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AWA NDAO, gérante du salon «LATIFAh»: « je ne veux pas d’homme dans mon salon. [...] et qu'ils me fatiguent avec des «mayma geel bi»


Rédigé le Dimanche 8 Septembre 2013 à 17:34 | Lu 1158 fois | 0 commentaire(s)



Née et ayant grandi à Dieuppeul, mariée et mère de famille, la coiffure est son dada depuis plus d’une vingtaine d’années. Elle, c’est Mme Sarr Awa Ndao, gérante et propriétaire du salon «Latifah», rendu célèbre par les célébrités qui le fréquentent. Surnommée la reine des «petites têtes», elle est revenue dans cet entretien réalisé dans son complexe sur son parcours, sa relation avec les artistes, l’actualité du pays.


AWA NDAO, gérante du salon «LATIFAh»: « je ne veux pas d’homme dans mon salon.  [...] et qu'ils me fatiguent avec des «mayma geel bi»
D’où vient le nom «Latifah» ?
«Latifah» veut dire prospérité, un mot arabe tiré de «Yalatif» (un nom parmi les noms de Dieu). Quand j’étais plus jeune, j’adorais Queen Latif et tout le monde disait que je lui ressemblais. Alors, quand j’ai ouvert mon salon, vers les années 90, j’ai décidé de l’appeler «Latifah». Et depuis, le salon porte ce nom.

 
A vos débuts, on devine que les célébrités ne vous fréquentaient pas comme aujourd’hui. Comment s’est créé le déclic avec des artistes comme Viviane par exemple ?
C’est vrai que quand j’ai débuté, les artistes n’étaient pas si nombreux à venir se coiffer chez moi. Quand bien même j’ai toujours coiffé  des célébrités. Mais ce qu’il y a, c’est qu’aujourd’hui, le salon «Latifah» fait le buzz chez les artistes. Et la raison est toute simple, on est plus médiatisé. Avant, on n’avait pas accès aux radios, télévisions ou encore aux journaux quotidiens. Sinon, ce n’est pas moi qui ai choisi de coiffer les célébrités. Les choses se sont faites naturellement. Car je maîtrise mon job et je le fais bien. 

 
Qui ont été vos premières clientes parmi les célébrités ?
Les filles de feu Ndiouga Kébé ont été mes premières clientes. Certes elles n’étaient pas des célébrités, encore moins des stars, mais elles étaient très branchées. Après, il y a eu la vague des mannequins, dont Khadja Sy… Alors, de bouche à oreille, les artistes ont commencé à venir au salon. C’est ainsi que Viviane Chidid est venue se coiffer en 1995, lors de sa première production «Jeen Léen». J’ai coiffé aussi beaucoup de premières dames étrangères. 

 
Vous êtes spécialiste en «petite tête», est-ce que vous avez intégré d’autres coupes pour une cible plus large ?
Il est vrai que la «petite tête» nous a rendue célèbre, mais au salon «Latifah», on fait du tout. Je suis encore plus douée pour traiter les cheveux, faire une coupe uniquement avec les cheveux. Je ne suis pas une simple coiffeuse, je suis coiffeuse visagiste. On peut être coiffeuse et ne pas être visagiste. Cela veut dire  donner à la personne la touche qui lui ressemble. Par exemple, quand je vous regarde, vous, je ne vais jamais vous faire une coiffure Mireille. Il faut être visagiste pour le savoir. Une bonne coiffeuse doit être une bonne visagiste, «ndax ku nek ak lila jaap». Et je ne me limite pas à cela. Nous habillons aussi des mariées. Chaque week-end, nous avons 5 à 6 mariées à habiller.

 
Il se dit que c’est parce que les prix pour les coiffures et les habits que vous proposez sont si exorbitants que seules les célébrités fréquentent «Latifah» ?
(Elle rigole…) Je vais vous faire une révélation. Ce ne sont pas les célébrités qui font mon chiffre d’affaires, 75% de nos clientes sont de la banlieue. C’est elles qui font le quotidien de «Latifah» et non les célébrités et les stars, ni les grandes dames comme on dit, encore moins les «Jongomas». Je  suis désolée de le dire, mais c’est la vérité. Ces dernières, quand elles viennent aujourd’hui, elles peuvent rester encore  des mois avant de revenir. Maintenant, quand on parle de prix exorbitants, c’est de l’intox. C’est vrai que des fois j’entends des personnes dire qu’Awa Ndao fait des «petites têtes»  à 50 000 francs, j’en reste bouche bée. Nous avons des «petites têtes» avec des cheveux naturels à 25 000 ou 20 000 francs. Toutes les bourses peuvent se coiffer chez «Latifah».

