Depuis quelque temps, la démocratie sénégalaise vit des heures sombres de son histoire. Des arrestations tous azimuts sont opérés sans discernement sur des militants de l’opposition, des activistes, des journalistes et même des médecins, qui sont arrêtés et jetés en prison.
En Conseil des ministres, ce mercredi, le président de la République a demandé au gouvernement de prendre toutes les mesures idoines pour assurer sur l’étendue du territoire national, la sécurisation absolue des personnes et des biens, au regard de certains troubles à l’ordre public observés ces derniers jours dans des localités du pays.
D’ailleurs, le chef de l’État n’a pas manqué de rappeler que le Sénégal est une démocratie exemplaire, d’où l’impératif de préserver les acquis démocratiques et l’ordre public. Certes, les populations doivent être sécurisées par les pouvoirs publics.
Pourtant, ce qui est incompréhensible, est le fait qu’au moment où l’État parle de sécurisation, des nervis nerveux se permettent de réprimer en toute impunité. Mais, le plus intrigant et qui inquiète dans ces vagues d’arrestations, c’est l’opinion qui en est née, selon laquelle une opération de démantèlement de notre système démocratique et de restriction drastique des libertés, a été engagée depuis 2012, eu égard aux procès controversés de leaders de l’opposition et aux interdictions systématiques des marches et autres manifestations pacifiques. Vrai ou faux ?
En tout cas, le constat est que le Sénégal est aujourd'hui mis sous une chape de plomb que corrobore l'un des derniers rapports du Département d’État américain, qui note une régression des libertés, en dépit des dénégations et des thèses souverainistes à géométrie variable des tenants du pouvoir.
Aujourd'hui, le Sénégal vit sous une tension extrême où tous les possibles sont à envisager. Il ne se passe désormais un jour sans que des convocations ne soient distribuées et suivies d’arrestations opérées. C’est comme si le régime qui caresse le secret rêve de rempiler, cherchait vaille que vaille à faire taire des esprits «mal-pensants». Pour parvenir à ses fins, ce ne sont pas les textes de loi qui lui manquent, qui plus est, dans un pays où les lois sont taillables et interprétables par un tailleur haute couture.
Entre délit d’opinion, résistance, diffusion de fausses nouvelles, diffamation, etc., le lien commun entre ces détenus est de s’opposer à une troisième candidature du Président Macky Sall. Et la situation que vit actuellement le Sénégal, nous fait penser à cette célèbre citation du Pasteur Martin Niemöller (1892–1984) «Quand ils sont venus chercher», qui est une citation sur la lâcheté des intellectuels allemands au moment de l'accession des nazis au pouvoir et des purges qui ont alors visé leurs ennemis, un groupe après l'autre.
Laquelle citation dit ceci : «Quand les nazis sont venus chercher les communistes, je n’ai rien dit, je n’étais pas communiste. Quand ils ont enfermé les sociaux-démocrates, je n’ai rien dit, je n’étais pas social-démocrate. Quand ils sont venus chercher les syndicalistes, je n’ai rien dit, je n’étais pas syndicaliste. Quand ils sont venus me chercher, il ne restait plus personne pour protester».
Aujourd’hui, on peut en dire de même pour les journalistes, les activistes, les membres de la société civile et autres lanceurs d'alerte. Ce n'est pas parce que l'on n'est ni l'un ni l'autre, que l'on est tiré d'affaire. Loin s'en faut ! Car le constat est que le pouvoir actuel ne supporte pas un son de cloche autre que le sien et n’hésite pas à museler les contestataires.
Et pour paraphraser le Pasteur Martin Niemoller, nous sommes tentés de dire : «Quand ils sont venus museler les journalistes, je n'ai rien dit, je n'étais pas journaliste. Quand ils sont venus enfermer les activistes, je n'ai rien dit, je n'étais pas activiste. Quand ils sont venus intimider les membres de la société civile, je n'ai rien dit, je n'étais pas membre la société civile. Quand ils sont venus chercher les lanceurs d'alerte, je n'ai rien dit, je n’étais pas lanceur d'alerte. Quand ils sont venus me tabasser, il ne restait plus personne pour protester.»
