Alliance des forces de progrès (AFP): La crise de trop !


Rédigé le Samedi 24 Janvier 2015 à 14:46 | Lu 75 fois | 0 commentaire(s)



La violente crise qui secoue depuis quelques semaines l’Alliance des forces de progrès (Afp) a atteint jeudi son paroxysme lorsque son secrétaire général a perdu son sang froid et s’est transformé en une machine à insultes pour contenir la vague de huées des frondeurs de son parti.


Alliance des forces de progrès (AFP): La crise de trop !
Les Sénégalais qui suivaient peut-être avec détachement le duel à fleurets mouchetés entre le n° 1 et le n°2 des progressistes ont été sidérés, pétrifiés et choqués d’entendre de gros mots sortir de la bouche d’un Moustapha Niasse, président de l’Assemblée nationale, deuxième personnalité de l’Etat et dauphin constitutionnel du Président Macky Sall en cas de vacance de pouvoir. Ils en sont restés sans voix. 

Car rien ne peut justifier un tel écart de conduite de la part d’un homme dont la vie se confond avec l’histoire politique du Sénégal. Comment a-t-il pu en arriver là ? Comment un homme qui a occupé de nombreuses responsabilités dans les plus hautes sphères de l’Etat a-t-il pu faire preuve de tant de déchaînement ? 

Si profonde et tenace qu’elle soit, la crise que traversent actuellement les progressistes ne constitue pas un précédent dans le parcours de l’Afp. Cette formation politique est habituée aux troubles. 

En dix-sept ans d’existence, elle a connu de nombreux remous qui ont beaucoup participé à la fragiliser en la faisant passer de la troisième force politique en 2000 à un rôle de seconds couteaux sur l’échiquier politique national. 

La première grande crise est intervenue trois ans seulement après sa création, plus exactement lors des élections législatives de 2001. A cette époque, de nombreux responsables qui avaient répondu à l’appel du 16 juin 1998, sublimés par l’idéal politique véhiculé par Niasse qui s’était engagé à rebâtir complètement l’Etat du Sénégal en y enrayant la corruption, la mal gouvernance et toutes les autres tares érigées en système de gestion avec le régime socialiste se sont résolus à partir. 

Estimant ne pas retrouver dans l’Afp toutes les valeurs chantées par Niasse à travers son appel du 16 juin, une dizaine de responsables dont la plupart étaient des universitaires claquent la porte en 2001. Il s’agissait entre autres du Pr Bassirou Dieng, du Pr Falilou Ndiaye, de Me Mbaye Dieng, du Pr Ibrahima Diop (actuel doyen de la Fastef) qui estimaient revivre dans la formation progressiste tout ce qui les horripilait et qui faisait qu’ils voulaient changer de régime. 

C’est qu’à l’Afp en effet, la démocratie interne ne fonctionne pas. Tout tourne autour du secrétaire général qui décide de tout et régente tout. Toujours en vase clos avec ses anciens compagnons de quarante ans du Parti socialiste comme les Falilou Kane, Madieyna Diouf, Bécaye Sène, Khaly Sèye, Niasse est accusé, à tort ou à raison, de confiner dans l’ombre la jeune génération. 

Et souvent, c’est sa gestion clanique de l’appareil du parti qui est invoquée à chaque vague de démissions. Dont les plus spectaculaires sont celles des piliers de l’Afp comme feu Serigne Mamoune Niasse, Oumar Khassismou Dia, Dr Pape Camara de Dakar, Cheikh Ngom de Ziguinchor, Me Massokhna Kane, Denise d’Erneville. 

Ces cascades de départs qui devaient servir d’alerte et pousser Moustapha Niasse à opérer des changements dans son mode de management auraient, au contraire, conforté ce dernier dans ses velléités autoritaires. Enfermé dans ses certitudes, il ne souffre pas la contradiction. 

Puisque de nouvelles divergences vont une fois de plus l’opposer à certains responsables des cadres de son parti comme Mor Dieng et feu Masseyni Thiam qui finiront par démissionner. Ce, à la suite de Me Abdoulaye Babou dont le départ en 2006 avait surpris bon nombre d’observateurs de la scène politique, tellement l’homme était considéré comme l’un des plus fidèles collaborateurs du patron des progressistes. 

En 2012, c’est le coup de théâtre ! Hélène Tine connue pour son engagement et son dynamisme dans les rangs de l’Afp est absente du gouvernement Abdoul Mbaye dans lequel on lui préfère Mata Sy Diallo pourtant handicapée par son âge avancé. 

Combattue à l’interne et dépouillée de toutes ses prérogatives de porte-parole du parti pour lui faire payer sa liberté de ton lors du congrès de 2011, Hélène Tine est zappée des listes d’investitures lors des élections législatives de 2012. A l’étroit, elle finira par plier bagages. Aujourd’hui, c’est au tour de Malick Gackou de faire face à l’absence de démocratie interne. Dire que l’Afp se présentait comme le parti de l’espoir. 

L'As


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