Elle correspond en fait, à la différence de valeur ajoutée entre deux périodes, à laquelle sont ajoutés les impôts et taxes perçus par l'Etat sur la période.
La croissance du PIB ne traduit donc que la croissance de la valeur ajoutée, c’est-à-dire de la richesse créée d’une période à l’autre, et la croissance des impôts et taxes perçus par l’Etat dans cette même période.
La Valeur ajoutée inclut celle du secteur formel et du secteur informel. Elle est la richesse créée dans une période considérée.
Donc, pour savoir si la croissance du PIB a des effets sociaux ou non, il faudrait voir comment la valeur ajoutée est répartie entre les groupes sociaux économiques qui l'ont générée, et comment les impôts et taxes prélevés par l'Etat ont été redistribués.
Pour l'Etat, il procède à une redistribution de valeur ajoutée à travers la Loi des Finances et son exécution.
Cette redistribution est arbitrée par l’Assemblée nationale qui vote le Budget. D’où l’importance de n’y envoyer que des gens en mesure de peser sur les délibérations de cette Institution, en faveur des couches sociales qui participent à la création des richesses, et aux couches dites non « actives ».
Ainsi, pour savoir qui a le mieux profité de cette redistribution de revenu, il faudrait analyser le budget.
Pour ce qui est de la richesse créée par le secteur privé formel, en 2011, la valeur ajoutée a été de 1433,2 milliards, contre une valeur ajoutée de 1263,7 milliards 2010, sous Wade. Elle a été répartie entre la masse salariale pour 43,7%, les dividendes et autres amortissements au profit du patronat non financier pour 38,4%, pour les frais financiers au profit du capital bancaire 11,9%, soit 50,3% pour le Capital, et 15,9% pour l'Etat.
En 2012, la part des salaires dans la valeur ajoutée est portée à 45,5%, puis à 49,2% en 2013.
En 2014, où la Valeur ajoutée a été de 1348,1 milliards, donc, inférieure à celle de 2011, mais elle a été distribuée pour la masse salariale à 53,3%, pour le patronat non financier à 27,2%, pour le patronat financier à 12%, soit 39,2% pour le Capital, et 7,5% pour l'Etat.
Donc, la croissance de l’Economie se mange bien, si l’on se réfère à la valeur ajoutée. Elle a été mieux partagée sous le régime de Macky, qui, dès 2013, a favorisé, par sa réforme de l'impôt sur le revenu, les travailleurs du secteur formel au détriment du capital et de la Bureaucratie d'Etat.
Ainsi, cette distribution de la croissance devrait faire réfléchir la gauche sur la nature sociale de la politique économique mise en œuvre sous Macky Sall.
La leçon qu'il faudrait tirer de cette situation, c'est qu'il ne faut pas, à gauche, se focaliser sur le taux de croissance du PIB, quand on veut parler de la répartition des richesses créées.
En effet, en 2011, le taux de croissance du PIB était de 1,8%, alors qu'il est de 4,3% en 2014, pendant que la valeur ajoutée et les impôts et taxes ont été plus élevés en 2011. Ce qui semble paradoxal à première vue.
Mais, pour comprendre ce qui semble être paradoxal, il ne faut jamais perdre de vue que le taux de croissance du PIB se calcule en référence à une année précédente, et ne peut servir nullement, à lui seul, à renseigner sur la répartition de la richesse créée durant la période.
Ainsi, le taux de croissance du PIB de 1,8% de 2011, avec une valeur ajoutée de 1433,2 milliards, c’est relativement à celui de 2010 qui était de 4,1%, dont la Valeur ajoutée n’a été que de 1263,7 milliards.
Donc, le taux de croissance du PIB ne mesure que la dynamique de l’Economie d’une période à une autre, qu’il ne faudrait pas confondre avec la richesse créée, encore moins sa répartition.
Donc, cessons ce débat stérile sur la croissance du PIB, mais faisons plutôt attention à la répartition de la valeur ajoutée, qui traduit le partage de la richesse créée entre ceux qui l’ont produite, et à l'évaluation de la loi des Finances et à son exécution, qui traduit la redistribution de cette richesse déjà distribuée dans la période considérée.
Il nous faudrait en outre prendre en compte le secteur informel, où la répartition de la valeur ajoutée en 2010, la seule année où les données sont les plus récentes, est de 23% pour la masse salariale, contre 73% pour les entrepreneurs.
Ce secteur ne devrait plus échapper à nos préoccupations de gauche pour une plus grande justice sociale.
