Ce qui passe actuellement en Afrique du Sud, est vraiment inacceptable. La première puissance industrielle du continent, est le théâtre régulier de violences xénophobes, nourries par le fort taux de chômage et la pauvreté. Les violences des derniers jours ont causé une vive inquiétude dans les communautés immigrées de Johannesburg. Alors que ces gens là qui sont massacrés sont en général d’origine africaine. Ils viennent des pays qui ont soutenu la lutte contre l’apartheid qui brimait les noirs sud-africains.
Xénophobie
Depuis ce dimanche, des émeutes xénophobes ont éclaté dans le pays de Nelson Mandela. Des violences qui ont occasionné 5 morts et 200 arrestations. Ce qui est décevant dans cette histoire, c’est que les émeutes sont l’oeuvre de la population noire sud-africaine. Une population brimée et martyrisée par l’apartheid, mais qui a été soutenue par le monde entier en particulier, par les pays africains .
Nation arc-en-ciel
Et pourtant, ces émeutes ne sont pas une première dans la nation arc-en-ciel. Car il faut rappeler aussi qu’en 2015, sept personnes avaient été tuées au cours de pillages visant des commerces tenus par des étrangers à Johannesburg et à Durban. En 2008, des émeutes xénophobes avaient fait 62 morts dans le pays.
Afrophobie
Ce qui se passe actuellement en Afrique du Sud n’a pas de nom. » ? » » Xénophobie ? » « Racisme entre Noirs ? », à chacun sa définition, mais c’est extrêmement grave. Tout commence en réalité avec les chauffeurs routiers qui dénoncent la forte présence de travailleurs étrangers venus du Mozambique, de la Zambie et du Zimbabwe. Ce que l’historien, Achille Mbembe explique en ces termes « Un « Noir » déjà bien « noir » qui massacre un « étranger », sous prétexte qu’il aurait la peau trop sombre : la haine de soi par excellence ? Mais bien sûr, c’est tout cela en même temps ! »
L’apartheid
Alors il ne faut pas l’oublier, ces pays d’où viennent ces personnes massacrées, ont été du combat contre l’apartheid. Ces pays africains ont soutenu l’Anc (congrès national Africain) qui portait le combat. Ils ont reçu les camps d’entrainement des combattants de l’Anc. Certains ont même armé les compagnons de Nelson Mandela. Et aujourd’hui, ce sont leurs fils qui sont tués dans ce pays.
Le soutien des pays africains
D’autres pays très lointains de l’Afrique du Sud ont porté le combat diplomatique. Le président Abdou Diouf du Sénégal s’engage plus avant dans la lutte contre l’apartheid, surtout après 1985 quand il devient président de l’Organisation de l’unité africaine (OUA). Le 1er octobre 1985, Abdou Diouf s’envole pour l’Afrique australe. Il visite tous les Pays de la ligne de front qui soutiennent la lutte armée contre le régime d’apartheid. Il survole même l’Afrique du Sud et l’on redoute, un moment, que l’avion ne soit attaqué.
La partition des artistes
Les artistes eux aussi se sont beaucoup mobilisés, à commencer par Youssou Ndour et sa chanson Nelson Mandela qui a touché tous les cœurs sénégalais. La cause est devenue populaire et l’on chantait « Free Mandela ». Quand l’île de Gorée accueille le rassemblement mondial contre l’apartheid, sont présents le président Abdou Diouf et des artistes : Youssou Ndour, Manu Dibango, Johnny Clegg, Jacques Higelin et d’autres encore.
Nelson Mandela
Aujourd’hui Mandela est parti. Pourtant il vécut plus 25 ans en détention, il a connu l’oppression de l’apartheid sous toutes ces formes, mais il a pardonné à tout le monde au moment où il était devenu fort. Il disait : « Mon idéal le plus cher a été celui d’une société libre et démocratique dans laquelle tous vivraient en harmonie et avec des chances égales. J’espère vivre assez pour l’atteindre. Mais si cela est nécessaire, c’est un idéal pour lequel je suis prêt à mourir. »