Engagés dans une course contre la montre de plus en plus pressante, les secouristes marocains ont œuvré toute la nuit du vendredi 4 au samedi 5 février pour tenter de sauver le petit Rayan, un enfant de cinq ans tombé dans un puits profond il y a cinq jours, dont le sort émeut le royaume et bien au-delà.
Mais les travaux de forage continuent très lentement dans ce village d'une région déshéritée du nord du Maroc. Les deux derniers mètres pour atteindre le garçonnet au fond du trou de 32 mètres sont les plus difficiles en raison des risques d'éboulement.
Aucune information n'a filtré sur le sort du petit Rayan, mais plus les heures avancent, plus le doute s'installe sur les chances de le retrouver vivant.
Selon les autorités locales, les sauveteurs – sapeurs du génie et topographes – creusent un tunnel horizontal de trois mètres, parallèlement à la sécurisation du périmètre par les équipes techniques, pour approcher de la poche où est coincé l'enfant.
Dans des conditions difficiles, ils ont travaillé sans interruption ces dernières heures à la lueur de puissants projecteurs, apportant une touche lugubre sur la scène du drame. Les communications sont très mauvaises dans cette cuvette isolée.
"On y est presque"
Des renforts de police ont été déployés et quelques mouvements de cohue ont entravé parfois le travail des secouristes et des journalistes.
Des milliers de sympathisants sont accourus ces derniers jours – certains de loin, en signe de solidarité – et campent sur place malgré le froid glacial de cette zone montagneuse du Rif, située à près de 700 mètres d'altitude.
"Nous sommes venus prêter main forte aux secouristes. Rayan est un enfant de notre région, on prie Dieu pour qu'il soit sauvé", témoigne un volontaire. "On ne partira pas avant qu'il soit sorti du puits."
"On y est presque. On travaille d'arrache-pied", a expliqué un conducteur de travaux. "La fatigue se fait sentir mais toutes les équipes de secours résistent malgré les imprévus."
Le garçonnet a chuté accidentellement mardi après-midi dans un puits asséché de 32 mètres, étroit et difficile d'accès, creusé près de la résidence familiale dans le village d'Ighrane, près de Bab Berred, dans la province de Chefchaouen.
"Je garde espoir que mon enfant sortira de ce puits vivant", a déclaré vendredi soir le père de Rayan à la télévision publique 2M. "Je remercie toutes les personnes mobilisées et celles qui nous soutiennent au Maroc et ailleurs."