Abdoulaye Bathily : Si j’étais élu, je m’emploierais à insuffler une dynamique nouvelle à notre organisation continentale qui en a besoin. Et j’ai une expérience de plusieurs décennies. Pas seulement en tant que membre du gouvernement, mais également en tant qu’universitaire ayant fait des recherches sur les problèmes africains, publié des travaux sur les problématiques du développement de la sécurité sur le continent africain. Expérience universitaire, mais aussi expérience d’un acteur politique majeur sur le continent africain avec des amis, des camarades.
Vous pensez notamment aux militants anti-apartheid ?
Oui, les militants anti-apartheid de l’ANC et ceux des luttes de libération dans les colonies portugaises. Mais également, il y a une autre dimension, c’est ma carrière internationale aux Nations-Unies au service de la paix au Mali, en Afrique centrale, les onze pays de l’Afrique centrale que j’ai eu à suivre du point de vue politique et sécuritaire pendant plus de deux ans. Et j’ai aussi travaillé avec l’Union africaine elle-même, puisque j’en ai été envoyé spécial sur la question des migrations pastorales, aussi bien en Afrique de l’Ouest qu’en Afrique centrale. Mais également en 2001, j’ai été dans le groupe de contact de l’Union africaine sur Madagascar.
Voulez-vous dire que vous avez une dimension panafricaniste que n’ont peut-être pas les autres candidats ?
Je ne connais pas, je ne sais pas… Je ne suis pas habilité à parler de l’expérience des autres, mais je crois que si on prend mon profil et on le compare, objectivement, mon expérience est unique.
Vous dites vouloir insuffler une nouvelle dynamique à l’Union africaine. Voulez-vous dire qu’elle a tendance à s’endormir un peu avec la direction de madame Dlamini-Zuma ?
Ce que je veux dire, c’est qu’il y a eu, certes, des avancées, mais il reste énormément à faire parce que de nouveaux défis ont surgi. Par exemple, la crise libyenne, la crise de la RDC qui n’a pas encore été résolue, la situation dans les Grands Lacs. Donc aujourd’hui, je crois que la commission - son rôle - c’est évidemment de travailler sous l’autorité des chefs d’Etat et de gouvernement, mais aussi d’être capable de présenter des propositions bien motivées à l’attention des chefs d’Etat et de gouvernement pour qu’ils puissent voir les problématiques pour agir.
En fait ce que vous dites, c’est que pour l’instant la commission n’existe pas vraiment et qu’il faut en faire un véritable partenaire des chefs d’Etat africains ?
La commission existe, mais elle doit être mieux structurée. Et sur ce plan-là, fort heureusement, il y a un an, le président Paul Kagame a été mandaté pour faire des propositions de réforme et normalement, le prochain sommet doit considérer ses propositions. Moi-même, je lui ai envoyé un certain nombre de propositions. Notamment en matière d’expertise, il faut rendre la commission plus opérationnelle.
Il y a six mois, avec 27 pays autres pays de l'Union africaine, le Sénégal a signé une pétition en faveur du retour du Maroc et de la suspension de la République arabe sahraouie démocratique. Est-ce que vous ne craignez pas que cette position de votre pays vous mette à dos notamment l’Algérie et l’Afrique du Sud ?
Je crois qu’aujourd’hui le retour du Maroc n’est pas conditionné et ne peut pas être conditionné à cette question. Je crois que c’est très clair maintenant. Ensuite, je voudrais vous dire que, de mon point de vue, le président de la Commission n’est pas là pour appliquer la politique de son pays, pas plus que la politique d’un autre pays. D’ailleurs, lorsqu’il entre en fonction, il prête un serment qui lui fait obligation de neutralité par rapport à la position de son pays ou de tout autre pays. Il est là pour servir la Commission. Et quelqu’un comme moi, qui pendant des décennies a lutté pour l’unité du continent, a lutté pour la libération de ce continent, ne peut pas être là pour défendre la position particulière d’un pays. Il s’agit pour le président de la commission de travailler dans un esprit panafricain au service des peuples, des Etats, dans ce qui les réunit, pas dans ce qui les divise. Je suis militant, je suis le citoyen de l’Afrique. Pas le citoyen pour une cause.
