Selon nos informations, il s’agit d’une plainte pour association de malfaiteurs, faux et usage de faux.... Elle a été déposée par la mère de Kader Mbacké, Daba Diop, ses deux épouses, Khady Mané et Fatou Bintou Bah, et son fils, Serigne Cheikh Mbacké. Elle vise Al Hadji Aliko Dangoté, Pdg de Dangoté Industries Limited et président du Conseil d’administration de Dangoté Cement Sénégal ; Roger Gold Smith, ancien administrateur et son remplaçant, Lucas Erik Haelterman, mais aussi l’entreprise.
La procuration et les concessions minières
Selon la citation obtenue par "Libératio"n, les plaignants informent qu’entre feu Kader Mbacké et Aliko Dangoté, il a été convenu la création au Sénégal d’une filiale de la société Dangoté Industries Limited au Sénégal. A ce titre, Dangoté, suivant un acte sous seing privé en date du 4 février 2007, a donné procuration à feu Kader Mbacké aux fins de création de ladite société.
C’est ainsi qu’à la date du 26 mars 2007, par devant le notaire, Me Moussa Mbacké, il a été constitué la société dénommée Dangoté Industries Sénégal, sous forme de société anonyme avec administrateur général dont l’actionnariat est réparti entre Dangoté Industries Limited (90%) et feu Kader Mbacké (10%). En vertu du procès-verbal des délibérations de l’Assemblée générale constitutive du 26 mars 2007, feu Kader Mbacké avait été nommé administrateur de la société.
C’est à ce titre que celui-ci avait initié toutes les démarches nécessaires et obtenu par décret numéro 2008-1431 du décembre 2008, pour le compte de la société Dangoté Industries Sénégal, une concession minière de calcaire dans la forêt classée de Pout Est et une concession minière d’argile et de latérite à Thicky, dans la région de Thiès.
Kader Mbacké a ainsi procédé à l’immatriculation au nom de la susdite société, lesdites concessions comme en atteste la Conservation de la propriété foncière de Thiès. Il a aussi démarché et obtenu l’autorisation du ministère de l’Environnement.
Le revirement de Dangoté
Kader Mbacké rappelé à Dieu le 10 septembre 2010, le 25 août 2011, le tribunal départemental de Dakar a rendu un jugement d’hérédité numéro 1759, le concernant. Par ordonnance numéro 229 en date du 24 mars 2011, le tribunal départemental de Dakar a désigné Abdoulaye Diouf, administrateur séquestre de la succession du défunt. Dangoté Industries Sénégal Sa n’a initié aucune démarche afin d’impliquer les héritiers de feu Kader Mbacké dans la société en vertu des 10% de l’actionnariat qu’ils détiennent.
Pis, c’est au cours de l’inventaire des biens de feu Kader Mbacké en vue de leur partage, que ces actions sociales ont été identifiées. C’est à ce titre que l’administrateur séquestre a adressé un courrier en date du 20 mars au directeur général, pour des informations sur l’état de la société.
Contre toute attente, le directeur général, à l’époque Roger Gold Smith, dans sa réponse en date du 2 avril et 23 juin 2014, a complètement nié l’existence des 10%, en déclarant que «feu Kader Mbacké ne détient pas d’actions ni dans Dangoté Cement Sénégal ni dans Dangoté Industries Sénégal».
Un coup d’État
Plus grave encore, il s’est avéré qu’à la suite du décès de feu Kader Mbacké, ledit directeur général, de concert avec son président, a organisé une Assemblée générale extraordinaire en date du 2 mars 2012, pour changer la forme sociale de Dangoté qui est passée d’une société anonyme avec administrateur général à une société anonyme avec Conseil d’administration.
Dans le même temps, il a été noté un changement de la dénomination de Dangoté Industries Sénégal qui est devenue Dangoté Cement Sénégal ainsi qu’une modification de statuts.
Il est ressorti de cette Assemblée générale, en particulier, ainsi que de celles tenues antérieurement et postérieurement, que Kader Mbacké a été complètement exclu de l’actionnariat de la société. Pis, les 10% qui reviennent à ces héritiers, ont comme par magie disparu de tous les documents sociaux de Dangoté Industries Sénégal devenu Dangoté Industries Cement.
Dangoté Industries Limited, actionnaire à 90%, s’est finalement donnée de manière unilatérale et «frauduleuse», selon les plaignants, la qualité d’actionnaire unique en absorbant la totalité de l’actionnariat. Face à cet acte frauduleux, les héritiers de feu Kader Mbacké avaient déposé plainte devant le doyen des juges.
Dangoté et Smith, suite aux interpellations déterminées des conseils des héritiers et la vigilance de l’administrateur séquestre, ont fini par changer leur fusil d’épaule, en reconnaissant leurs délits, en reconnaissant que Kader Mbacké était bien actionnaire comme écrit dans leur courrier en date du 17 février 2017, portant signature de leur conseil et adressé à Mes Ousmane Sèye et Mbaye Dieng, avocats des héritiers.
Les deux parties seront devant un juge, le 27 juillet.
source:Seneweb