Tribune
En Conseil des ministres, ce mercredi, le président de la République a demandé au gouvernement de prendre toutes les mesures idoines pour assurer sur l’étendue du territoire national, la sécurisation absolue des personnes et des biens, au regard de certains troubles à l’ordre public observés ces derniers jours dans des localités du pays.
D’ailleurs, le chef de l’État n’a pas manqué de rappeler que le Sénégal est une démocratie exemplaire, d’où l’impératif de préserver les acquis démocratiques et l’ordre public. Certes, les populations doivent être sécurisées par les pouvoirs publics.
Pourtant, ce qui est incompréhensible, est le fait qu’au moment où l’État parle de sécurisation, des nervis nerveux se permettent de réprimer en toute impunité. Mais, le plus intrigant et qui inquiète dans ces vagues d’arrestations, c’est l’opinion qui en est née, selon laquelle une opération de démantèlement de notre système démocratique et de restriction drastique des libertés, a été engagée depuis 2012, eu égard aux procès controversés de leaders de l’opposition et aux interdictions systématiques des marches et autres manifestations pacifiques. Vrai ou faux ?
En tout cas, le constat est que le Sénégal est aujourd'hui mis sous une chape de plomb que corrobore l'un des derniers rapports du Département d’État américain, qui note une régression des libertés, en dépit des dénégations et des thèses souverainistes à géométrie variable des tenants du pouvoir.
Aujourd'hui, le Sénégal vit sous une tension extrême où tous les possibles sont à envisager. Il ne se passe désormais un jour sans que des convocations ne soient distribuées et suivies d’arrestations opérées. C’est comme si le régime qui caresse le secret rêve de rempiler, cherchait vaille que vaille à faire taire des esprits «mal-pensants». Pour parvenir à ses fins, ce ne sont pas les textes de loi qui lui manquent, qui plus est, dans un pays où les lois sont taillables et interprétables par un tailleur haute couture.
Entre délit d’opinion, résistance, diffusion de fausses nouvelles, diffamation, etc., le lien commun entre ces détenus est de s’opposer à une troisième candidature du Président Macky Sall. Et la situation que vit actuellement le Sénégal, nous fait penser à cette célèbre citation du Pasteur Martin Niemöller (1892–1984) «Quand ils sont venus chercher», qui est une citation sur la lâcheté des intellectuels allemands au moment de l'accession des nazis au pouvoir et des purges qui ont alors visé leurs ennemis, un groupe après l'autre.
Laquelle citation dit ceci : «Quand les nazis sont venus chercher les communistes, je n’ai rien dit, je n’étais pas communiste. Quand ils ont enfermé les sociaux-démocrates, je n’ai rien dit, je n’étais pas social-démocrate. Quand ils sont venus chercher les syndicalistes, je n’ai rien dit, je n’étais pas syndicaliste. Quand ils sont venus me chercher, il ne restait plus personne pour protester».
Aujourd’hui, on peut en dire de même pour les journalistes, les activistes, les membres de la société civile et autres lanceurs d'alerte. Ce n'est pas parce que l'on n'est ni l'un ni l'autre, que l'on est tiré d'affaire. Loin s'en faut ! Car le constat est que le pouvoir actuel ne supporte pas un son de cloche autre que le sien et n’hésite pas à museler les contestataires.
Et pour paraphraser le Pasteur Martin Niemoller, nous sommes tentés de dire : «Quand ils sont venus museler les journalistes, je n'ai rien dit, je n'étais pas journaliste. Quand ils sont venus enfermer les activistes, je n'ai rien dit, je n'étais pas activiste. Quand ils sont venus intimider les membres de la société civile, je n'ai rien dit, je n'étais pas membre la société civile. Quand ils sont venus chercher les lanceurs d'alerte, je n'ai rien dit, je n’étais pas lanceur d'alerte. Quand ils sont venus me tabasser, il ne restait plus personne pour protester.»
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