Donald Trump fait volte-face. Le président américain Joe Biden va désormais avoir tous les projecteurs sur lui, jeudi 6 janvier, pour commémorer le premier anniversaire de l'assaut meurtrier contre le Capitole. Son prédécesseur Donald Trump a annoncé, mardi 4 janvier, qu'il annulait la conférence de presse qu'il prévoyait de faire simultanément depuis sa résidence de Mar-a-Lago en Floride.
Dans un communiqué, le républicain a assuré qu'il s'exprimera le 15 janvier, lors d'un meeting en Arizona. Et il s'insurge à nouveau contre la "fraude" qui a, selon lui, et sans qu'il n'en apporte aucune preuve, entaché la dernière élection présidentielle remportée par Joe Biden. "Le crime du siècle !" écrit Donald Trump, que son adversaire démocrate a devancé de sept millions de voix.
Donald Trump, qui n'a pas précisé la raison de cette annulation, a de nouveau critiqué la "malhonnêteté" de l'enquête de la Chambre des représentants sur les incidents du 6 janvier 2021 et s'en est pris aux médias, l'une de ses cibles favorites.
L'ancien président continue de s'opposer à ce que la commission d'enquête parlementaire spéciale puisse accéder à des documents archivés de son administration. Il a été mis en accusation pour la seconde fois de son mandat par la Chambre des représentants pour "incitation à l'insurrection".
L'annonce de ce discours, qui aurait coïncidé avec un moment de recueillement du Congrès américain à Washington, avait été reçue comme une provocation de plus par les critiques de l'ancien président. Mais la perspective de cette prise de parole semblait également embarrasser le camp républicain, sur lequel Donald Trump a pourtant une immense influence. La majorité des sympathisants du parti conservateur adhèrent en effet à la thèse du "vol" de la dernière élection présidentielle qu'il colporte.
Biden va parler de "la vérité" des faits
La volte-face de Donald Trump laisse la voie libre à Joe Biden, qui prendra la parole jeudi depuis l'enceinte du Capitole, là même où des milliers de partisans de son adversaire républicain ont essayé d'empêcher le Congrès de certifier son élection.
Il rendra hommage à la bravoure des forces de l'ordre, tout en mettant en exergue le travail qu'il reste à accomplir pour renforcer la démocratie de la nation, a rapporte la Maison Blanche.
"Le président va dire la vérité sur ce qui s'est passé, et non pas les mensonges que certains ont répandus depuis, et le péril posé à notre règle de droit et à notre système de gouvernance démocratique", a dit sa porte-parole Jen Psaki.
Interrogée sur le message que Joe Biden comptait transmettre aux nombreux électeurs républicains pensant qu'il a "volé" l'élection présidentielle, en dépit des preuves du contraire, Jen Psaki a répondu qu'il allait "continuer de parler à l'ensemble du pays" à propos de "ce qu'il veut faire pour rendre leur vie meilleure".
Cinq morts lors de l'insurrection
L'attaque contre le Capitole, symbole de la démocratie américaine, a fait cinq morts dont un officier de police. Plus de 100 autres officiers de police ont été blessés dans les incidents, tandis que quatre officiers se sont ensuite suicidés. Les autorités ont arrêté depuis lors plus de 700 personnes.
Alors que les élus du Congrès se réunissaient le 6 janvier 2021 pour certifier la victoire électorale de Joe Biden, des centaines de partisans de Donald Trump ont mené un assaut contre le Capitole à la suite d'un discours incendiaire de celui qui était alors le locataire de la Maison Blanche.
Donald Trump a dénoncé pendant de nombreuses semaines, sans preuve, une fraude électorale à son détriment. Les multiples recours engagés par son équipe de campagne dans différents États du pays ont été rejetés par les tribunaux.
Plusieurs événements sont prévus jeudi à Washington, dont une veillée devant le Capitole.