Ibrahima Sène
PIT/SENEGAL/CDS
La croissance du PIB ne traduit donc que la croissance de la valeur ajoutée, c’est-à-dire de la richesse créée d’une période à l’autre, et la croissance des impôts et taxes perçus par l’Etat dans cette même période.
La Valeur ajoutée inclut celle du secteur formel et du secteur informel. Elle est la richesse créée dans une période considérée.
Donc, pour savoir si la croissance du PIB a des effets sociaux ou non, il faudrait voir comment la valeur ajoutée est répartie entre les groupes sociaux économiques qui l'ont générée, et comment les impôts et taxes prélevés par l'Etat ont été redistribués.
Pour l'Etat, il procède à une redistribution de valeur ajoutée à travers la Loi des Finances et son exécution.
Cette redistribution est arbitrée par l’Assemblée nationale qui vote le Budget. D’où l’importance de n’y envoyer que des gens en mesure de peser sur les délibérations de cette Institution, en faveur des couches sociales qui participent à la création des richesses, et aux couches dites non « actives ».
Ainsi, pour savoir qui a le mieux profité de cette redistribution de revenu, il faudrait analyser le budget.
Pour ce qui est de la richesse créée par le secteur privé formel, en 2011, la valeur ajoutée a été de 1433,2 milliards, contre une valeur ajoutée de 1263,7 milliards 2010, sous Wade. Elle a été répartie entre la masse salariale pour 43,7%, les dividendes et autres amortissements au profit du patronat non financier pour 38,4%, pour les frais financiers au profit du capital bancaire 11,9%, soit 50,3% pour le Capital, et 15,9% pour l'Etat.
En 2012, la part des salaires dans la valeur ajoutée est portée à 45,5%, puis à 49,2% en 2013.
En 2014, où la Valeur ajoutée a été de 1348,1 milliards, donc, inférieure à celle de 2011, mais elle a été distribuée pour la masse salariale à 53,3%, pour le patronat non financier à 27,2%, pour le patronat financier à 12%, soit 39,2% pour le Capital, et 7,5% pour l'Etat.
Donc, la croissance de l’Economie se mange bien, si l’on se réfère à la valeur ajoutée. Elle a été mieux partagée sous le régime de Macky, qui, dès 2013, a favorisé, par sa réforme de l'impôt sur le revenu, les travailleurs du secteur formel au détriment du capital et de la Bureaucratie d'Etat.
Ainsi, cette distribution de la croissance devrait faire réfléchir la gauche sur la nature sociale de la politique économique mise en œuvre sous Macky Sall.
La leçon qu'il faudrait tirer de cette situation, c'est qu'il ne faut pas, à gauche, se focaliser sur le taux de croissance du PIB, quand on veut parler de la répartition des richesses créées.
En effet, en 2011, le taux de croissance du PIB était de 1,8%, alors qu'il est de 4,3% en 2014, pendant que la valeur ajoutée et les impôts et taxes ont été plus élevés en 2011. Ce qui semble paradoxal à première vue.
Mais, pour comprendre ce qui semble être paradoxal, il ne faut jamais perdre de vue que le taux de croissance du PIB se calcule en référence à une année précédente, et ne peut servir nullement, à lui seul, à renseigner sur la répartition de la richesse créée durant la période.
Ainsi, le taux de croissance du PIB de 1,8% de 2011, avec une valeur ajoutée de 1433,2 milliards, c’est relativement à celui de 2010 qui était de 4,1%, dont la Valeur ajoutée n’a été que de 1263,7 milliards.
Donc, le taux de croissance du PIB ne mesure que la dynamique de l’Economie d’une période à une autre, qu’il ne faudrait pas confondre avec la richesse créée, encore moins sa répartition.
Donc, cessons ce débat stérile sur la croissance du PIB, mais faisons plutôt attention à la répartition de la valeur ajoutée, qui traduit le partage de la richesse créée entre ceux qui l’ont produite, et à l'évaluation de la loi des Finances et à son exécution, qui traduit la redistribution de cette richesse déjà distribuée dans la période considérée.
Il nous faudrait en outre prendre en compte le secteur informel, où la répartition de la valeur ajoutée en 2010, la seule année où les données sont les plus récentes, est de 23% pour la masse salariale, contre 73% pour les entrepreneurs.
Ce secteur ne devrait plus échapper à nos préoccupations de gauche pour une plus grande justice sociale.
Ibrahima Sène
PIT/SENEGAL/CDS