Le changement de régime en Algérie est-il de mauvais augure pour le pétrolier français Total ? Des rumeurs font état d'un blocage possible de la transaction entre Total et Occidental Petroleum dans le cadre du rachat des actifs d'Anadarko dans ce pays par la compagnie française. Dans ce contexte, Total via son PDG Patrick Pouyanne a annoncé ce mercredi 29 mai que les représentants du groupe rencontreront les autorités algériennes pour des entretiens à ce sujet. Pouyanne, qui s'est exprimé lors de la réunion annuelle des actionnaires à Paris, joue la carte de l'apaisement et appelle au dialogue. «Nous ne sommes pas inquiets. Il est normal que les autorités cherchent à dialoguer avec leurs principaux partenaires et Total est l'un des partenaires de l'Algérie», a-t-il précisé dans une déclaration rapportée par l'agence Reuters.
Total mise sur le dialogue en Algérie
De son côté, le ministre algérien de l'Energie a déclaré lundi la volonté du pays de trouver un compromis acceptable pour les différentes parties, en l'occurrence l'Etat algérien, Total et Occidental Petroleum. Début mai, Total avait conclu un contrat de 8,8 milliards de dollars avec Occidental Petroleum pour les actifs d'Afrique d'Anadarko, présent en Algérie, au Ghana, au Mozambique et en Afrique du Sud. La transaction qui devrait être finalisée en 2020 est conditionnée par la conclusion de la part d'Occidental Petroleum de son projet d'acquisitiond'Anadarko et l'approbation des autorités compétentes.
«Les actifs d'Anadarko représentant environ 3 milliards de barils de réserves que nous allons acquérir pour 8,8 milliards de dollars sont clairement au cœur de notre stratégie de croissance centrée sur nos forces», a rappelé le PDG de Total. De ces financements, la compagnie pétrolière attend un rapide retour sur investissement. Dès 2020, l'acquisition devrait générer un cash-flow net positif même dans le contexte d'un baril en dessous des 50 dollars. Dans sa stratégie de croissance, Total vise à rester un acteur majeur du secteur pétrolier en Afrique et sur le marché mondial du gaz naturel liquéfié (GNL).