que j’accompagnais le Président à la maison du Parti socialiste, nous avons rencontré Aminata Mbengue Ndiaye qui était, à l’époque, chargée de mission. Cette dernière m’a mise en rapport avec feu Pape Babacar Mbaye, commissaire général des pionniers du Sénégal et elle lui a demandé de me former en politique. C’est ainsi que Pape Babacar a guidé mes premiers pas dans la politique. A sa mort, en 2005, Khalifa Ababacar Sall a pris le relais. Aujourd’hui, je suis mariée et mère de 3 adorables filles. Et, je suis une femme maternelle, moderne et profondément ancrée dans ses racines traditionnelles. Quid de mes ambitions politiques? J’aspire à devenir ministre de la Femme et qui sait, pourquoi pas la première femme Présidente du Sénégal.»
«Mon père a menacé de répudier ma mère si elle me mettait à l’école»
J’étais assise avec mes parents dans la cour familiale lorsqu’on a entendu la sirène du cortège du gouverneur de Kolda. Imaginez qu’entendre le gyrophare de l’ambulance était déjà un évènement dans le quartier. Mon père qui était très conservateur, m’a jetée un regard de courroux lorsque le motard s’est arrêté devant la porte. «Qu’est-ce que tu as encore fait ?», m’a-t-il dit. Il n’était déjà pas content que j’apparaisse à la télé et il l’avait fait comprendre à ma mère en me traitant de mondaine. Le gouverneur a dit qu’il avait un courrier du président de la République adressé à Aminata Diallo. Mon père a ouvert des yeux de terreur et de fureur. Le gouverneur lui a alors expliqué qu’Abdou Diouf m’invitait à l’accompagner à New York et qu’il devait être fier d’avoir une telle fille. C’était la première fois que je voyais mon père pleurer. Je pense qu’il venait de réaliser que ma mère a eu raison de m’emmener à l’école. Cela avait d’ailleurs créé un drame à la maison parce qu’il avait menacé ma mère de la répudier si elle me mettait à l’école. Elle n’a dû son salut qu’à un ami de la famille qui a ouvertement pris position pour ma mère. Mon père a finalement accepté, mais en posant ses conditions. Je ne devais jamais rien lui demander pour ma scolarité et je devais continuer tous les jours à apprendre le Coran. Je me réveillais à 6 heures du matin pour aller chez le marabout apprendre le Saint-Livre. Je revenais à la maison à 8 heures pour faire la vaisselle et seulement après, je partais à l’école. Autant vous dire que j’étais tout le temps en retard. C’est de là d’ailleurs que j’ai pris la sale habitude de ne jamais prendre le petit-déjeuner, je n’avais pas le temps età midi, je pleurais de faim.
Pour la première fois, je devais sortir de Kolda et pour la première fois, je devais voir la mer. Dans ma classe, il y avait un portrait de la «porte aller sans retour» de Gorée avec la mer en toile de fond. J’avais toujours rêvé de voir cette mer et cette porte. Je ne pense pas encore à ma rencontre avec Abdou Diouf. A Dakar, j’étais hébergée chez le ministre Ndioro Ndiaye. Avant d’arriver chez elle, feue Anna Sarr Bathily, la femme de Bathily, m’a emmenée faire un tour à la mer. J’étais contente ! Chez Ndioro (elle habitait à Yoff), j’ai eu une autre surprise, celle de voir les avions de près. J’ai rencontré le président à la Maison du parti et j’ai rencontré par là même, le Parti socialiste (Ps). Diouf a automatiquement fait de Ndioro ma tutrice, il m’a aussi déclarée pupille de la Nation. Je suis la première pupille de la Nation. Il avait demandé à ce que j’écrive moi-même le discours que je devais faire à New-York. Je suis partie aux Etats-Unis deux semaines avant le Président pour me familiariser avec les locaux des Nations unies. Une limousine est venue me récupérer lorsque je suis descendue d’avion pour me conduire à mon lieu d’accueil, un immeuble qui faisait une vingtaine d’étages en plein centre de Manhattan. Lorsque le Président Abdou Diouf est finalement arrivé, je suis partie l’accueillir en limousine et lui s’amusait de la situation. Alors qu’on lui offrait les honneurs, il dit: «Ici, c’est Aminata Diallo la personnalité.» (Rires).
«Je suis la première pupille de la Nation sous Diouf»
«J’avais commencé à parler Anglais, à visiter Harlem, Brooklyn avant qu’il ne vienne. Quand il est venu, il m’a demandé ce que j’avais appris et je lui racontais tout ce que j’ai eu à faire depuis mon arrivée aux Etats-Unis. Pour ma présentation au Sommet de l’Enfance aux Nations unies, j’avais fait des tresses traditionnelles pulaar et une robe en basin riche cousue par la Première dame de cette époque, Madame Elisabeth Diouf. Nous étions descendus à l’Hôtel Hamsley (endroit mythique où a été tourné le film «Un prince à New York»). Nous avons passé des semaines merveilleuses aux Etats-Unis et, c’est à son retour que le Président Diouf a annoncé lors de son discours habituel de bienvenue à l’aéroport qu’à partir de ce jour, le gouvernement du Sénégal et lui ont décidé que j’allais devenir une pupille de la Nation. Je serais prise en charge par l’Etat du Sénégal et j’allais loger chez Madame Ndioro Ndiaye (en ce temps, elle était ministre déléguée auprès du président de la République, chargée de la condition féminine. Avec le Président, il était convenu que je retourne à Kolda pour faire mon Cm2 et une fois mon Entrée en Sixième en poche, j’intégrerais le Lycée d’excellence Mariama Bâ. Cela, à condition que je fasse partie des 25 premières du Sénégal.
