Accusé d'avoir séquestré et violé une mineure de 15 ans, le chauffeur de taxi-clando risque 20 ans de réclusion criminelle


Rédigé le Jeudi 21 Avril 2022 à 15:13 | Lu 148 fois | 1 commentaire(s)




Accusé d'avoir séquestré et violé une mineure de 15 ans, le chauffeur de taxi-clando risque 20 ans de réclusion criminelle
Chauffeur de taxi-clando, Youssoupha Ndiaye a été appelé, hier, à la barre de la Chambre criminelle de Dakar pour répondre des faits de viol sur une mineur de 14 ans.

Mais, rapporte le quotidien Source A, à l’achèvement de la lecture de l’ordonnance de renvoi, l’un des conseils de la défense, en l’occurrence Me Djiby Seydi, a soulevé une exception d’incompétence du tribunal sur le viol qui est reproché à son client.
 
En effet, fait-il remarquer, à l’époque des faits, notamment en 2018, l’infraction de viol qui constituait un délit n’était pas encore criminalisée.
 
«Au moment des faits, le viol était un délit et non un crime», a révélé Me Djiby Seydi qui a soulevé cette exception d’incompétence du tribunal à juger cette affaire.

Cependant, invité à faire ses observations sur les constatations de la robe noire, le procureur a fait savoir qu’au-delà des faits de viol et de pédophilie pour lesquels Youssoupha Ndiaye est poursuivi, il y a les faits d’association de malfaiteurs qui est autonome et criminelle. Sur ce, précise le parquetier, «il faut tenir compte de ça et rejeter l’exception soulevée par la défense».
 
Le suivant au pied de la lettre, le tribunal rejette ledit exception en tenant compte du crime d’association de malfaiteurs comme l’a souligné le parquet. Ainsi, le juge a ordonné la poursuite des débats.

Concernant les faits qui ont occasionné l’arrestation de l’accusé, il est ressorti de l’enquête que le chauffeur de taxi-clando et deux de ses amis en cavale ont été accusés courant décembre 2018 d’avoir violé une jeune fille de 15 ans.

Étant le plus malchanceux du trio, Youssoupha a été le seul à être alpagué avant d’être inculpé pour viol. Les faits ont eu lieu à Diamniadio, vers la station Oil Libya, aux environs de 3 heures du matin.

Youssoupha Ndiaye, à bord d’un véhicule, en compagnie de deux autres individus non identifiés, ont intercepté la gamine, A. Bâ. Marchande de fruits, elle était, cette nuit-là, comme d’habitude, à la recherche d’éventuels clients.

Mais, soudainement, une voiture dans laquelle se trouvaient Youssoupha Ndiaye et ses acolytes s’est garée à côté d’elle. Ces trois hommes, sortis de nulle part, sous la menace d’une arme, l’ont enlevée avant qu’ils ne prennent la direction de la forêt de “Déni Guédji” de Diamniadio.
Une fois arrivés à destination, les trois malabars ont, à tour de rôle, satisfait leur libido sur elle avant de se fondre dans la nature.

Hélas, lorsque la voiture incriminée quittait en trombe l’endroit où ils ont kidnappé la mineure, le nommé Mamadou Dame Diallo, qui avait vu la scène, a pris la peine de noter le numéro de la plaque d’immatriculation.
 
Muni de cette information, il s’est rendu à la gendarmerie de Diamniadio pour les informer. Ainsi, les agents enquêteurs, qui ont lancé les recherches,  trouvent la fille dans un piteux état abandonnée en pleine forêt.

Toutefois, comme la voiture dans laquelle se trouvait la victime appartenait à une autre personne, cette dernière, lorsqu’elle s’est présentée devant les flics, a été interpellée.
Mais, il a raconté aux gendarmes avoir prêté son véhicule à Youssoupha Ndiaye. Ce, avant qu’ils ne lui demandent de lui dire d’aller se présenter à eux. C’est dans ces circonstances qu’il a été alpagué et le propriétaire de la voiture relâché.

Présente à la barre pour narrer sa mauvaise aventure à laquelle elle n’arrive toujours pas à se ressaisir, A. Bâ éclate en sanglots. Selon elle, c’est l’accusé qui l’a violé en premier, avant que ses comparses ne lui emboîtent le pas.

«Il révélait même que ses acolytes étaient faibles, contrairement à lui qui était, selon lui, le meilleur», dira la fille. À peine a-t-elle prononcé cette phrase que, de chaque œil, coula une longue traînée de larmes qui alla mourir à une commissure des lèvres.

Poursuivant son pathétique récit, la victime ajoute qu’au moment où ses bourreaux la tiraient, ils lui ont fait croire qu’ils allaient la conduire à la police, puisque c’était une infraction de vendre à cette heure de la nuit.

Mais, dès qu’ils l’ont fait monter dans le véhicule, indique-t-elle, Youssoupha et ses amis qui avaient des couteaux, pistolets et de l’essence dans leur véhicule, ont pris la direction de la forêt.

La victime, qui dit reconnaître l’accusé car ayant été lucide au moment des faits, renseigne : «Je suis une gamine et c’était la première fois que j’ai eu des rapports sexuels. C’est la même nuit que les agents enquêteurs m’ont conduite à l’hôpital».

Le certificat médical révèlera une défloration hyménale récente, des lésions ulcéreuses sur les grandes lèvres ainsi que le périnée et une présence de sperme sur les habits de la victime.

Poursuivi pour association de malfaiteurs, détournement de mineure avec fraude ou violences, viol collectif sur mineure et pédophilie, Youssoupha Ndiaye, âgé de 25 ans, a contesté tous les chefs d’accusation en soutenant que rien n’est avéré sur ce qu’on lui reprochait.

Non sans donner une version pour se soustraire à sa responsabilité pénale. «Il y avait deux individus qui avaient loué mes services pour les conduire à Toubab Dialaw. Mais, en cours de route, ils m’ont demandé de leur laisser le temps d’aller boire un verre au bar Columbia. Ce que j’ai fait en restant dans ma voiture. Mais, au moment où je les attendais, j’ai aperçu la fille qui était assise devant un bâtiment en construction être attaquée par des jeunes armés de machette vers 3 heures du matin».

À en croire l’accusé, ces agresseurs ont menacé de le tuer s’il refusait de les embarquer avec la gamine dans la voiture pour ensuite les transporter dans la forêt.
 
«Je ne pouvais rien faire puisque je n’étais pas armé. Nous avons quitté Diamniadio pour aller à Sébi-Ponty. Ils m’ont éconduit du véhicule avant d’accomplir leur sale besogne. Je connais l’un des présumés violeurs que j’avais embarqués dans mon véhicule. Il s’appelle Ousmane», se dédouane-t-il.

Le père de la victime a réclamé un dédommagement de 5.000.000 de francs.

Le représentant du ministère public, pour qui les faits reprochés à Youssoupha ne souffrent d’aucun doute, a requis contre celui-ci une peine de 20 ans de réclusion criminelle.

À la suite de la défense qui estime qu’il n’y a aucun élément probant dans le dossier, le tribunal a mis l’affaire en délibéré au 18 mai prochain.



1.Posté par Jeanette Perrone le 21/04/2022 17:19
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