Ce 15 mai 2024 marque la mise en service du Bus Rapid Transit (BRT), qui consacre, avec le Train Express Régional (TER), lancé il y a 3 ans, la modernisation des transports collectifs au Sénégal;
Le TER a coûté 780 milliards FCfa au Sénégal, tandis que le BRT s’approche des 420 milliards FCfa; ce qui représente des investissements considérables qui exigent de nous, de tout Sénégalais, une appropriation judicieuse en vue de leur pérennité; mais aussi, cela suscite une réflexion sur certains enjeux que soulèvent le développement des transports collectifs durables comme le TER et le BRT.
S'APPROPRIER LES INFRASTRUCTURES : ENJEUX
Avec l’opérationnalisation du TER et du BRT, ainsi que la création d'autres pôles urbains comme celui de Diamniadio, le Sénégal rendra effective sa politique intégrant urbanisation et transports, permettant de favoriser une mobilité durable dans nos villes.
Comme souligné plus haut, la mise en service du BRT et du TER a nécessité la mobilisation de ressources considérables, non seulement en matière d’infrastructure et d’équipements, mais aussi dans la mise en œuvre de systèmes de transferts de compétences, ainsi que des efforts substantiels pour favoriser nos entreprises et la main d’œuvre locales. Aussi, devrions-nous nous approprier ces ouvrages pour garantir leur pérennité.
ENJEU 1 : ENTRETIEN ET PERRÉNITÉ DES INSTRASTRUCTURES
Aussi bien les gestionnaires du TER que du BRT ont certainement mis en place un certain nombre de recommandations en matière d’hygiène et de sécurité, que tout patriote devra respecter; dont la limitation de bagages, l’interdiction d’armes et le conditionnement de nourriture à bord, entre autres. Il sera très important de rajouter à ces recommandations, l’exigence de respect de la capacité des rames et bus, quand on connaît la propension de l’«homo senegalensis » à la surcharge ! Des campagnes de sensibilisation seront certainement nécessaires en vue de la pérennisation des nouvelles infrastructures du TER, du BRT et de tout autre ouvrage du pays, d’ailleurs.
Il est par ailleurs très important que tout Sénégalais, de quelque bord politique qu’il appartienne, considère d’abord n’importe quelle infrastructure sur le territoire, comme un bien commun et user de celle-ci de manière convenable.
ENJEU 2 : INTÉGRATION MODALE
Il sera très important de maintenir et d’améliorer l’état et la fonctionnalité des systèmes de transports, pour une meilleure complémentarité des modes de transport. Les transferts modaux entre le TER, BRT avec les réseaux de bus existants, devront être optimisés. L’intégration modale (ferroviaire – route) devra être continuellement améliorée et devra même nécessiter la mise en place d’une unité en charge de la problématique, ainsi que des programmes de soutien.
La survie de compagnies de transports comme Dakar Dem Dikk (déjà mal en point) et autres, dépendra de la réussite de l’intégration modale.
ENJEU 3 : SÉCURITÉ
L’affluence dans les nouvelles formes de transport telles que le TER et le BRT ainsi que leur essor, sont tout aussi tributaires de la confiance des usagers, surtout en matière de sécurité. D’emblée, de tels systèmes de transport sont sécuritaires: car ayant leurs voies dédiées, loin des risques habutuellement connus dans les transports; mais une attention particulière est à prêter au niveau des passerelles et aux emprises, notamment avec les risques d’électrocution (caténaire) pour le Ter par exemple et les accidents liés à la divagation d’animaux, etc.
La mise en place de système de gestion de sécurité (SGS) adapté aux différents environnements, sera nécessaire, de même que la formation continue et la sensibilisation aussi bien des usagers que des travailleurs.
ENJEU 4 : ENERGIE
Les rames du TER sont réputées Bi-mode; c’est-à -dire qu’elles sont dotées d’un moteur diesel et d’équipements nécessaires à une circulation en mode électrique. Elles peuvent donc circuler aussi bien sous diésel (hydrocarbure) que sur lignes équipées de caténaire (électrique). Les Bus BRT sont également électriques, chargés sur des bornes dont il faut garantir l'approvisionnement.
