Face à la presse, samedi dernier, le président Bassirou Diomaye Faye a lâché une information à l’allure d’un tonnerre au ministère de l’Intégration africaine et des Affaires étrangères. C’est en répondant à une interpellation sur sa mission de médiation auprès de l’Alliance des Etats du Sahel (AES), qui ont décidé de quitter la CEDEAO et de constituer une confédération que le chef de l’Etat a annoncé avoir convaincu le professeur Abdoulaye Bathily de devenir son envoyé spécial sur les questions Internationales.
“J’ai pu convaincre le professeur Abdoulaye Bathily (pour faire de lui) mon Envoyé spécial pas seulement sur cette mission de médiation dans laquelle la CEDEAO m’a impliqué, mais aussi sur d’autres missions pour lesquelles, j’aurai besoin de son expérience, de sa respectabilité et de sa stature”, a indiqué le président Faye. Il a d’ailleurs ajouté qu’avant d’accepter ce poste d’Envoyé spécial, Abdoulaye Bathily “m’a régulièrement conseillé par rapport aux prises de position” précisant que le Sénégal était un vivier de “grands hommes” qui aiment fondamentalement leur pays.
C’est à l’issue du sommet de la Communauté économique de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao) qui s’est tenu, dimanche 7 juillet, à Abuja, que l’organisation régionale a désigné le chef de l’État sénégalais, élu en mars dernier, facilitateur de la CEDEAO dans les discussions avec l’Alliance des États du Sahel (AES). Bassirou Diomaye Faye qui assistait à son premier sommet de ce genre sera accompagné de Faure Gnassingbé, le président togolais, dans cette tâche. Cette nomination du professeur Abdoulaye Bathily comme Envoyé spécial du chef de l’Etat suscite moult interrogations à la Place de l'Indépendance, adresse du ministère de l’Intégration et des Affaires étrangères.
Après seulement trois à la tête de ce département, il peut paraître prématuré de porter un jugement fiable sur les capacités de Madame Yassine Fall. Une prudence qui peut être justifiée par le profil flatteur de la ministre. Selon le Bureau d’information gouvernemental, Yassine Fall est “une économiste et femme politique de renommée mondiale” qui jouit “d’un riche parcours et d’une forte expérience internationale, notamment au sein du système des Nations Unies”. Après la faculté de Lettres de l’Université Cheikh Anta DIOP de Dakar, elle débarque à l’Université de Villetaneuse (Paris VIII) et à Howard University, aux Etats-Unis, où elle obtient son diplôme de Masters Degree en économie. Tour à tour directrice du Fonds de développement des Nations unies pour la femme, directrice de l’institut international de recherche et de formation des Nations unies pour la promotion de la femme, conseillère économique et directrice régionale de l’UNIFEM pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre et directrice de la Division économique d’ONU Femme à New-York, entre autres fonctions,
“la dame a multiplié les responsabilités aux plus hautes instances du monde”, indique le BIG. En dépit de ce brillant parcours, une source proche du gouvernement et du ministère des Affaires étrangères renseigne que la patronne de la diplomatie sénégalaise est “loin d’avoir le profil de l’emploi”. En quoi, la nomination du professeur Abdoulaye Bathily comme Envoyé spécial du chef de l’Etat passe pour lui porter ombrage. Mieux, la même source trouve que le Pr Bathily est une sorte de “ministre des Affaires étrangères-Bis” venu combler les “lacunes” de madame Fall. Quoi qu’il en soit, le professeur Abdoulaye Bathily a bien le profil de l’emploi. Démissionnaire au mois d’avril passé de son poste de chef Mission d'appui des Nations unies en Libye (Manul), il a rendu le tablier suite à l’impasse dans laquelle la Libye se trouve engluée depuis des mois.
