Au marché Petersen : ça s’est cogné fort entre marchands ambulants, agents municipaux et policiers


Rédigé le Mercredi 11 Novembre 2015 à 00:22 | Lu 78 fois | 1 commentaire(s)



Les nerfs sont tendus au marché Petersen. Depuis 96 heures, que les marchands ambulants ont été déguerpis des artères de la ville par les Services municipaux, il ne se passe un jour sans que des affrontements ne soient notés. Entre agents municipaux et marchands ambulants. Ou entre ces derniers et les forces de l’ordre, les journées sont surchauffées. Cette matinée de mardi n’a pas échappé à une situation érigée désormais en règle, ces derniers jours.


Au marché Petersen : ça s’est cogné fort entre marchands ambulants, agents municipaux et policiers
Dès les premières heures de la matinée, les forces de l’ordre veillent au grain, aux abords du marché Petersen. Sur la rue Escarfait X rond-point, elles sont épaulées par les agents de la Mairie de Dakar-Plateau, sous la coupe du maire Alioune Ndoye. Trois Pick-up bourrés de caisses d’explosifs anti-émeute, sont stationnés sur les lieux. 

Important dispositif sécuritaire à Petersen 

Les deux forces se regardent en chiens de faïence. Le jeu du chat et de la souris continue. Les moindres faits et gestes sont suivis par les uns et les autres. Le soleil monte dans le ciel. Une chaleur suffocante envahit les lieux. Les rares marchands poussés jusque dans leur dernier retranchement (intérieur du périmètre du marché), crient leur-ras-le bol. 
Vers 11 heures, les agents de la Mairie débarquent sur les lieux. A bord de camions à ciel ouvert, ils ramassent et embarquent les affaires des marchands récalcitrants trouvés sur les abords. Ces derniers s’opposent à cette «forfaiture, ce vol». La tension monte. Les jets de pierres pleuvent. Les marchands ambulants, en nombre important, dominent les éléments de la ville de Dakar qui retroussent les manches pour riposter. En vain ! 

Echauffourées entre forces de l’ordre et marchands ambulants 

C’est le moment choisi par la Police pour entrer dans la danse. A coups de gaz lacrymogène, elle parvient à écarter le danger. Les marchands ambulants détalent. Et regagnent l’intérieur du marché, se faufilant entre les véhicules en stationnement. Garçons comme filles, hommes et femmes, jeunes comme adultes. Tous étaient là, pour rouspéter contre la décision du maire de Dakar (Khalifa Sall) de déguerpir les marchands ambulants. 

«Depuis plus de 10 ans, je suis marchande ambulante au marché Petersen. Je vends des effets vestimentaires pour femmes. Nous avons toujours été déguerpis, mais, cette fois-ci, les autorités supérieures sont passées à la vitesse supérieure. Nous risquons de ne plus occuper ces artères», souligne Adja Marème Fall, qui hèle les rares passants à s’intéresser à sa marchandise. 

Dans son ballot, des écharpes aux couleurs différentes les unes des autres, pointent le bout du nez. Tirées avec parcimonie, selon les demandes, Adja Marième Fall, 45 ans révolus, habillée d’un boubou bleu ciel, tente de sauver une journée qui s’annonce rude avec les forces de l’ordre. 

Recettes économiques en berne 

«J’avais mon étal non loin du rond-point où je ne me plaignais pas, après la journée. Ma position était visible des passants, à tel point que j’écoulais facilement mes articles. Mais, depuis quelques jours, la donne a changé. Les recettes économiques sont en berne, ne couvrent plus mes peines», se désole-t-elle, le visage tendu, les dents serrées. 
Autour d’elle, d’autres vendeuses de différents produits. Sous un soleil de plomb, leur visage dégouline de sueur. 

Foulard sur la tête, éventail entre les mains, elles s’affèrent, malgré tout, au marchandage. Les voitures passent. Leurs klaxons sonores se mêlent aux décibels de haut-parleur, qui crachent une musique aux sonorités exotiques. 
Des quatre points cardinaux, le marché Petersen semble désert. Les artères jadis encombrées, sont libérées. Les passants n’éprouvent aucune difficulté à vaquer à leurs occupations. Tandis que pour les marchands ambulants, cette situation est insupportable. 

Flou juridique autour de l’acquisition des cantines 

«Macky Sall ne doit pas accepter que les maires fassent ce qui bon leur semble. Les jeunes n’ont pas d‘emploi. Les usines n’engagent plus, depuis la crise économique de 2008. Le tissu économique est en lambeaux», souligne Dame Guèye, délégué premier adjoint au Président du Collectif des marchands ambulants de Dakar. Trouvé au milieu de ses pairs, Dame, comme l’appellent affectueusement ses camarades, explique, dans les moindres détails, les raisons qui ont poussé les marchands à ne pas regagner le site prévu par l’Etat.

«Il y a un flou juridique. Les tenants et les aboutissants de cette affaire ne sont pas clairs. Au début, on demandait 700 000 Fcfa de caution pour l’acquisition de la cantine. Puis, 155 000 F Cfa. Il était aussi dit qu’à la fin de chaque mois, le marchand devait s’acquitter de 20 000 Fcfa. Mais rien n’indique que la cantine va revenir à l’acquéreur», souligne Dame Guèye. 

Vendeur de fournitures scolaires, le délégué des marchands ambulants a rangé stylos, cahiers, cartons de crayons et autres effets d’écoles, depuis quelques jours, avant de conclure : «nous ne refusons pas de quitter, mais le site, dont parlent les autorités, n’est pas encore prêt». 



1.Posté par mado massage intégrale le 11/11/2015 10:35
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