L’on se rappelle la promptitude avec laquelle nos compatriotes, au premier rang desquels le syndicat politico-affairiste qui dirige notre pays, avait soutenu Lamine dans ses démêlées avec la justice française. Alors même qu’ils prétendent lutter contre l’enrichissement illicite et le blanchiment d’argent, allant jusqu’à ignorer et refuser la présomption d’innocence, ils ont décerné, sans aucun discernement un certificat de pureté morale et d’immaculée fortune à leur ancien camarade dans le combat contre Wade. Cette attitude d’alignement systématique derrière un prévenu pourrait être révélateur d’un état d’esprit pernicieux : le mal c’est l’autre et jamais nous et ce, parce qu’il est l’autre ! Cela témoigne de l’innommable étroitesse d’esprit et de la culture chauvine de nos dirigeants.
Les communicants (payés par des dessous de table que le Sénégal découvrira sous peu avec stupeur) des alliés politiques opportunistes et des oligarques de la démocratie (cette espèce d’opportunistes politiques qui sont dans tous les régimes) ont instinctivement blanchi Lamine Diack. Cet homme qu’on nous naguère présenté comme parrain et l’antithèse parfaite de Wade « le diable », cet homme qu’on voulait l’incarnation du « nouveau type de sénégalais », cet homme qu’on a honoré avec la plus grande fanfare de l’univers médiatique de notre pays, s’est donc écroulé, et avec lui toute sa famille ! Alors que la « famille » était devenue paradigme du combat contre Wade, « la famille » du parrain des Coalisés a coulé le patriarche.
C’est triste, révoltant et déshonorant, non seulement pour eux, mais aussi pour la démocratie et le peuple sénégalais. Que la sainte crème de la scène politique sénégalais puisse se tromper de cette manière est inconcevable, impossible : il y a forcément anguille sous roche. Le saint graal ne peut pas passer à manteau de Satan de manière si brutale sans être passé dans la nuit noire du complot que l’on a toujours voulu nier. Et pourquoi Lamine aurait-il senti le besoin de balancer les anciens opposants au régime de Wade ? Quel a été le rôle de Lamine Diack dans les fameuses « Assises nationales » ? Quelles sont les connexions, dans le milieu des affaires et dans l’univers du sport, en France qui ont facilité le deal entre la galaxie des Diack et les Russes ? Quel rôle les stars « amies » de l’icône ont joué dans toute cette nébuleuse ?
Ce pays est en danger et nous avons toujours dit qu’on ne pouvait pas purifier avec de l’eau souillée. Nous avons toujours dit que l’excès de transparence produit de l’hypo-transparence, car ce généralement pour occulter ses tares qu’on proclame son exceptionnelle pureté morale. Tous les intellectuels sérieux de ce pays savent qu’on a vendu du Mensonge au peuple, qu’on l’a endormi pour davantage l’exploiter. Sinon comment expliquer que tous ceux qui ont contribué au combat contre Wade (même par simple principe) soient conviés au partage du gâteau ? Le mensonge peut prospérer longtemps et très largement, mais il ne peut s’imposer indéfiniment : la raison est que, comme le dit Kant le menteur est lui-même un partisan de la véracité, car c’est sous les signes et les dehors de celle-ci qu’il atteint sa cible.
Alassane K. KITANE
Professeur au Lycée Serigne Ahmadou Ndack Seck de Thiès.
Les communicants (payés par des dessous de table que le Sénégal découvrira sous peu avec stupeur) des alliés politiques opportunistes et des oligarques de la démocratie (cette espèce d’opportunistes politiques qui sont dans tous les régimes) ont instinctivement blanchi Lamine Diack. Cet homme qu’on nous naguère présenté comme parrain et l’antithèse parfaite de Wade « le diable », cet homme qu’on voulait l’incarnation du « nouveau type de sénégalais », cet homme qu’on a honoré avec la plus grande fanfare de l’univers médiatique de notre pays, s’est donc écroulé, et avec lui toute sa famille ! Alors que la « famille » était devenue paradigme du combat contre Wade, « la famille » du parrain des Coalisés a coulé le patriarche.
C’est triste, révoltant et déshonorant, non seulement pour eux, mais aussi pour la démocratie et le peuple sénégalais. Que la sainte crème de la scène politique sénégalais puisse se tromper de cette manière est inconcevable, impossible : il y a forcément anguille sous roche. Le saint graal ne peut pas passer à manteau de Satan de manière si brutale sans être passé dans la nuit noire du complot que l’on a toujours voulu nier. Et pourquoi Lamine aurait-il senti le besoin de balancer les anciens opposants au régime de Wade ? Quel a été le rôle de Lamine Diack dans les fameuses « Assises nationales » ? Quelles sont les connexions, dans le milieu des affaires et dans l’univers du sport, en France qui ont facilité le deal entre la galaxie des Diack et les Russes ? Quel rôle les stars « amies » de l’icône ont joué dans toute cette nébuleuse ?
Ce pays est en danger et nous avons toujours dit qu’on ne pouvait pas purifier avec de l’eau souillée. Nous avons toujours dit que l’excès de transparence produit de l’hypo-transparence, car ce généralement pour occulter ses tares qu’on proclame son exceptionnelle pureté morale. Tous les intellectuels sérieux de ce pays savent qu’on a vendu du Mensonge au peuple, qu’on l’a endormi pour davantage l’exploiter. Sinon comment expliquer que tous ceux qui ont contribué au combat contre Wade (même par simple principe) soient conviés au partage du gâteau ? Le mensonge peut prospérer longtemps et très largement, mais il ne peut s’imposer indéfiniment : la raison est que, comme le dit Kant le menteur est lui-même un partisan de la véracité, car c’est sous les signes et les dehors de celle-ci qu’il atteint sa cible.
Alassane K. KITANE
Professeur au Lycée Serigne Ahmadou Ndack Seck de Thiès.