Ali Mohammed al-Nimr vient de perdre son dernier recours. Il avait été emprisonné à 17 ans pour avoir participé aux manifestations de la région majoritairement chiite de Qatif contre les autorités du royaume wahhabite. C'était en 2012.
Deux ans plus tard, il était condamné à mort pour appartenance à une organisation terroriste et violences envers la police, à la suite d’aveux obtenus sous la torture, dénoncent ses défenseurs. Ils soulignent que le jeune homme a également contre lui le fait d'être le neveu d'un haut dignitaire chiite fervent opposant du régime, lui aussi condamné à mort.
Riyad au Conseil des droits de l'homme de l'ONU
Ali devrait donc être décapité et son cadavre exposé sur une croix jusqu'à pourrissement de ses chairs. Un verdict annoncé au moment où l'Arabie saoudite dirige, au Conseil des droits de l'homme, le groupe qui choisit les rapporteurs spéciaux, ces hommes et ces femmes de l'ONU qui enquêtent sur les violations des droits humains dans le monde.
Riyad visait au départ rien moins que la présidence du Conseil en 2016. La candidature d'un pays qui a recours à la lapidation, à l'amputation et qui criminalise les conversions religieuses avait suscité l'indignation parmi les ONG et l'embarras de certaines capitales. Des ressentiments que l'exécution d'Ali Mohammed al-Nimr, si elle a lieu, devrait raviver.