On imagine que face aux informations relatives aux opérations de déstabilisation du pays, les autorités ivoiriennes, qui entendent parer à toute éventualité, nourrissent bien l'intention de disposer de quelques aéronefs en vue de renforcer le dispositif de la défense nationale. « Mais Paris, très présent dans la coopération militaire, lui aurait plutôt suggéré de créer au préalable une école régionale pour pilotes à Abidjan », écrit ''La Lettre du continent'' dans sa dernière édition du 17 juillet 2013. Pour bien d'observateurs, il faudrait inscrire ce refus poli de François Hollande dans un contexte précis, celui de l'embargo sur les armes qui frappe la Côte d'Ivoire depuis une dizaine d'années.
En 2004, après les frappes des Forces de défense et de sécurité fidèles à Laurent Gbagbo, alors Président de la République, sur les villes de Bouaké et Korhogo, fief des Forces nouvelles (ex-rebellion armée), dans le cadre de l'opération baptisée '' Dignité'', la Force Licorne a détruit les aéronefs de l'armée ivoirienne.
Suite à cette situation, le Conseil de sécurité de l’Organisation des nations unies (Onu) a décidé de l’embargo sur les armes à travers la résolution 1572. Le point 7 de cette décision indique que‘’ tous les États prendront, pour une période de 13 mois, à partir de l’adoption de la présente résolution, les mesures nécessaires pour empêcher la fourniture, la vente ou le transfert directs ou indirects à destination de la Côte d’Ivoire, depuis leur territoire ou par leurs nationaux, ou au moyen d’aéronefs immatriculés sur leur territoire ou de navires battant leur pavillon, d’armes et de tout matériel connexe, notamment d’aéronefs militaires et autres matériels provenant ou non de leur territoire, ainsi que la fourniture de toute assistance, conseil ou formation se rapportant à des activités militaires’’.
Avec cette interdiction, reconduite plusieurs fois, qui court jusqu’au 30 avril 2014, l'Armée ivoirienne traînera encore cet lourd handicap, en espérant la levée de cette mesure.
A.BOUABRE