La 3ème audience du procès de l’affaire Mamadou Diop se tient ce jeudi au Tribunal correctionnel de Dakar. Comment appréciez-vous le traitement de ce dossier judiciaire ?
La famille Diop avait déposé plainte le 3 avril 2012, au niveau du bureau du Doyen des Juges. Une plainte déposée contre X, contre Harouna Sy, contre Ousmane Ngom, respectivement ancien commissaire central de Dakar et ancien ministre de l'Intérieur, qui étaient au cœur de l'opération et qui ont saboté un rassemblement patriotique autorisé au niveau de la Place de l'Obélisque. La Police et des responsables au sein du gouvernement d'Abdoulaye Wade avaient saboté sans raison valable la manifestation patriotique organisée par des forces vives de la Nation regroupées autour du Mouvement du 23 juin (M23). Ce sabotage orchestré depuis le Palais a malheureusement coûté la vie à notre cher frère Mamadou Diop.
Vous semblez dire que l’Etat est derrière ce meurtre ?
Absolument. Depuis 3 ans, l'Etat sénégalais a mis à nos trousses l'Agent judiciaire de l'Etat pour proposer à la famille une indemnisation, sans même laisser les magistrats mener une instruction claire du dossier. Et les magistrats aussi de leur côté attendent que la pression de l'Etat se fasse au niveau de la famille de Mamadou Diop.
Vous pensez que la justice ne veut pas aller au bout de cette affaire ?
Notre constat pour cette justice sénégalaise se résume tout simplement à une honte. Des magistrats qui, au lieu de se positionner en hommes indépendants, préfèrent même opérer en Procureurs bis. Pour un meurtre avec des responsables identifiés, dès les premières heures, des commanditaires connus, le Doyen des juges avait trouvé un plaisir fou à renvoyer l'instruction vers le Tribunal correctionnel alors qu'il devait l'orienter vers les Assises. Comment les deux exécutants de ce crime peuvent-ils bénéficier d’une liberté provisoire et placés sous contrôle judiciaire en tant que criminels de classe exceptionnelle ?
Vous pensez que l’Etat protège Harouna Sy qui commandait les forces de l’ordre le jour de la mort de Mamadou Diop ?
Harouna Sy, qui était au cœur de l'opération, bénéficiait, dès les premiers mois de l'alternance, d'une promotion onusienne qui allait lui permettre de s'évader tranquillement, sous la complicité de l’État sénégalais avec le gouvernement Macky Sall, Alioune Badara Cissé Mbaye Ndiaye et Aminata Touré pilotaient ce dossier. Une évasion très vite stoppée après un travail de titan réalisé avec des spécialistes et les organisations des droits de l'homme basées au Sénégal. Donc, une volonté manifeste de la part des acteurs de la justice sénégalaise, de l'Etat sénégalais, de mettre la famille de Mamadou Diop en difficulté. C’est tout simplement vouloir servir de l'impunité et de l'injustice.
Avez-vous bon espoir que les magistrats se rectifient pour dire le droit concernant cette affaire ?
Les questions que tous les citoyens se posent sont : à quand la justice au Sénégal ? A quand les magistrats instructeurs cesseront d'être des procureurs bis au Sénégal, et dire le droit sans tricherie, sans pression des réseaux d'impunité installés au cœur de l'Etat sénégalais ? Une instruction sabotée depuis le début donnera-t-elle une justice à la fin ? Même si nous ne voulons pas servir la fatalité, nous savons déjà que l’Etat sénégalais veut installer ce dossier dans le registre de l'impunité durable.
Entretien réalisé par Leral.net
La famille Diop avait déposé plainte le 3 avril 2012, au niveau du bureau du Doyen des Juges. Une plainte déposée contre X, contre Harouna Sy, contre Ousmane Ngom, respectivement ancien commissaire central de Dakar et ancien ministre de l'Intérieur, qui étaient au cœur de l'opération et qui ont saboté un rassemblement patriotique autorisé au niveau de la Place de l'Obélisque. La Police et des responsables au sein du gouvernement d'Abdoulaye Wade avaient saboté sans raison valable la manifestation patriotique organisée par des forces vives de la Nation regroupées autour du Mouvement du 23 juin (M23). Ce sabotage orchestré depuis le Palais a malheureusement coûté la vie à notre cher frère Mamadou Diop.
Vous semblez dire que l’Etat est derrière ce meurtre ?
Absolument. Depuis 3 ans, l'Etat sénégalais a mis à nos trousses l'Agent judiciaire de l'Etat pour proposer à la famille une indemnisation, sans même laisser les magistrats mener une instruction claire du dossier. Et les magistrats aussi de leur côté attendent que la pression de l'Etat se fasse au niveau de la famille de Mamadou Diop.
Vous pensez que la justice ne veut pas aller au bout de cette affaire ?
Notre constat pour cette justice sénégalaise se résume tout simplement à une honte. Des magistrats qui, au lieu de se positionner en hommes indépendants, préfèrent même opérer en Procureurs bis. Pour un meurtre avec des responsables identifiés, dès les premières heures, des commanditaires connus, le Doyen des juges avait trouvé un plaisir fou à renvoyer l'instruction vers le Tribunal correctionnel alors qu'il devait l'orienter vers les Assises. Comment les deux exécutants de ce crime peuvent-ils bénéficier d’une liberté provisoire et placés sous contrôle judiciaire en tant que criminels de classe exceptionnelle ?
Vous pensez que l’Etat protège Harouna Sy qui commandait les forces de l’ordre le jour de la mort de Mamadou Diop ?
Harouna Sy, qui était au cœur de l'opération, bénéficiait, dès les premiers mois de l'alternance, d'une promotion onusienne qui allait lui permettre de s'évader tranquillement, sous la complicité de l’État sénégalais avec le gouvernement Macky Sall, Alioune Badara Cissé Mbaye Ndiaye et Aminata Touré pilotaient ce dossier. Une évasion très vite stoppée après un travail de titan réalisé avec des spécialistes et les organisations des droits de l'homme basées au Sénégal. Donc, une volonté manifeste de la part des acteurs de la justice sénégalaise, de l'Etat sénégalais, de mettre la famille de Mamadou Diop en difficulté. C’est tout simplement vouloir servir de l'impunité et de l'injustice.
Avez-vous bon espoir que les magistrats se rectifient pour dire le droit concernant cette affaire ?
Les questions que tous les citoyens se posent sont : à quand la justice au Sénégal ? A quand les magistrats instructeurs cesseront d'être des procureurs bis au Sénégal, et dire le droit sans tricherie, sans pression des réseaux d'impunité installés au cœur de l'Etat sénégalais ? Une instruction sabotée depuis le début donnera-t-elle une justice à la fin ? Même si nous ne voulons pas servir la fatalité, nous savons déjà que l’Etat sénégalais veut installer ce dossier dans le registre de l'impunité durable.
Entretien réalisé par Leral.net