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Affaire Aïssam Fawaz et Wilhem Kringer: la vraie histoire du double assassinat, secouant la Rue Carnot


Rédigé le Lundi 1 Octobre 2018 à 20:58 | Lu 93 fois | 0 commentaire(s)



Deux ans après le double assassinat d’Aïssam Fawaz et Wilhem Kringer à l’immeuble R+5 situe à la Rue Carno en face l’hôtel Pullman, le doyen des juges a clôturé son instruction. Principal mis en cause présumé dans cette affaire, Lamine Dabo a juste, consenti à reconnaître les faits face au magistrat, avant d’évoquer son droit au silence. Déféré en même temps que lui, Boubacar S. n’a pas été finalement suivi par le parquet, tout comme N. Y. Camara que les enquêteurs de la sûreté urbaine visaient pour non-assistance à une personne en danger, puisqu’il s’était enfermé dans la salle de bain au moment où Lamine Dabo exécutait Klinger.


Affaire Aïssam Fawaz et Wilhem Kringer: la vraie histoire du double assassinat, secouant la Rue Carnot
Libération révèle pour la première fois une histoire qui avait ému l’opinion. Et, la vérité est que l’une des victimes, Fawaz en l’occurrence, n’était en fait au mauvais moment et, au mauvais endroit si, on en croit les conclusions de l’enquête policière, pilotée à l’époque des mains expertes par la Sûreté urbaine de Dakar. 

Libération est en mesure de révéler que le Doyen de juges de Dakar a clôturé l’instruction de l’affaire, relative au double assassinat qui avait secoué le Plateau en février 2016. La balle est désormais, dans le cas du parquet qui doit transmettre son réquisitoire définitif avant que le magistrat ne rende une ordonnance. En entendant, il faut signaler que l’instruction a permis d’entendre plusieurs témoins, mais aussi, les deux enfants de Fawaz qui se sont constitués partie civile. Quant au principal mis en cause, Lamine Dabo, il a juste consenti à reconnaitre les faits lors de son interrogatoire dans le fond, avant de s’amurer dans le silence, lorsque le juge a voulu lui poser d’autres questions. 

Son complice présumé Boubacar S., a été mis hors de cause par le parquet qui n’a pas poursuivi N. Y. Camara, déféré par les enquêteurs de la sûreté Urbaine (SU) pour non-assistance à une personne en danger. 

Il ressort de l’enquête policière que dans la nuit du 5 au 6 février 2016, la Sûreté Urbaine est informée de la découverte de deux corps dans un immeuble de cinq étages, situé à la Rue Carnot, en face l’hôtel Pullman. 

Les corps ont été retrouvés au cinquième étage dans un appartement, composé d’un salon avec espace salle à manger, deux toilettes, deux chambres et une cuisine américaine. Juste à l’entrée près de la porte grandement ouverte se trouvait dans une mare de sang l’une des victimes, habillée d’un t-shirt noir, d’un pantalon kaki de couleur beige avec des chaussures noire. Elle était couchée sur le flanc gauche et portait plusieurs plaies certainement, causées par une arme blanche, genre couteau. 

L’examen du corps a permis de noter que le défunt a été poignardé à la poitrine (8 fois), au cou (1 fois), sur la tête (1 fois) et sur le dos (7 fois). Le corps a été identifié comme étant celui de d’Assam Fawaz. 

Un peu plus loin dans le salon où est aménagé un bureau, se retrouvait la deuxième victime couchée sur le dos. Elle portait une chemise blanche, un patagon kaki et des chaussures de la même couleur (beige). Identifiée au nom de Wilhelm Klinger elle représentait les mêmes blessures que la première victime, dont une sur la tête, une à l’épaule gauche, cinq sur la poitrine et deux à l’avant-bras gauche. Aucune trace d’effraction n’avait été constatée. Tout semblait bien ordonner et ranger. 

Toutefois, les traces de jaillissement de sang et une statue renversée, se trouvant devant la porte de l’appartement, laissaient penser qu’il y a eu lutte. 

Entendu immédiatement N. Y. Camara affirmait que ses patrons Fawaz et Klinger, qui occupaient les quatrième et cinquième étages, étaient partis dîner comme d’habitude. Alors qu’il était sur la terrasse vers 21 heures 45, il lui a était demandé d’ouvrir la porte à un nommé Bouba (sans plus de précisions), ami de ces derniers. 

Quelques minutes après, il est reparti et, en sortant, a croisé une autre personne (de type africain) devant la porte de l’appartement qui était aussi, venu voir Klinger. 