Source RFI.F
Vous pensez notamment aux militants anti-apartheid ?
Oui, les militants anti-apartheid de l’ANC et ceux des luttes de libération dans les colonies portugaises. Mais également, il y a une autre dimension, c’est ma carrière internationale aux Nations-Unies au service de la paix au Mali, en Afrique centrale, les onze pays de l’Afrique centrale que j’ai eu à suivre du point de vue politique et sécuritaire pendant plus de deux ans. Et j’ai aussi travaillé avec l’Union africaine elle-même, puisque j’en ai été envoyé spécial sur la question des migrations pastorales, aussi bien en Afrique de l’Ouest qu’en Afrique centrale. Mais également en 2001, j’ai été dans le groupe de contact de l’Union africaine sur Madagascar.
Voulez-vous dire que vous avez une dimension panafricaniste que n’ont peut-être pas les autres candidats ?
Je ne connais pas, je ne sais pas… Je ne suis pas habilité à parler de l’expérience des autres, mais je crois que si on prend mon profil et on le compare, objectivement, mon expérience est unique.
Vous dites vouloir insuffler une nouvelle dynamique à l’Union africaine. Voulez-vous dire qu’elle a tendance à s’endormir un peu avec la direction de madame Dlamini-Zuma ?
Ce que je veux dire, c’est qu’il y a eu, certes, des avancées, mais il reste énormément à faire parce que de nouveaux défis ont surgi. Par exemple, la crise libyenne, la crise de la RDC qui n’a pas encore été résolue, la situation dans les Grands Lacs. Donc aujourd’hui, je crois que la commission - son rôle - c’est évidemment de travailler sous l’autorité des chefs d’Etat et de gouvernement, mais aussi d’être capable de présenter des propositions bien motivées à l’attention des chefs d’Etat et de gouvernement pour qu’ils puissent voir les problématiques pour agir.
En fait ce que vous dites, c’est que pour l’instant la commission n’existe pas vraiment et qu’il faut en faire un véritable partenaire des chefs d’Etat africains ?
La commission existe, mais elle doit être mieux structurée. Et sur ce plan-là, fort heureusement, il y a un an, le président Paul Kagame a été mandaté pour faire des propositions de réforme et normalement, le prochain sommet doit considérer ses propositions. Moi-même, je lui ai envoyé un certain nombre de propositions. Notamment en matière d’expertise, il faut rendre la commission plus opérationnelle.
Il y a six mois, avec 27 pays autres pays de l'Union africaine, le Sénégal a signé une pétition en faveur du retour du Maroc et de la suspension de la République arabe sahraouie démocratique. Est-ce que vous ne craignez pas que cette position de votre pays vous mette à dos notamment l’Algérie et l’Afrique du Sud ?
Je crois qu’aujourd’hui le retour du Maroc n’est pas conditionné et ne peut pas être conditionné à cette question. Je crois que c’est très clair maintenant. Ensuite, je voudrais vous dire que, de mon point de vue, le président de la Commission n’est pas là pour appliquer la politique de son pays, pas plus que la politique d’un autre pays. D’ailleurs, lorsqu’il entre en fonction, il prête un serment qui lui fait obligation de neutralité par rapport à la position de son pays ou de tout autre pays. Il est là pour servir la Commission. Et quelqu’un comme moi, qui pendant des décennies a lutté pour l’unité du continent, a lutté pour la libération de ce continent, ne peut pas être là pour défendre la position particulière d’un pays. Il s’agit pour le président de la commission de travailler dans un esprit panafricain au service des peuples, des Etats, dans ce qui les réunit, pas dans ce qui les divise. Je suis militant, je suis le citoyen de l’Afrique. Pas le citoyen pour une cause.
Source RFI.F