Pour apaiser la tension qui va crescendo, il suffit seulement que le Président Sall, qui est le seul maître du «je », dise à son collaborateur de retirer sa plainte pour qu’il obtempère. Parce qu’essayer de profiter de cette affaire pour éliminer un adversaire politique risque de plonger le pays dans le chaos.
Le Président Sall avait, lors d’un face à face avec la presse le 31 décembre 2020, déclaré qu’il y a des personnes qu’on ne peut pas arrêter, car cela pourrait mener au chaos :
«Si le Président estime que l’arrestation de cette personne peut conduire à un désastre, il pourrait amener à étudier d’autres conditions à appliquer à cette personne pour régler son cas», avait il laissé entendre.
Aussi, logique pour logique, il est attendu du pouvoir qu’il essaie de trouver d’autres conditions à appliquer à Ousmane Sonko pour régler son cas. Car aujourd’hui, à moins de faire preuve de cécité, les tenants du régime doivent savoir qu’Ousmane Sonko est devenu une réalité politique qui draine des milliers de supporters ; et tenter de profiter d’une banale affaire de diffamation pour le disqualifier, risque de mettre le pays sens dessus-dessous.
D’ailleurs, les manifestations qui éclatent dans le pays toutes les fois que le leader de Pastef est convoqué au tribunal, en sont une parfaite illustration et annoncent les couleurs d’une «résistance» dont le contenu et les modalités risquent d’embraser le pays. Une situation dont les populations affamées, fatiguées, fauchées, déprimées se passeraient volontiers.
Aujourd’hui, tout le monde voit à tort ou à raison dans ce procès Mame Mbaye Niang - Ousmane Sonko, un subterfuge d’un pouvoir finissant mais décidé à éliminer par tous les moyens un opposant politique, pour pérenniser son règne. C’est pourquoi, ses tenants ont du mal à convaincre les populations que cette affaire est strictement privée et concerne deux personnes. Car toute l’armada déployée contre l’opposant pour un simple procès en diffamation, laisse croire le contraire.
D’ailleurs, ce qui intrigue le plus, c’est le fait que l’existence de ce rapport de l’Igf a été confirmée. Pour rappel, le 30 juin 2018, lors du débat d’orientation budgétaire qui marquait la clôture de la session ordinaire unique de l’Assemblée nationale, des députés avaient saisi le ministre de l’Économie, des finances et du plan, Amadou Bâ, sur le scandale du Prodac.
Devant les parlementaires, Amadou Bâ avait admis et reconnu que l’Igf avait bel et bien établi un rapport provisoire dans cette affaire, soulignant d’ailleurs que le rapport définitif a été bouclé, mais qu’il n’avait pas encore fait l’objet d’une exploitation. Mieux ! Birahim Seck du Forum civil a même écrit un livre sur le scandale du Prodac. Maintenant, pourquoi tout ce tollé ?
L’affaire Adji Sarr aurait-elle fait flop au point de pousser le pouvoir à changer de fusil d’épaule, en profitant de cette affaire de diffamation pour faire passer Sonko à la trappe ?
Car, à bien considérer les choses, l'enjeu de cette affaire cache des desseins inavoués. Tout simplement parce que les textes en vigueur prévoient une radiation des listes électorales, et donc une inéligibilité, dans certains cas de condamnation. Aussi, le pastéfien en chef risque d’être déclaré inéligible pour la présidentielle de 2024.
Mais, cela ne sera guère une mince affaire, parce que le problème avec Sonko, est qu’une frange importante du peuple le supporte, à tel point que l'écarter risque de saper durablement la stabilité dans ce pays. Une éventualité d’autant plus probable que la justice qui doit régler ce différend est elle aussi accusée à tort ou à raison d’être le bras armé du pouvoir. Dans ces conditions, il sera difficile de faire entendre raison aux nombreux militants et sympathisants. À moins que le pouvoir ne revienne à la… raison.
Tribune
Titre de la Rédaction Leral
Le Président Sall avait, lors d’un face à face avec la presse le 31 décembre 2020, déclaré qu’il y a des personnes qu’on ne peut pas arrêter, car cela pourrait mener au chaos :
«Si le Président estime que l’arrestation de cette personne peut conduire à un désastre, il pourrait amener à étudier d’autres conditions à appliquer à cette personne pour régler son cas», avait il laissé entendre.
Aussi, logique pour logique, il est attendu du pouvoir qu’il essaie de trouver d’autres conditions à appliquer à Ousmane Sonko pour régler son cas. Car aujourd’hui, à moins de faire preuve de cécité, les tenants du régime doivent savoir qu’Ousmane Sonko est devenu une réalité politique qui draine des milliers de supporters ; et tenter de profiter d’une banale affaire de diffamation pour le disqualifier, risque de mettre le pays sens dessus-dessous.
D’ailleurs, les manifestations qui éclatent dans le pays toutes les fois que le leader de Pastef est convoqué au tribunal, en sont une parfaite illustration et annoncent les couleurs d’une «résistance» dont le contenu et les modalités risquent d’embraser le pays. Une situation dont les populations affamées, fatiguées, fauchées, déprimées se passeraient volontiers.
Aujourd’hui, tout le monde voit à tort ou à raison dans ce procès Mame Mbaye Niang - Ousmane Sonko, un subterfuge d’un pouvoir finissant mais décidé à éliminer par tous les moyens un opposant politique, pour pérenniser son règne. C’est pourquoi, ses tenants ont du mal à convaincre les populations que cette affaire est strictement privée et concerne deux personnes. Car toute l’armada déployée contre l’opposant pour un simple procès en diffamation, laisse croire le contraire.
D’ailleurs, ce qui intrigue le plus, c’est le fait que l’existence de ce rapport de l’Igf a été confirmée. Pour rappel, le 30 juin 2018, lors du débat d’orientation budgétaire qui marquait la clôture de la session ordinaire unique de l’Assemblée nationale, des députés avaient saisi le ministre de l’Économie, des finances et du plan, Amadou Bâ, sur le scandale du Prodac.
Devant les parlementaires, Amadou Bâ avait admis et reconnu que l’Igf avait bel et bien établi un rapport provisoire dans cette affaire, soulignant d’ailleurs que le rapport définitif a été bouclé, mais qu’il n’avait pas encore fait l’objet d’une exploitation. Mieux ! Birahim Seck du Forum civil a même écrit un livre sur le scandale du Prodac. Maintenant, pourquoi tout ce tollé ?
L’affaire Adji Sarr aurait-elle fait flop au point de pousser le pouvoir à changer de fusil d’épaule, en profitant de cette affaire de diffamation pour faire passer Sonko à la trappe ?
Car, à bien considérer les choses, l'enjeu de cette affaire cache des desseins inavoués. Tout simplement parce que les textes en vigueur prévoient une radiation des listes électorales, et donc une inéligibilité, dans certains cas de condamnation. Aussi, le pastéfien en chef risque d’être déclaré inéligible pour la présidentielle de 2024.
Mais, cela ne sera guère une mince affaire, parce que le problème avec Sonko, est qu’une frange importante du peuple le supporte, à tel point que l'écarter risque de saper durablement la stabilité dans ce pays. Une éventualité d’autant plus probable que la justice qui doit régler ce différend est elle aussi accusée à tort ou à raison d’être le bras armé du pouvoir. Dans ces conditions, il sera difficile de faire entendre raison aux nombreux militants et sympathisants. À moins que le pouvoir ne revienne à la… raison.
Tribune
Titre de la Rédaction Leral