L’enjeu sera de s’assurer en tout temps, de la disponibilité de la source d’énergie, et surtout celle électrique, pour garder l’étiquette de transport écologique et durable; et surtout, de ne pas interrompre le service, ce qui aurait des conséquences économiques désastreuses. Il faut rappeler que l’Energie est encore une problématique chez nous, où beaucoup de zones restent à être électrifiées. L’exploitation future du pétrole et gaz sénégalais donne de l’espoir malgré la menace de l’arrêt de tout financement des énergies fossiles, après l’appel de l’Agence Internationale de l’Energie.
Nos états africains sont restés longtemps en marge du développement des ressources énergétiques fossiles, pendant que celles-ci contribuaient à l'essor de l'Occident. Aujourd’hui que des ressources sont découvertes et exploités un peu partout en Afrique, nous avons plus que jamais besoin de cette ressource indispensable; rien ne devrait nous arrêter.
ENJEU 5 : EXTENSION RESEAU ET REHABILITATION DU FERROVIAIRE
La 2e phase du TER est actuellement entamée, avec son extension jusqu’à AIBD – Diass. L’extension du réseau jusqu’à Thiès et Mbour est également envisagée. L’une des critiques formulées contre le TER, est sa non-priorité par rapport à la réhabilitation du réseau ferroviaire du pays, qui aurait été plus bénéfique pour le pays.
Il faut cependant dire que le désengorgement de la capitale était une nécessité comme soulevé plus haut, mais la réhabilitation du réseau ferroviaire existant ;est économiquement intéressante, vu le flux de transports de marchandise et personnes à l’intérieur du pays et avec les pays frontaliers. Il sera important que les autorités s’y penchent, dans le cadre d’un large et ambitieux programme de développement du ferroviaire, qui pourrait régler aussi le problème de l’emploi des jeunes, entre autres.
Cheikh Oumar Dieng
chodieng@gmail.com
Le TER a coûté 780 milliards FCfa au Sénégal, tandis que le BRT s’approche des 420 milliards FCfa; ce qui représente des investissements considérables qui exigent de nous, de tout Sénégalais, une appropriation judicieuse en vue de leur pérennité; mais aussi, cela suscite une réflexion sur certains enjeux que soulèvent le développement des transports collectifs durables comme le TER et le BRT.
S'APPROPRIER LES INFRASTRUCTURES : ENJEUX
Avec l’opérationnalisation du TER et du BRT, ainsi que la création d'autres pôles urbains comme celui de Diamniadio, le Sénégal rendra effective sa politique intégrant urbanisation et transports, permettant de favoriser une mobilité durable dans nos villes.
Comme souligné plus haut, la mise en service du BRT et du TER a nécessité la mobilisation de ressources considérables, non seulement en matière d’infrastructure et d’équipements, mais aussi dans la mise en œuvre de systèmes de transferts de compétences, ainsi que des efforts substantiels pour favoriser nos entreprises et la main d’œuvre locales. Aussi, devrions-nous nous approprier ces ouvrages pour garantir leur pérennité.
ENJEU 1 : ENTRETIEN ET PERRÉNITÉ DES INSTRASTRUCTURES
Aussi bien les gestionnaires du TER que du BRT ont certainement mis en place un certain nombre de recommandations en matière d’hygiène et de sécurité, que tout patriote devra respecter; dont la limitation de bagages, l’interdiction d’armes et le conditionnement de nourriture à bord, entre autres. Il sera très important de rajouter à ces recommandations, l’exigence de respect de la capacité des rames et bus, quand on connaît la propension de l’«homo senegalensis » à la surcharge ! Des campagnes de sensibilisation seront certainement nécessaires en vue de la pérennisation des nouvelles infrastructures du TER, du BRT et de tout autre ouvrage du pays, d’ailleurs.
