Haibatullah Akhundzada était jusqu’à samedi dernier l’adjoint dumollah Mansour. Dignitaire religieux, il est originaire comme ses deux prédécesseurs de la région afghane de Kandahar. Il a été désigné par consensus par le conseil central des talibans, réuni depuis dimanche dans un lieu tenu secret probablement près de Quetta, au Pakistan rapporte notre correspondant à Islamabad, Michel Picard.
Le mollah Haibatullah, qui approche la cinquantaine, a été préféré au fils du mollah Omar, figure historique, fondateur du mouvement et haut dirigeant du mouvement Haqqani, partisan d’une ligne militaire très dure. Ils deviennent ses deux adjoints.
Prédicateur à l’influence considérable
Le nouveau chef suprême des insurgés était à la tête des tribunaux talibans depuis leur chute du pouvoir à Kaboul en 2001. Il est à l’origine des fatwas justifiant les opérations terroristes du groupe rebelle. C’est un prédicateur à l’influence considérable, à la tête d’une importante madrasa, une école religieuse, basée dans la province du Baloutchistan où le mollah Mansour a été tué par une frappe de drones.
En désignant aussi rapidement un nouveau chef très religieux, secondé par un commandant militaire à l’origine des pires attentats de ces dix dernières années et par le fils d’une figure historique, les rebelles islamistes misent sur le statu quo et la continuité pour éviter les divisions.
Le Pakistan, qui abrite les cadres du mouvement, n’a pas réagi à la nomination du mollah Haibatullah. Son prédécesseur, le mollah Mansour, possédait un passeport pakistanais avec lequel il a voyagé pendant des années à de nombreuses reprises depuis des aéroports du Pakistan.
Pour Jean-Luc Racine, directeur de recherche au CNRS, deux questions se posent sur cette nomination d'Haibatullah Akhundzada à la tête des talibans. La première est de savoir si le nouveau chef « va réussir à re-coordonner l’ensemble du mouvement » traversé par des contestations, des scissions. La deuxième : « pourquoi les Etats-Unis ont décidé tout à coup d’éliminer le mollah Mansour ? ».
Tactiquement, les Etats-Unis ont pris un un sacré risque selon Jean-Luc Racine, car « qui peut croire que les talibans vont mollir après qu’on a abattu leur chef ? Personne. Donc le risque de radicalisation des talibans me parait devoir s’accroitre et non pas s’amenuiser », analyse le chercheur.
RFI
Le mollah Haibatullah, qui approche la cinquantaine, a été préféré au fils du mollah Omar, figure historique, fondateur du mouvement et haut dirigeant du mouvement Haqqani, partisan d’une ligne militaire très dure. Ils deviennent ses deux adjoints.
Prédicateur à l’influence considérable
Le nouveau chef suprême des insurgés était à la tête des tribunaux talibans depuis leur chute du pouvoir à Kaboul en 2001. Il est à l’origine des fatwas justifiant les opérations terroristes du groupe rebelle. C’est un prédicateur à l’influence considérable, à la tête d’une importante madrasa, une école religieuse, basée dans la province du Baloutchistan où le mollah Mansour a été tué par une frappe de drones.
En désignant aussi rapidement un nouveau chef très religieux, secondé par un commandant militaire à l’origine des pires attentats de ces dix dernières années et par le fils d’une figure historique, les rebelles islamistes misent sur le statu quo et la continuité pour éviter les divisions.
Le Pakistan, qui abrite les cadres du mouvement, n’a pas réagi à la nomination du mollah Haibatullah. Son prédécesseur, le mollah Mansour, possédait un passeport pakistanais avec lequel il a voyagé pendant des années à de nombreuses reprises depuis des aéroports du Pakistan.
Pour Jean-Luc Racine, directeur de recherche au CNRS, deux questions se posent sur cette nomination d'Haibatullah Akhundzada à la tête des talibans. La première est de savoir si le nouveau chef « va réussir à re-coordonner l’ensemble du mouvement » traversé par des contestations, des scissions. La deuxième : « pourquoi les Etats-Unis ont décidé tout à coup d’éliminer le mollah Mansour ? ».
Tactiquement, les Etats-Unis ont pris un un sacré risque selon Jean-Luc Racine, car « qui peut croire que les talibans vont mollir après qu’on a abattu leur chef ? Personne. Donc le risque de radicalisation des talibans me parait devoir s’accroitre et non pas s’amenuiser », analyse le chercheur.
RFI