 
Comment gérez-vous la concurrence qui gangrène votre milieu ?
Je ne sens pas la concurrence. Pourquoi devrais-je la sentir ? Je bosse dur, je suis très dure en affaire. Je suis Awa Ndao «Latifah». Ce que je fais, je le fais bien et je connais bien mon travail. Une anecdote : quelqu’un m’avait loué un studio que j’avais transformé en salon. Et puisque les choses marchaient bien, trois mois après, le propriétaire m’a mise dehors pour que sa fille qui faisait aussi de la coiffure ouvre son salon. C’est la première concurrence que j’ai connue alors que j’étais encore très jeune et pourtant ça ne m’a pas ébranlée. 

 
Vous devez certainement sortir d’une école de coiffure de renommée au point d’avoir une si grande confiance en vous…
La coiffure, c’est naturel chez moi. Je n’ai jamais fait une école de coiffure, et je ne l’ai apprise nulle part. C’est un don de Dieu, elle est innée chez moi. C’est d’ailleurs la coiffure qui a gâché mes études. J’étais au lycée Van (Lycée Lamine Guèye). Je séchais les cours et dans un petit coin que j’avais créé aux alentours du lycée, je faisais des coupes pour les garçons et les filles. Et c’est en classe de 3e secondaire que j’ai définitivement arrêté mes études, mais j’ai un niveau de Bac+3. Parce que je me documente beaucoup, les universitaires ne parlent pas mieux le français que moi, car je n’étais pas nulle, au contraire, j’étais très intelligente. Et ma famille m’en a un peu voulu parce que mes parents étaient persuadés que j’étais promue à un bel avenir. Donc, ils ne pouvaient pas supporter de me voir devenir coiffeuse. Et je vous dis que si j’avais terminé mes études, je serais certainement devenue journaliste ou avocate, puisque j’aimais tout ce qui avait un rapport avec la communication.

 
Vous exercez un métier où il y a presque tous les jours une nouvelle tendance. Comment vous faites pour rester in ?
Ah, je voyage beaucoup. Et quand je me lève le matin, la première chose que je fais, c’est regarder Trace Tv. Je suis tout le temps scotchée devant mon ordinateur pour voir sur le net ce qui se passe ailleurs. J’aime créer et innover. Donc, je suis les tendances au jour le jour. Car chaque trois mois ou presque, il y a une nouvelle coupe. Mais chez «Latifah», c’est en permanence, car les visages ne se ressemblent pas. La tendance chez nous, c’est au top et toujours au top, c’est la petite tête avec des looks différents. Nous avons des petits styles Lilo, Rose, Flash, Bleush (rires). C’est pour cela que «Latifah», sans Awa Ndao «du dem». C’est comme le Super étoile sans Youssou Ndour. (Elle s’éclate de rires…).

 
Vous dites  que «Latifah» sans Awa Ndao ne fera pas long feu, pourtant ce sont vos élèves qui coiffent le plus…
La raison est toute simple. J’ai travaillé pendant 23 ans. En ce moment, je suis coach et vous conviendrez avec moi que tout travail sans coaching, c’est zéro. Je suis coach de coiffure à présent. Mais le climat est détendu. Les filles sont mes «djo» (elle s’éclate de rires…). Elles m’ont même trouvé un nom : Naasira. Dès qu’elles me voient descendre de la voiture, elles prononcent le nom de code pour que «ñu défar toogay yi». Mais la majeure partie n’est pas sous contrat. Il n’y a que deux ou trois qui sont sous contrat.

 
Comment cela ?
Vous savez, il n’y a pas de métier plus ingrat que celui de la coiffure. Dans le métier de la coiffure, on est dans l’informel. Ces filles, je leur apprends le métier et je les emploie en plus. Et quand je vous dis que la coiffure est ingrate, ce n’est pas un vain mot. Elles (les élèves) peuvent se lever un beau jour, ouvrir un salon à deux pas de vous, alors que c’est vous qui leur avez appris ce métier pendant 5 à 6 ans. La coiffure est ingrate, je le réitère. Car la plupart de ces élèves que vous avez formées aujourd’hui, demain seront vos pires ennemies. Et c’est ce que je vis (elle le répète). J’ai enseigné à presque 500 personnes le métier de la coiffure. Aucune d’entre elles n’a eu à me dire au revoir au moment de quitter. Des coups bas, c’est dans la coiffure que je les ai reçus. 
Et des coups bas venant d’autres coiffeuses…
Non, sur ce plan non. Toutes les coiffeuses professionnelles sont mes amies. La preuve, quand j’ai des marchés ou qu’une ambassade m’appelle pour représenter le Sénégal à l’extérieur, je fais appel à elles.

