L'ouverture officielle de la conférence est prévue ce vendredi 31 mai à Beira. C'est là au plus près des stigmates des dégâts, dans la deuxième plus grande ville du pays, «endommagée ou détruite à plus de 90%», par le passage dévastateur du cyclone Idai dans la nuit du 14 mars, que les autorités zimbabwéennes ont demandé aux bailleurs de fonds, aux organismes internationaux, aux pays riches et aux simples donateurs de mettre la main à la poche pour la reconstruction du pays post-cyclones. Au menu de cette conférence, la présentation très attendue ce vendredi 31 mai, du rapport final du Bureau de reconstruction post-cyclones.
700 participants pour tenter d'obtenir 3,2 milliards de dollars
Pour le compte du gouvernement, l'entité a été mise en place afin d'évaluer les dégâts et les pertes causées par les cyclonesIdai et Kenneth. Mi-mars, le cyclone Idai a frappé le centre du Mozambique, faisant 603 morts et 1,5 million de victimes. Un eu plus d'un mois plus tard, le cyclone Kenneth a frappé le nord du pays en avril, faisant 45 morts et 250 000 autres victimes.
La mission de l'organisme évaluation englobe également l'identification des besoins, des dommages, des réparations dans tous les secteurs afin de permettre la reconstruction d'un pays qui doit se remettre de deux cyclones qui ont traversé ses provinces en l'espace d'un mois.
Plus de 700 participants attendus à cette conférence devront ensuite se réunir le lendemain lors d'une réunion de haut niveau présidée par Filipe Nyusi, le chef de l'Etat, pour annoncer la hauteur de leurs engagements. Ce n'est qu'après cette réunion cruciale pour l'avenir du pays que l'on devrait savoir si les objectifs de la levée de fonds seront atteints. Pour l'heure, le contenu du rapport n'a pas été dévoilé mais le gouvernement estime avoir besoin de 3,2 milliards de dollars pour assurer la reconstruction.
Audit interne des fonds, secteurs prioritaires
Dans le détail, 1,5 milliard de dollars devrait être affectés à la relance des secteurs public et privé, selon une déclaration de João Machatine, le ministre mozambicain des Travaux publics, du Logement et des Ressources hydrauliques, lors d'une séance plénière à l'Assemblée nationale. Mais la priorité semble être de reconstruire des écoles, des hôpitaux, des routes, des ponts et des lignes de transmission. Pour le Bureau de reconstruction, l'agriculture, l'industrie et le commerce, le tourisme, les transports, l'énergie, l'infrastructure de santé et d'éducation devraient constituer les secteurs prioritaires à la relance.
Pour rassurer les donateurs réticents, Francisco Pereira, le chef du Bureau de reconstruction fait prospérer l'idée d'un audit interne indépendant sur les fonds alloués à la fin de la conférence. Un argument imparable qui s'ajoute un plan de reconstruction avec des priorités dans chaque secteur qui «facilitera la tâche des partenaires à choisir l'un ou l'autre secteur dans lequel ils ont le plus vocation à financer». Il ne reste plus qu'à passer à la caisse!