Tous les deux, âgés d’environ une vingtaine d’années pour le premier, 25 pour le second et fréquentaient les victimes. Le sieur Camara soutenait qu’il serait bien en mesure de les reconnaitre. Relativement aux faits, il déclarait qu’après avoir terminé son travail, il est descendu au rez-de-chaussée, avant de remonter avec ses patrons qui venaient de dîner. 

Continuant sur la terrasse et s’apprêtant à rentrer chez lui, il est descendu au cinquième étage, dans l’appartement de son patron Klinger. Quand il a tapé sur la porte, ce dernier a ouvert et, à sa grande surprise, il a vu la personne qui était avec Bouba, assise sur une chaise. Il est entré dans une chambre avec salle de bain, attenante au salon. 

Quelques minutes plus tard, il a entendu du bruit et quand il a sorti la tête, il a vu le jeune sortir un couteau pour ensuite poignarder violemment Fawaz qui voulait certainement de secourir son ami. Ayant pris peur, il s’est refermé dans la salle de bain et éteint la lampe. Quelques minutes après quand il est ressorti, il a vu les deux corps inertes. 

Poursuivant les recherches, les enquêteurs ont informés que Fawaz qui gère une boutique d’habillement, non loin de son domicile et un Restaurant à Diamalaye est d’origine libanaise, né en Conakry et de nationalité Française. Mais, résidant au Sénégal. Klinger est aussi établi à Dakar et aurait des affaire dans le secteur des mines en Guinée. Les deux victimes avaient un projet appelé « Appartement Luxueux de Dakar Â» avec Klinger comme directeur général. C’est dans ce sens qu’ils avaient aménagé un local au rez-de-chaussée dudit immeuble. 

Les éléments de la SU adressent plusieurs réquisitions aux opérateurs de téléphones, non sans lancer un avis de recherche pour identifier le mystérieux Bouba. L’exploitation des téléphones et IPad de Klinger a également permis de constater des images de nudité à tendance homosexuelle et d'autres images, allant dans ce sens. La gérante du magasin et l’employée de maison a été entendue pour informations de même qu’A. Akrah, beau-frère de Fawaz, le 9 février. Les recherches sont payantes, puisque le fameux Boubacar, de son vrai nom Boubacar K., électricien demeurant à Sacré-CÅ“ur 3, est identifié. Interpellé, il affirme dans un premier temps ne pas connaître l’adresse de Fawaz ni celle de Klinger. Il a continué ses dénégations, en disant s’être rendu à son magasin en compagnie de son frère pour acheter des habits le 3 février. Mais depuis, il ne l’aurait pas revu. Il a aussi noté, n’entretenir aucune relation avec eux. 

Mis devant des témoins oculaires et les preuves qui l’accablent sur sa présence sur les lieux du crime le jour du drame, il a finalement confirmé connaître la personne recherchée, en déclinant son identité, à savoir Lamine Dabo, habitant a Sacré-CÅ“ur. En sa compagnie, un transport a été effectué et une planque organisée. Ce qui a permis d'interpeller le lendemain, 10 février, cet élève en classe de terminal au Lycée Blaise Diagne. 

Interrogé, il a commencé à nier les faits avant de les reconnaitre, en déclarant avoir connu Klinger et Fawaz par le canal de Boubacar K dit Bouba. C’était en novembre dernier à la Rue Carnot. Ce que celui-ci, a nié, relevant s’être effectivement rendu au environ de 21 heures, au domicile de Klinger pour lui rappeler la promesse qu’il lui avait faite de lui trouver un travail ou de le faire voyager vers les Etats-Unis. A son arrivée au cinquième étage, il a trouvé que la porte de « Willy » était fermée. Sur ce, il décide d’attendre devant l’appartement. 

Après une trentaine de minutes, « Willy » est arrivé seul à son appartement et l’a invité à entrer. Après quelques échanges, il a manifesté son désir de coucher avec lui. Il a refusé, selon sa version, mais « Willy » a insisté pour ensuite se livrer à des caresses sur sa personne. C’est en ce moment qu’il a sorti un couteau qu’il gardait dans son sac. Il lui donnera plusieurs coups pour, dit-il, se venger. Puisque, ce dernier l’aurait violé en novembre 2014 à son domicile après lui avoir fait boire de l’alcool et un autre produit qu’il ignore. 

Quand a Fawaz, il l’a rencontré juste à l’entrée de l’appartement lorsqu’il sortait. Celui-ci, étant au mauvais endroit au mauvais moment. Il s’est aussi déchainé sur lui. En chemin vers son domicile, Lamine Dabo a balancé le couteau dans une poubelle pour ensuite se débarrasser de ses habits tachetés de sang, en y mettant le feu à hauteur d’un jardin public, sis à Sacré-CÅ“ur 3. 


Libération
 
 


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