L'envoyée spéciale du président de la République, Aminata Touré plaide pour la poursuite de la traque des biens mal acquis, laquelle a été mise aux oubliettes après la condamnation de Karim Wade Wade et de Tahibou Ndiaye et leurs complices. "Il faut qu'on revienne sur la reddition des comptes qui est un terme très journalistique. Parce que dès qu'on parle de traque, c'est comme s'il y a une volonté de poursuivre, juste pour le plaisir de poursuivre. Il s'agit de voir où l'argent du contribuable sénégalais est passé et ce que l'on en a fait. Ça doit être une activité continue et que l'on sorte un peu des effets de mode et des éclats, pour que tous ceux qui ont eu à gérer des fonds puissent en répondre. Ça doit être une activité inscrite dans le processus normal de l'exercice de bonne gouvernance. Tout cela, pour dire que tous les dossiers qui sont sur la table du procureur doivent continuer à être instruits, quel que soit le temps que cela prendra. Donc la traque doit se poursuivre", déclare-t-elle dans un entretien accordé à L'Observateur. Interrogée sur le dossier Karim Wade relatif à l'Avis du groupe de travail de l'Onu, l'ancien garde des Sceau rappelle que "les avocats de Karim Wade ont eu le loisir de plaider au cours d'un procès juste et équitable. Les juges ont reçu leurs plaidoiries et celles de l'Etat et ont pris une décision judiciaire sanctionnée par une peine. Donc, on ne va pas rouvrir un dossier qui a été clos par la justice. L'affaire est sous le sceau de la chose jugée, tout le reste n'est que commentaire politique. L'Avis du groupe de travail de l'Onu sur la détention arbitraire n'engage absolument pas le Sénégal. Le dossier de Karim Wade a été clos, on ne peut pas le rouvrir".
