An XV du Joola : Leçons non retenues


Rédigé le Samedi 23 Septembre 2017 à 11:26 | Lu 106 fois | 0 commentaire(s)



Le 26 septembre prochain sera célébré le 15e anniversaire du naufrage du bateau "Le Joola". Une catastrophe qui avait endeuillé le Sénégal avec un bilan de 1863 morts. Face à l'ampleur de ce drame, les autorités avaient indexé l'indiscipline et l'impunité, et promis d'aller en croisade contre elles. 15 ans après, le constat est que les leçons de cette catastrophe sont loin d'avoir été retenues.


An XV du Joola : Leçons non retenues

15 ans après le triste naufrage du bateau le Joola, il semble que nos dirigeants peinent toujours à trouver des mesures idoines pour éradiquer l'indiscipline, l'imprévoyance et la légèreté qui sont à l'origine des catastrophes récurrentes, qui rythment notre quotidien. Pourtant, après la survenue de cette tragédie, le pouvoir d'alors avait promis des sanctions exemplaires à l'endroit de tous les responsables qui étaient impliqués dans cette catastrophe.   

Car il était avéré que le navire avait coulé sous l'effet de la surcharge. Surcharge motivée par l'indiscipline caractérisée de nos ompatriotes tout simplement, parce que le bateau était devenu un haut lieu de trafics en tous genres. 

Assurèment, les pouvoirs publics qui tenaient là une occasion unique pour mettre le holà une fois pour toutes sur cette tare -congénitale?, qui gangrène la société, ont préféré adopter la politique de l'autruche. Pourtant, une commission d’enquête avait été mise sur pied mais il n’y a eu aucune sanction après qu’elle a rendu ses conclusions sur les causes du naufrage. 

À part les indemnités versées aux familles des victimes, ce crime est resté impuni, voilà maintenant 15 ans. Quelles leçons en avons-nous tirées? 

Aucune, si ce n'est que l'indiscipline a repris de plus belle avec son lot de catastrophes enregistrées sur les routes, les airs et partout ailleurs. Le nombre d'accidents mortels ne cesse de croître sur les routes. Accidents qui le plus souvent, sont le fait des guimbardes déglinguées destinées à la casse mais qui, curieusement, ont la plupart du temps, des papiers en règle, visite technique et autres. 

Ce qui pousse à s’interroger sur le comment ces papiers sont délivrés. Les agents chargés de réguler la circulation quant à eux, ferment les yeux, alors qu’ils devraient tout simplement les livrer à la fourrière. Les surcharges dans les cars de transport en commun sont devenues la norme. Personne ne s’en émeut outre mesure. Après une brève accalmie suite au naufrage du Joola, elles ont repris de plus belle. Et les chauffeurs, sûrs de leur impunité, se conduisent et conduisent n’importe comment sur les routes. 

Quid de l'attitude des chauffeurs qui conduisent au mépris des règles les plus élémentaires du Code de la route, sourds le plus souvent aux récriminations des passagers voire agressifs envers ces derniers jusqu'à ceque l'irréparable se produise ! Les accidents plus spectaculaires les uns les autres se succèdent avec leur lot macabre de morts sans que l’État ne trouve la bonne formule pour mettre fin à ces hécatombes. 

La délivrance des permis de conduire ou «permis de tuer», pose problème. Et il serait fastidieux de lister tous les scandales qui ont eu à éclabousser les services des Mines à ce sujet. Chaque fois qu'une catastrophe survient, c'est la même rengaine qui est servie aux populations "une enquête sera diligentée, les responsabilités situées et les coupables châtiés» et patati patata. 

Bref des formules toutes faites sont servies, le temps que l’orage passe. Ce fut le cas lors du crash de l'avion de Sénégal Air survenu le 5 septembre 2015, ou encore lors de l'affaissement d'une tribune du stade Demba Diop le 15 juillet dernier. Pourtant, cet stade en état de délabrement avancé, devait être fermé du fait que l'alerte avait été donné depuis 2014, par des autorités compétentes. Mais l’État n'a pas su ou voulu anticiper et voilà...
  

L'aéronef qui a crashé en mer, tout comme le Joola, avait des certificats de navigabilité en bonne et due forme alors que dans les deux cas, des voix autorisées s'étaient élevées pour dire que ces appareils ne respectaient pas les normes de navigabilité. Malgré tout, les autorités ont, pour des raisons qui leur sont propres, laissé faire et ce qui devait arriver, arriva. 

Le drame de Bettenti a choqué, Ã©mu, attristé tout un peuple. Mais en vérité, c'est en juin 1993 à la plage de Ngor, alors que des enfants en excursion, mouraient  noyés dans la Grande Bleue, que le drame Bettenti s'est joué et malheureusement, bien d'autres drames du genre, sont à venir,  si l'on n'y prend garde. A-t-on seulement recen
sé les Bettenti potentiels? Est-on seulement dans les dispositions de généraliser la présence et le port du gilet dans les embarcations de toutes les zones de potentiels Bettenti? 

Aujourd'hui, il est fort à craindre que le Sunugal qui navigue en pleine zone de turbulences, ne subisse un de ces quatre matins, un naufrage dont il peinera à se relever. Car malgré les nombreuses voix qui s’élèvent sur le mode de prévention et de gestion des risques, les autorités semblent n’en avoir cure. 

Sous Wade, les institutions étaient banalisées, instrumentalisées, de sorte que le Sunugal avait frôlé le naufrage, il a fallu remplacer le pilote et l’équipage du Sopi par celui de la rupture. Mais aujourd’hui, le commandant de bord de la rupture est en train de mener le navire sur la même voie empruntée par son prédécesseur. La rupture promise qui devait stabiliser d’avantage le Sunugal tarde à voir le jour, des voix s’élèvent de plus en plus. Les signaux de détresse commencent à clignoter. En tout cas, il y a une panne quelque part. Supposée ou réelle ? Le pilote de la rupture gagnerait à revoir le moteur de son appareil et éventuellement, changer de cap avant que l’irréparable ne se produise. 

Si "gouverner, c'est prévoir", alors désolés les gars mais l'emergence prend eau de toutes parts parceque nak, nos autorités, ne semblent pas savoir ce que demain, c'est déjà aujourd'hui ! 
 
  

  

LA REDACTION 



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