L’affaire du bateau d’engrais détourné et qui a fait l’actualité ces derniers jours est loin de connaître un épilogue. Après le promoteur Abdou Aziz Ndiaye et son frère cité dans cette affaire, le troisième adjoint au maire de Mbacké aussi cité dans la presse a fait une sortie. Aliou Diouf Lambaye s’est lui aussi, lavé à grande eau.
Dans une vidéo, le président directeur général de l’entreprise Wa Keur Thierno Diouf Lambaye brandit des documents et explique. « C’est difficile quand on fait partie d’une famille connue, chef d’entreprise de surcroît depuis 20 ans, de se réveiller un jour et d’être cité dans une affaire de détournement de bateau d’une valeur de 3,9 milliards de Francs Cfa avec tout ce que cela comporte », a noté Aliou Diouf Lambaye. « J’ai été cité dans une affaire qui ne me concerne aucunement. Je travaille dans mon entreprise depuis plus de 20 ans. Je n’ai jamais été cité dans une affaire de vol. Je suis un opérateur économique qui se respecte et j’appartiens à une famille qui est connue et respectée dans le pays. C’est d’ailleurs pour cette raison que l’étonnement était général, on m’a appelé de partout. Suffisant pour que je donne ma version des faits » a-t-il ajouté.
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Revenant sur les faits, il signifie que c’est une nommée Nancy Niang de Transcontinentale qui l’a mis en rapport avec un certain Lamine Ngom de « Amin Group ». « On a travaillé sur le bateau d’engrais parce que je voulais en acheter et en revendre. Le groupe m’a fait un bon de 2000 tonnes le 20 novembre 2020 ». Selon Alioune Diouf, troisième adjoint du maire de Mbacké, c’est à Nancy qu’il versait l’argent avant d’avoir accès à la quantité payée. « J’ai reçu en premier lieu 332 tonnes, puis 100 tonnes puis 142,8- tonnes que j’ai payées entièrement. Par la suite Nancy m’a mis en rapport avec un certain Alain qui a effectué la charge ».
Et de poursuivre: « par la suite j’ai acheté 100 tonnes dont l’argent estimé à 19, 5 millions est passé par la banque et dans le compte de Nancy Niang avec une traçabilité notoire; l’engrais a été levé au Cices. Il y a aussi une autre quantité estimée à 50 tonnes que je suis allée prendre à Rufisque pour 7,5 millions FCFA. Sur le total du bon proforma qu’on m’avait établi, il me reste au moins 1435,14 tonnes que je n’ai pas enlevées. Je n’ai même pas pris la moitié et j’ai à chaque fois, payé avant de recevoir la marchandise. C’est d’ailleurs la même chose que j’ai dit à la police pendant l’enquête avec une documentation claire et nette comme preuve. C’est sans doute la raison pour laquelle je n’ai pas été retenu encore moins convoqué une seconde fois », s’est dédouané Aliou Diouf.
Et d’ajouter : « Je n’ai pas volé de l’engrais, encore moins détourné un bateau. J’ai acheté de l’engrais en bonne et due forme en suivant les voies légales de ce pays. Je ne fais pas l’objet d’une plainte. La justice est en train de faire son travail et jamais vous n’entendrez que je suis inculpé ».