La situation financière de la South African Airways (SAA) est loin de s'arranger. La compagnie aérienne n'a toujours pas réalisé de bénéfices depuis 2011 et a depuis reçu 1,6 milliard de dollars (20 milliards de rands) de garanties publiques. Des fonds qui ont servi au paiement des créances et à la mise en œuvre d'un plan de redressement.
Nouvelle perfusion pour la compagnie
En attendant, le démarrage du plan de redressement, le management de la SAA vient de décrocher le feu vert de l'exécutif pour une nouvelle injection de liquidité. Un mouvement qui vient en réponse à la déclaration de Vuyani Jarana devant le parlement en avril dernier, appelant à le gouvernement à un déblocage « immédiat » de capitaux.
« Le gouvernement s'est engagé à injecter 5 milliards de rands supplémentaires dans la SAA. Une partie de ces 5 milliards de rands servira au remboursement de certains de nos créanciers, fournisseurs, alors que le reste sera alloué au fonds de roulement dont la limite est fixée entre octobre et novembre prochain », a annoncé le management de SAA.
Une enveloppe qui n'arrivera pas avant octobre
En tout ce sont un peu plus de 400 millions de dollars qui seront débloqués par Pretoria en faveur de de SAA. Le département du Trésor a par ailleurs précisé qu'il suivra le processus budgétaire normal, ce qui implique de demander l'approbation de toutes les parties concernées. « Le résultat de ce processus devrait être finalisé à temps pour l'énoncé de politique budgétaire à moyen terme », a précisé le Trésor dans un communiqué.
L'énoncé plus connu sous les sigles MTBPS est habituellement présenté au parlement en octobre. Face à ce délai, le management de la compagnie aérienne devra négocier un délai de répit à ses créanciers, en attendant le déblocage effectif des fonds. « Si le Trésor a besoin d'un certain temps pour le faire, disons jusqu'à septembre. Nous devrons négocier avec les prêteurs pour décrocher une facilité de transition sur la base de cet engagement », a déclaré le management de SAA.
Ouverture de capital et plan social en préparation
La compagnie aérienne est pour rappel régulièrement citée par les agences de notation comme un danger pour les finances publiques sud-africaines. Le Trésor reste toutefois confiant quant aux possibilité du nouveau leadership dirigé par Jarana, ancien dirigeant de l'opérateur téléphonique Vodacom de remettre SAA sur la voie de la rentabilité. Le gouvernement reste par ailleurs, décidé à trouver un partenaire en capitaux propres capable d'injecter des capitaux dans la compagnie aérienne.
Parallèlement, le management de SAA étudie d'autres mesures pour réduire l'hémorragie financière, notamment un plan social qui serait inévitable selon la direction. « Que ce soit les pilotes, le personnel de cabine, l'administration, nous allons rationaliser la main d'œuvre. C'est un chose inévitable. La première priorité pour moi est la préservation de l'emploi, comment trouver des emplois alternatifs pour les gens comme point de départ avant d'aborder les questions difficiles de retranchements », explique Jarana. Le directeur général de SAA espère atteindre le seuil de rentabilité dans un délai de trois ans.