Après l’immolation d'un étudiant à Lyon, colère contre les pouvoirs publics


Rédigé le Mercredi 13 Novembre 2019 à 12:20 | Lu 135 fois | 0 commentaire(s)



Plusieurs rassemblements se sont tenus ce mardi 12 novembre à travers la France après l'immolation d'un étudiant à Lyon vendredi et son message interpellant les pouvoirs publics sur la précarité.


À Bordeaux, Lille, Lyon, Paris, ou Saint-Étienne, ils étaient plusieurs centaines à faire entendre leur colère contre les pouvoirs publics après l'immolation d'un étudiant quatre jours plus tôt devant le Centre régional des œuvres universitaires et scolaires (Crous) de Lyon. 

Brûlé à 90 %, l'étudiant de 22 ans, était toujours « entre la vie et la mort » ce mardi. En difficulté financière – il avait perdu sa bourse en « triplant » sa deuxième année de licence à l'université Lyon 2 – il a expliqué son geste dans un message lu mardi par une camarade. « Aujourd'hui je vais commettre l'irréparable, si je vise le bâtiment du Crous ce n'est pas par hasard, je vise un lieu politique, le ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche, et par extension le gouvernement », indiquait l'étudiant avant de passer à l'acte.

«Cette année, faisant une troisième L2, je n'avais pas de bourse, mais même quand j'en avais, 450 euros par mois, est-ce suffisant pour vivre ?», ajoutait-il en reprenant des revendications sur le salaire étudiant. 

Sur le parvis du Crous de Paris, regard clair et déterminé, Gaspard, étudiant en histoire, critique le fonctionnement de l'organisme étudiant : « Ce qu'il dénonçait, c'était la précarité étudiante. Et la précarité étudiante, elle se symbolise par le Crous qui est censé délivrer les bourses et qui ne le fait pas ou qui le fait en retard, ou qui le fait à des seuils dérisoires. » 

Mathilde, elle, a dû renoncer à poursuivre ses études, faute de moyens financiers suffisants. Même si elle travaille aujourd'hui, elle tenait à apporter son soutien au jeune étudiant de Lyon : « On est là pour porter ses revendications : pouvoir étudier dans de bonnes conditions. On entend régulièrement des histoires d'étudiants très isolés qui meurent de faim dans des cités U et eux meurent dans le silence. »
 
 
Après ce rassemblement qui s'est déroulé dans le calme, plusieurs dizaines d'étudiants ont envahi pendant quelques minutes la cour du ministère de l'Enseignement supérieur dont ils ont forcé la grille d'entrée, avant d'en être chassés par les forces de l'ordre. 

À Lille, quelque 300 à 400 personnes se sont rassemblées à la mi-journée devant le Crous avant de pénétrer dans la faculté de droit où ils ont empêché de se tenir une conférence de François Hollande sur la crise de la démocratie. L'ancien président a dit regretter « que cette émotion se soit transformée en violence », dénoncée aussi par des responsables politiques.


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