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Abdourahmane Sarr : « La dette publique du Sénégal a été sous-évaluée de près de 10% du PIB »


Rédigé le Vendredi 27 Septembre 2024 à 13:21 | Lu 64 fois | 0 commentaire(s)




Abdourahmane Sarr : « La dette publique du Sénégal a été sous-évaluée de près de 10% du PIB »

Ce jeudi, lors d’une conférence de presse, le Ministre de l’Économie, du Plan et de la Coopération, Abdourahmane Sarr, a pris la parole pour éclaircir la situation économique du pays à l’arrivée de l’actuelle équipe gouvernementale. Cet exercice de « transparence et de reddition des comptes » s’inscrit, selon le ministre, dans une démarche nécessaire « pour en tirer les conséquences objectives, notamment pour le référentiel des politiques publiques en cours de finalisation pour matérialiser ‘Le projet’ ».

 

L’audit des finances publiques a révélé que les chiffres relatifs à la dette publique et aux déficits budgétaires du Sénégal, sur la période 2019-2023, étaient largement sous-évalués. En effet, le ministre a précisé que « le déficit budgétaire a été annoncé à une moyenne de 5,5% du PIB, mais en réalité, il s’est établi à 10,4%, soit près du double ». De plus, la dette publique, initialement estimée à 65,9% du PIB pour cette période, a en fait atteint une moyenne de 76,3%. Une différence notable, dûe, selon le ministre, à des « tirages sur des pré-projets financés par des ressources extérieures et à des prêts contractés auprès de banques locales de manière non transparente ».

 

Pour illustrer l’ampleur de la situation, Abdourahmane Sarr a pris l’exemple de l’année 2023 : « La dette de l’État central, hors secteurs parapublics, est de 15 664 milliards de FCFA, soit 83,7% du PIB, alors qu’elle avait été annoncée à 13 272 milliards de FCFA, soit 73,6% du PIB. Cela représente un supplément de dettes de près de 1 892 milliards de FCFA, soit 10% du PIB de plus ». Il a également précisé que ce supplément de dettes provient principalement de ressources extérieures et de prêts bancaires « contractés et dépensés de manière non transparente », mais non publiés dans les comptes officiels.

 

Concernant le déficit budgétaire de 2023, celui-ci a été annoncé à 4,9% du PIB, alors qu’il devrait en réalité atteindre « environ 10% du PIB » si l’on tient compte des dettes non publiées. Cette gestion opaque des finances publiques a conduit à une situation délicate avec les partenaires internationaux, en particulier le Fonds Monétaire International (FMI). Le surfinancement du trésor public, estimé à 605 milliards de FCFA à la fin 2023, devait être utilisé pour l’année 2024. Or, ce montant a été utilisé pour « payer des dépenses non-budgétisées et des dettes connues de l’État, contrairement à ce qui avait été communiqué aux partenaires », obligeant le gouvernement à contracter de nouveaux emprunts non programmés, tels que des euro-obligations et des crédits commerciaux.

 

Face à cette situation, le gouvernement a pris la décision de reporter l’examen du dossier du Sénégal par le conseil d’administration du FMI, initialement prévu en juin 2024. Abdourahmane Sarr a expliqué que l’envoi de chiffres erronés aurait conduit à un « miss reporting » (transmission de fausses informations) pour bénéficier des ressources du FMI, ce qui aurait entraîné l’obligation de rembourser les fonds mobilisés. « Le gouvernement a choisi la voie de la transparence », a-t-il affirmé, ajoutant que le FMI avait été informé des résultats de l’audit, et que des discussions étaient en cours pour mettre en place des mesures correctives.

 

Ces mesures visent à remettre les finances publiques sur la trajectoire initialement prévue, soit dans le cadre du programme en cours avec le FMI, soit dans celui d’un nouveau programme à négocier à très court terme. Le ministre conclut en affirmant que « le gouvernement prend l’engagement de ramener la dette de l’État central de 83,7% du PIB en 2023 à moins de 70% dans des délais raisonnables ».



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