Ainsi, Ndioro m’a ramenée à Kolda et ce jour-là , mon père a beaucoup pleuré. Une grande fête a été organisée en mon honneur d’abord à l’aérodrome et ensuite chez moi par le gouverneur. Malgré tout, l’aura et le prestige qui entouraient ma personne, mon père a voulu qu’on fasse tout dans la modestie. Cela, pour que je ne prenne pas le melon… à 12 ans. C’est par la suite que j’ai compris qu’il cherchait juste à me préserver et qu’il tenait à ce que je garde mes origines et que je ne sois pas exposée. Ma mère, quant à elle, se cantonnait dans son rôle de femme soumise. Elle était reléguée au second plan. J’ai regagné la maison paternelle avec 500 000 FCfa en poche et le Président Diouf m’avait offert un million FCfa pour qu’on me construise une maison à Kolda, en guise de se souvenir de ma prestation à New York. Mon père m’a offert la moitié de sa parcelle et le gouverneur m’a construit ma propre maison où par la suite vivait ma mère. J’ai pu avoir une maison grâce à cela. Mais la plus belle chose qui m’a marquée, c’est quand j’ai pu réaliser le rêve de ma mère en lui offrant le basin riche bleu de nuit qu’elle voulait tant. Le reste de l’argent a été distribué aux autres membres de la famille. Et puis, la vie a repris son cours normal. J’ai repris le chemin des classes et ma mère m’a acheté pour la première fois un sac à dos qui constituait une grande fierté parce qu’à l’époque, avec nos faibles moyens, j’allais à l’école avec un sac en sisal. Mon certificat en poche, j’ai pu rejoindre Mariama Bâ et les week-ends, je logeais chez Ndioro. J’ai habité chez Ndioro jusqu’au Bac. Ndioro est une femme très maternelle, stricte, mature et très responsable. Elle avait aussi un caractère très trempé, mais elle était très démocrate. Pour elle, les résultats scolaires primaient sur tout. Et quand on récoltait une bonne note, on avait le droit d’aller au cinéma Le Paris et de ne regarder que des films sur John Fitzgerald Kennedy (Jfk). La nuit, il nous arrivait de dormir avec elle, soit dans son lit où l’on apportait nos matelas pour dormir avec elle.
«Khalifa Sall, ma référence»
Après mon Bac, j’ai été orientée à la Faculté de Droit de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar alors que je me projetais, dans une Université au Texas. J’étais très active dans mes actions en faveur de l’Unicef. J’ai fait une année à la faculté de Droit et j’ai fait des formations ponctuelles en Informatique avec la structure «Jokko» de Youssou Ndour. Je travaillais aussi comme standardiste pour la structure. C’était un job très intéressant. Ensuite, j’ai tenté ma chance à Canal Horizons et au Pcci, mais quand j’ai rejoint l’équipe de la Ville de Dakar en 2009, Khalifa m’a demandé de retourner à l’Université afin de décrocher un diplôme. Je me suis inscrite à l’Ecole supérieure polytechnique (Esp) et j’ai réussi à décrocher une Licence en Gestion des ressources humaines. Cette année, je me suis inscrite pour décrocher ma maîtrise. Ensuite, je songe à poursuivre des études diplomatiques ou en Sciences politiques. Pourquoi? Parce qu’à force de côtoyer Khalifa Sall, j’ai fini par choper le virus de la politique. C’est ma référence et s’il arrête d’en faire, je suivrai ses pas. Mon entrée en politique s’est fait au débotté. Un jour, alors que j’accompagnais le Président à la maison du Parti socialiste, nous avons rencontré Aminata Mbengue Ndiaye qui était, à l’époque, chargée de mission. Cette dernière m’a mise en rapport avec feu Pape Babacar Mbaye, commissaire général des pionniers du Sénégal et elle lui a demandé de me former en politique. C’est ainsi que Pape Babacar a guidé mes premiers pas dans la politique. A sa mort, en 2005, Khalifa Ababacar Sall a pris le relais. Aujourd’hui, je suis mariée et mère de 3 adorables filles. Et, je suis une femme maternelle, moderne et profondément ancrée dans ses racines traditionnelles. Quid de mes ambitions politiques? J’aspire à devenir ministre de la Femme et qui sait, pourquoi pas la première femme Présidente du Sénégal.»