 
Vous dites que certaines parmi celles que vous avez formées sont ingrates, mais il paraît  que vous ne payez    pas bien et c’est pour cela qu’elles quittent sans hésiter…
Ecoutez, quand elles vous disent qu’on ne paye pas, ce n’est pas vrai. Je travaille avec des coiffeuses qui depuis 7 à 8 ans sont toujours avec moi. Je suis professionnelle, je ne vais pas dévoiler leurs salaires dans la presse. Mais ce que je peux vous dire, c’est qu’il n’y a personne qui donne à ses employés 700 francs pour déjeuner, 500 francs pour le transport par jour et qui leur paye un salaire à la fin du mois. Au salon «Latifah», il y a des coiffeuses qui perçoivent 150 000 francs par mois. Et pourtant les charges sont énormes. Il n’y a que moi qui ai un salon de 200m2. Le loyer coûte cher, les factures d’électricité, c’est environ un million par mois et tout de même je paye 18 employées.

 
Il se dit que vous vous emportez très vite et que vous renvoyez une employée pour un oui ou un non…
Vous savez au Sénégal, il y a 8000 salons de  coiffures. Donc, si une personne vient chez toi, il faut bien s’occuper d’elle. Ces personnes disent ça, mais ce n’est pas la réalité. Je suis trop rigoureuse dans le travail, c’est tout. Le travail, c’est le travail. Après, on sera sous les cocotiers pour palabrer. Mais le travail reste le travail et je reste exigeante. Je ne peux pas concevoir qu’on laisse une cliente poireauter sous prétexte qu’il prend son petit-déjeuner. C’est inadmissible. Je ne le tolère pas et je n’hésite pas à le montrer.  

 
Quelles sont les principales difficultés que vous rencontrez dans votre métier ?
Beaucoup de problèmes. Hier mardi (l’interview a été réalisée mercredi), il y a une cliente qui, après lui avoir fait une belle tête, a refusé de payer. Des fois,  certaines te disent j’attends mon mari... Il y a aussi des clientes, qui prennent toujours à crédit et tu ne les revois jamais… Pis, il nous arrive qu’une cliente chipe un portable d’une employée ou d’une autre cliente. Cela montre l’hypocrisie des femmes.

 
Il est écrit devant votre salon accès interdit aux hommes. Ne craignez-vous pas qu’on vous taxe de misandrie ?
Peu importe. Mais je ne veux pas que les hommes transforment mon salon à un moulin à vent et qu’ils me fatiguent avec des «mayma geel bi». «Firuma dé», mais une place réservée aux femmes doit rester exclusivement un espace pour les femmes. Je ne coiffe pas les hommes, donc je ne veux pas d’homme dans mon salon. 

 
Il paraît que votre relation avec Kebs Thiam s’est dégradée ces derniers temps ?
Ce que les gens ne savent pas, c’est que Kebs et moi, on ne s’est pas connues dans le milieu de la coiffure. Je suis sa marraine, c’est une amie et une sœur. Notre relation est au beau fixe, nous n’avons aucun problème.

 
Il semble aussi que le torchon brûle aussi entre vous et Aïda Patra ?
Aïda aussi cela fait des années qu’on se connaît. Nous n’avons aucun problème. Elle est très ouverte, adorable et gentille, elle est sans problème. Je la taquine toujours en disant que  c’est une «Faudo».

 
Des artistes viennent se coiffer chez vous il peut certainement arriver qu’elles se confient le temps  d’un brushing ou pendant que vous leur faites une «petite tête» ou des tresses…
Tout à fait. Parfois, certaines profitent de ces moments là pour me faire des confidences. C’est pour cela qu’une coiffeuse doit être discrète. Vous ne pouvez même pas imaginer jusqu’à quel niveau j’interviens dans leur vie privée. C’est pour cela que je ne pourrais pas vous dire quel genre de confidence elles me font. Retenez juste que j’aide beaucoup de gens ici sans faire de bruit. 

 
Vous êtes dans un mariage polygame ou monogame ?
Ah, je suis seule dans mon ménage (elle roule les yeux).

 
On dirait que vous avez peur de la polygamie ?
«Man ak sama teul rek, hum hum». Pour le moment, mon mari a une seule femme et il sait ce qu’il a signé, je m’en tiens là (elle s’éclate de rires…). Je n’ai pas peur de la polygamie, c’est juste que je ne connais pas la polygamie. Il n’y en a pas dans ma famille et je prie Dieu pour ne jamais me retrouver dans cette situation. 

 
Comment avez-vous réussi à dompter votre mari durant toutes ces années au point qu’il ne pense pas prendre une seconde épouse ?
Il n’y a aucun secret. Nous sommes ensemble depuis que nous sommes tout petits. Nous avons grandi ensemble. C’est comme mon frère. 

 
On dit que vous cuisinez bien…
«Ah cof nga ma». J’aime la cuisine. J’adore cuisiner  et c’est parce que je suis un cordon bleu. Je cuisine tous les plats, sénégalais, mexicain, brésilien, français…

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