Il est par ailleurs très important que tout Sénégalais, de quelque bord politique qu’il appartienne, considère d’abord n’importe quelle infrastructure sur le territoire, comme un bien commun et user de celle-ci de manière convenable.
ENJEU 2 : INTÉGRATION MODALE
Il sera très important de maintenir et d’améliorer l’état et la fonctionnalité des systèmes de transports, pour une meilleure complémentarité des modes de transport. Les transferts modaux entre le TER, BRT avec les réseaux de bus existants, devront être optimisés. L’intégration modale (ferroviaire – route) devra être continuellement améliorée et devra même nécessiter la mise en place d’une unité en charge de la problématique, ainsi que des programmes de soutien.
La survie de compagnies de transports comme Dakar Dem Dikk (déjà mal en point) et autres, dépendra de la réussite de l’intégration modale.
ENJEU 3 : SÉCURITÉ
L’affluence dans les nouvelles formes de transport telles que le TER et le BRT ainsi que leur essor, sont tout aussi tributaires de la confiance des usagers, surtout en matière de sécurité. D’emblée, de tels systèmes de transport sont sécuritaires: car ayant leurs voies dédiées, loin des risques habutuellement connus dans les transports; mais une attention particulière est à prêter au niveau des passerelles et aux emprises, notamment avec les risques d’électrocution (caténaire) pour le Ter par exemple et les accidents liés à la divagation d’animaux, etc.
La mise en place de système de gestion de sécurité (SGS) adapté aux différents environnements, sera nécessaire, de même que la formation continue et la sensibilisation aussi bien des usagers que des travailleurs.
ENJEU 4 : ENERGIE
Les rames du TER sont réputées Bi-mode; c’est-à -dire qu’elles sont dotées d’un moteur diesel et d’équipements nécessaires à une circulation en mode électrique. Elles peuvent donc circuler aussi bien sous diésel (hydrocarbure) que sur lignes équipées de caténaire (électrique). Les Bus BRT sont également électriques, chargés sur des bornes dont il faut garantir l'approvisionnement.
L’enjeu sera de s’assurer en tout temps, de la disponibilité de la source d’énergie, et surtout celle électrique, pour garder l’étiquette de transport écologique et durable; et surtout, de ne pas interrompre le service, ce qui aurait des conséquences économiques désastreuses. Il faut rappeler que l’Energie est encore une problématique chez nous, où beaucoup de zones restent à être électrifiées. L’exploitation future du pétrole et gaz sénégalais donne de l’espoir malgré la menace de l’arrêt de tout financement des énergies fossiles, après l’appel de l’Agence Internationale de l’Energie.
Nos états africains sont restés longtemps en marge du développement des ressources énergétiques fossiles, pendant que celles-ci contribuaient à l'essor de l'Occident. Aujourd’hui que des ressources sont découvertes et exploités un peu partout en Afrique, nous avons plus que jamais besoin de cette ressource indispensable; rien ne devrait nous arrêter.
ENJEU 5 : EXTENSION RESEAU ET REHABILITATION DU FERROVIAIRE
La 2e phase du TER est actuellement entamée, avec son extension jusqu’à AIBD – Diass. L’extension du réseau jusqu’à Thiès et Mbour est également envisagée. L’une des critiques formulées contre le TER, est sa non-priorité par rapport à la réhabilitation du réseau ferroviaire du pays, qui aurait été plus bénéfique pour le pays.
Il faut cependant dire que le désengorgement de la capitale était une nécessité comme soulevé plus haut, mais la réhabilitation du réseau ferroviaire existant ;est économiquement intéressante, vu le flux de transports de marchandise et personnes à l’intérieur du pays et avec les pays frontaliers. Il sera important que les autorités s’y penchent, dans le cadre d’un large et ambitieux programme de développement du ferroviaire, qui pourrait régler aussi le problème de l’emploi des jeunes, entre autres.
Cheikh Oumar Dieng
chodieng@gmail.com