D'aprés le ministère de l’Energie, il y aurait un peu plus de 500 stations-service au Sénégal, dont une grosse majorité concentrée à Dakar et ses environs. Total Sénégal, principal acteur avec 55 % du marché, revendique un réseau de 175 « essenceries » sur le segment Terre. Viennent ensuite Shell-VivoEnergy, Oilibya qui a repris Mobil, Oryx Energies, le « major » local Elton… Sans oublier toutes ces petites sociétés étrangères et surtout locales.
Pour expliquer cette recrudescence subite de stations-service dans la capitale sénégalaise, des experts et fonctionnaires du secteur avancent plusieurs facteurs. Il y a d’abord un enjeu financier avec une « part de gâteau » évaluée à environ 1 000 milliards de francs CFA (environ 1,5 milliard d’euros). « Pour des questions de volume et de visibilité, la présence des sociétés pétrolières à Dakar est fondamentale », indique Ameth Guissé, président de l’Association sénégalaise des pétroliers (ASP), qui regroupe les principales compagnies locales.
Croissance régulière du parc automobile
Dakar, qui ne s’étend que sur 0,3 % du territoire sénégalais, concentre à elle seule 70 % du volume national de carburant. Celui-ci est évalué à quelque 2 milliards de litres par an. « C’est la raison essentielle pour laquelle les sociétés pétrolières cherchent surtout à s’installer à Dakar même si, avec le tracé de nouvelles routes à l’intérieur du pays, il y a des volumes qui deviennent intéressants aussi ailleurs », souligne Ameth Guissé.
La flambée de stations-service à Dakar est aussi liée à l’attrait du marché sénégalais, qui se caractérise par une croissance régulière du parc automobile, une hausse permanente de la population et des infrastructures routières de qualité. Mais pour Thibault Flichy, directeur général de Total Sénégal, cet attrait a ses limites car « les prix à la pompe sont régulés par l’Etat [via le Comité national des hydrocarbures], et les marges des distributeurs sont parmi les plus faibles d’Afrique. »
« Les marges ne sont pas élastiques, mais elles subissent l’effet des économies d’échelle : plus on vend de litres de carburant, plus on gagne », reconnaît indique Ameth Guissé. Le 22 février, la marge des distributeurs est passée de 59,60 francs à 61,6 francs CFA par litre, tandis que celle des détaillants a bondi de 10,5 francs à 14,5 francs par litre.
« Une station près de chaque Sénégalais »
Mais le grand vainqueur reste Total Sénégal. « Notre politique est simple : nous cherchons un réseau de proximité afin de permettre à chaque Sénégalais de trouver une station Total près de chez lui, souligne le directeur général de la marque. Nous voulons être positionné sur les axes de grande affluence et à fort potentiel de marché, tout en restant cohérent et homogène par rapport au maillage global. »
Reste à savoir si les règles d’ouverture de stations-service, contraignantes en théorie, sont respectées. Les populations des environs de la baie de Hann, dans la proche banlieue dakaroise, ont exprimé récemment leurs craintes face à la multiplication de ces stations.
Mais en période de disette, les mairies accueillent avec toujours plus de bienveillance de nouvelles stations-essence. Selon Ibrahima Seck, secrétaire municipal de la commune d’arrondissement de Fann-Point E-Amitié, les taxes payées par les stations domiciliées sur son territoire rapportent de 6 à 7 millions de francs CFA (entre 9 200 et 10 600 euros) chaque année.
Momar Dieng
contributeur du Monde Afrique à Dakar, Sénégal
Pour expliquer cette recrudescence subite de stations-service dans la capitale sénégalaise, des experts et fonctionnaires du secteur avancent plusieurs facteurs. Il y a d’abord un enjeu financier avec une « part de gâteau » évaluée à environ 1 000 milliards de francs CFA (environ 1,5 milliard d’euros). « Pour des questions de volume et de visibilité, la présence des sociétés pétrolières à Dakar est fondamentale », indique Ameth Guissé, président de l’Association sénégalaise des pétroliers (ASP), qui regroupe les principales compagnies locales.
Croissance régulière du parc automobile
Dakar, qui ne s’étend que sur 0,3 % du territoire sénégalais, concentre à elle seule 70 % du volume national de carburant. Celui-ci est évalué à quelque 2 milliards de litres par an. « C’est la raison essentielle pour laquelle les sociétés pétrolières cherchent surtout à s’installer à Dakar même si, avec le tracé de nouvelles routes à l’intérieur du pays, il y a des volumes qui deviennent intéressants aussi ailleurs », souligne Ameth Guissé.
La flambée de stations-service à Dakar est aussi liée à l’attrait du marché sénégalais, qui se caractérise par une croissance régulière du parc automobile, une hausse permanente de la population et des infrastructures routières de qualité. Mais pour Thibault Flichy, directeur général de Total Sénégal, cet attrait a ses limites car « les prix à la pompe sont régulés par l’Etat [via le Comité national des hydrocarbures], et les marges des distributeurs sont parmi les plus faibles d’Afrique. »
« Les marges ne sont pas élastiques, mais elles subissent l’effet des économies d’échelle : plus on vend de litres de carburant, plus on gagne », reconnaît indique Ameth Guissé. Le 22 février, la marge des distributeurs est passée de 59,60 francs à 61,6 francs CFA par litre, tandis que celle des détaillants a bondi de 10,5 francs à 14,5 francs par litre.
« Une station près de chaque Sénégalais »
Mais le grand vainqueur reste Total Sénégal. « Notre politique est simple : nous cherchons un réseau de proximité afin de permettre à chaque Sénégalais de trouver une station Total près de chez lui, souligne le directeur général de la marque. Nous voulons être positionné sur les axes de grande affluence et à fort potentiel de marché, tout en restant cohérent et homogène par rapport au maillage global. »
Reste à savoir si les règles d’ouverture de stations-service, contraignantes en théorie, sont respectées. Les populations des environs de la baie de Hann, dans la proche banlieue dakaroise, ont exprimé récemment leurs craintes face à la multiplication de ces stations.
Mais en période de disette, les mairies accueillent avec toujours plus de bienveillance de nouvelles stations-essence. Selon Ibrahima Seck, secrétaire municipal de la commune d’arrondissement de Fann-Point E-Amitié, les taxes payées par les stations domiciliées sur son territoire rapportent de 6 à 7 millions de francs CFA (entre 9 200 et 10 600 euros) chaque année.
Momar Dieng
contributeur du Monde Afrique à Dakar, Sénégal