D'après le journal Point Actu, le diplomate faisait face à un immobilisme notoire et des divisions des acteurs sur le terrain. La Manul « a fait beaucoup d'efforts ces 18 derniers mois sous ma direction », mais « ces derniers mois, la situation s'est détériorée », avait fait remarquer Abdoulaye Bathily, dénonçant « le manque de volonté politique et de bonne foi des dirigeants libyens qui sont contents de l'impasse actuelle ». Il a ajouté que « C'est très triste, parce qu'en Libye aujourd'hui, l'essentiel de la population veut sortir de cette galère ». Mais « dans ces circonstances, il n'y a aucun moyen pour l'ONU d'agir avec succès », a-t-il jugé, ne voyant « pas de place pour une solution » politique. Très déçu et très découragé du comportement des responsables libyens, accusés d'égoïsme, Abdoulaye Bathily a fini par présenter sa démission mardi 16 avril au secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres, avant de l'annoncer le soir lors d'une conférence de presse à l'issue d'une réunion du Conseil de sécurité. Il y a dressé un tableau très sombre de la situation en Libye, déchirée par une guerre civile depuis 2011.
Historien et homme politique sénégalais, Abdoulaye Bathily a été nommé à la tête de la Mission d'appui des Nations unies en Libye (Manul) en août 2022, après des mois de vacance du poste suite à la subite démission de son prédécesseur Jan Kubis en novembre 2021. Il a aussitôt mené plusieurs initiatives pour rapprocher les Libyens et mener le pays vers les élections qui devraient sortir la Libye de la période de transition qui s'éternise depuis 2011. Aussitôt après son retrait de la Mission d'appui des Nations unies en Libye, Le Point Actu avait signalé dans son numéro 199 du 18 avril que la démission du professeur Bathily “est tout de même à surveiller comme du lait sur le feu au Sénégal”. Et nous avions poursuivi en écrivant : “considéré comme proche des nouveaux tenants du pouvoir,
Abdoulaye Bathily pourrait remettre le pied à l’étrier dans son pays. Les défenseurs de cette idée se fondent sur les dernières positions de l’ex-patron de la Ligue démocratique vis-à-vis des leaders de Pastef. Venu présenter son livre intitulé “Passion de liberté”, Abdoulaye Bathily n’a pas manqué de s’enorgueillir de l’engagement des jeunes face au régime de Macky Sall. “Seule la lutte libère”, leur a-t-il lancé, ajoutant que ces jeunes “se battent avec les moyens de leur époque”. Une réponse destinée, sans doute, aux détracteurs d’Ousmane Sonko et ses partisans.
“J’ai pu convaincre le professeur Abdoulaye Bathily (pour faire de lui) mon Envoyé spécial pas seulement sur cette mission de médiation dans laquelle la CEDEAO m’a impliqué, mais aussi sur d’autres missions pour lesquelles, j’aurai besoin de son expérience, de sa respectabilité et de sa stature”, a indiqué le président Faye. Il a d’ailleurs ajouté qu’avant d’accepter ce poste d’Envoyé spécial, Abdoulaye Bathily “m’a régulièrement conseillé par rapport aux prises de position” précisant que le Sénégal était un vivier de “grands hommes” qui aiment fondamentalement leur pays.
C’est à l’issue du sommet de la Communauté économique de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao) qui s’est tenu, dimanche 7 juillet, à Abuja, que l’organisation régionale a désigné le chef de l’État sénégalais, élu en mars dernier, facilitateur de la CEDEAO dans les discussions avec l’Alliance des États du Sahel (AES). Bassirou Diomaye Faye qui assistait à son premier sommet de ce genre sera accompagné de Faure Gnassingbé, le président togolais, dans cette tâche. Cette nomination du professeur Abdoulaye Bathily comme Envoyé spécial du chef de l’Etat suscite moult interrogations à la Place de l'Indépendance, adresse du ministère de l’Intégration et des Affaires étrangères.
