Exit Barclays Africa Group et place désormais à Absa Group Limited. Le groupe bancaire sud-africain a en effet annoncé qu'il change de dénomination à partir du 30 mai prochain. Ce changement de nom marque ainsi la fin du processus de retrait de la banque britannique Barclays PLC du capital de la banque sud-africaine. Le processus a été initié en mars 2017 lorsque Barclays a annoncé son intention de vendre la majorité de sa participation dans sa filiale africaine sur une période de deux à trois années, ce qui a été entériné en juin dernier.
Le processus est donc arrivé à son terme et désormais Absa, deuxième banque du pays, affiche de nouvelles ambitions continentales. C'est en tout cas ce qu'a déclaré, ce jeudi lors de la présentation des résultats financiers du groupe, son directeur général, Maria Ramos.
Malgré un contexte économique assez difficile, la banque a enregistré une hausse de 4% de ses bénéfices à fin décembre 2017. Les revenus de la banque ont ainsi augmenté de 73,3 milliards de rands, contre 72,4 milliards en 2016. Pour l'exercice en cours, l'établissement table sur une amélioration de la conjoncture dans la première économie du Continent.
D'après le communiqué publié par l'établissement financier, les estimations en interne prévoient une amélioration de la croissance du PIB réel à 1,4% ainsi que de bonnes perspectives pour ce qui est de la consolidation des titres à revenu fixe. Par ailleurs, la banque anticipe également des risques à la baisse pour ce qui est de la notation du crédit.
Le Nigeria, nouvelle cible prioritaire
Portée par ces vents favorables, la banque sud-africaine remet à l'ordre du jour son plan d'expansion sur le Continent. Le DG de la banque a ainsi confirmé l'ambition de son groupe de porter la part de ses activités sur les marchés africains de 6% à 12%. Des ambitions confirmées par le directeur financier de la banque, Jason Quinn, qui déclaré à Reuters que le Nigeria était dans le viseur «depuis un certain temps». «Nous devrons réfléchir soigneusement à comment et quand entrer sur le marché nigérian et c'est ce que nous allons commencer à faire», a-t-il poursuivi.
La banque sud-africaine table également sur l'amélioration de la conjoncture internationale pour accompagner son développement continental. La reprise amorcée en Europe, aux Etats-Unis et dans une moindre mesure le dynamisme de certaines économies émergentes comme l'a Chine, qui s'est rejailli sur l'économie africaine, a permis à la banque de compenser la baisse de l'activité économique en Afrique du Sud, son principal marché.
Jusqu'à présent, c'est la montée des risques ainsi que le ralentissement de l'économie sud-africaine qui ont freiné l'expansion de la banque au-delà de l'Afrique australe et ont même poussé son ancienne maison-mère, Barclays PLC, à quitter le Continent.
La banque espère désormais un retour de la confiance des marchés avec l'arrivée du nouveau président Cyril Ramaphosa, lequel a promis de revitaliser l'économie du pays. L'établissement s'attend ainsi à une amélioration de la croissance des prêts et des dépôts en 2018 et prévoit également une croissance plus forte des prêts en provenance du reste de l'Afrique.