Après seulement trois à la tête de ce département, il peut paraître prématuré de porter un jugement fiable sur les capacités de Madame Yassine Fall. Une prudence qui peut être justifiée par le profil flatteur de la ministre. Selon le Bureau d’information gouvernemental, Yassine Fall est “une économiste et femme politique de renommée mondiale” qui jouit “d’un riche parcours et d’une forte expérience internationale, notamment au sein du système des Nations Unies”. Après la faculté de Lettres de l’Université Cheikh Anta DIOP de Dakar, elle débarque à l’Université de Villetaneuse (Paris VIII) et à Howard University, aux Etats-Unis, où elle obtient son diplôme de Masters Degree en économie. Tour à tour directrice du Fonds de développement des Nations unies pour la femme, directrice de l’institut international de recherche et de formation des Nations unies pour la promotion de la femme, conseillère économique et directrice régionale de l’UNIFEM pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre et directrice de la Division économique d’ONU Femme à New-York, entre autres fonctions,
“la dame a multiplié les responsabilités aux plus hautes instances du monde”, indique le BIG. En dépit de ce brillant parcours, une source proche du gouvernement et du ministère des Affaires étrangères renseigne que la patronne de la diplomatie sénégalaise est “loin d’avoir le profil de l’emploi”. En quoi, la nomination du professeur Abdoulaye Bathily comme Envoyé spécial du chef de l’Etat passe pour lui porter ombrage. Mieux, la même source trouve que le Pr Bathily est une sorte de “ministre des Affaires étrangères-Bis” venu combler les “lacunes” de madame Fall. Quoi qu’il en soit, le professeur Abdoulaye Bathily a bien le profil de l’emploi. Démissionnaire au mois d’avril passé de son poste de chef Mission d'appui des Nations unies en Libye (Manul), il a rendu le tablier suite à l’impasse dans laquelle la Libye se trouve engluée depuis des mois.
D'après le journal Point Actu, le diplomate faisait face à un immobilisme notoire et des divisions des acteurs sur le terrain. La Manul « a fait beaucoup d'efforts ces 18 derniers mois sous ma direction », mais « ces derniers mois, la situation s'est détériorée », avait fait remarquer Abdoulaye Bathily, dénonçant « le manque de volonté politique et de bonne foi des dirigeants libyens qui sont contents de l'impasse actuelle ». Il a ajouté que « C'est très triste, parce qu'en Libye aujourd'hui, l'essentiel de la population veut sortir de cette galère ». Mais « dans ces circonstances, il n'y a aucun moyen pour l'ONU d'agir avec succès », a-t-il jugé, ne voyant « pas de place pour une solution » politique. Très déçu et très découragé du comportement des responsables libyens, accusés d'égoïsme, Abdoulaye Bathily a fini par présenter sa démission mardi 16 avril au secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres, avant de l'annoncer le soir lors d'une conférence de presse à l'issue d'une réunion du Conseil de sécurité. Il y a dressé un tableau très sombre de la situation en Libye, déchirée par une guerre civile depuis 2011.
Historien et homme politique sénégalais, Abdoulaye Bathily a été nommé à la tête de la Mission d'appui des Nations unies en Libye (Manul) en août 2022, après des mois de vacance du poste suite à la subite démission de son prédécesseur Jan Kubis en novembre 2021. Il a aussitôt mené plusieurs initiatives pour rapprocher les Libyens et mener le pays vers les élections qui devraient sortir la Libye de la période de transition qui s'éternise depuis 2011. Aussitôt après son retrait de la Mission d'appui des Nations unies en Libye, Le Point Actu avait signalé dans son numéro 199 du 18 avril que la démission du professeur Bathily “est tout de même à surveiller comme du lait sur le feu au Sénégal”. Et nous avions poursuivi en écrivant : “considéré comme proche des nouveaux tenants du pouvoir,
Abdoulaye Bathily pourrait remettre le pied à l’étrier dans son pays. Les défenseurs de cette idée se fondent sur les dernières positions de l’ex-patron de la Ligue démocratique vis-à-vis des leaders de Pastef. Venu présenter son livre intitulé “Passion de liberté”, Abdoulaye Bathily n’a pas manqué de s’enorgueillir de l’engagement des jeunes face au régime de Macky Sall. “Seule la lutte libère”, leur a-t-il lancé, ajoutant que ces jeunes “se battent avec les moyens de leur époque”. Une réponse destinée, sans doute, aux détracteurs d’Ousmane Sonko et ses partisans.