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5e édition des Rencontres du Marché des Titres Publics – REMTP 2023 : Convergence des idées sur la nécessité du financement efficient des économies de l’UMOA


Rédigé le Vendredi 21 Avril 2023 à 17:57 | Lu 204 fois | 0 commentaire(s)




5e édition des Rencontres du Marché des Titres Publics – REMTP 2023 : Convergence des idées sur la nécessité du financement efficient des économies de l’UMOA
Les 24, 25 et 26 janvier 2023, ont eu lieu la cinquième édition des Rencontres du Marché des Titres Publics (REMTP) à Dakar au Sénégal. Celle-ci a été le cadre d’échanges structurants pour le développement du marché de la dette souveraine. Parmi les différents sujets abordés par les acteurs, figurent entre autres : les performances sur le Marché des Titres Publics, l’élargissement de la base des investisseurs, la dynamisation du marché secondaire et du segment des titres à court terme et la démocratisation de l’accès aux titres publics.
5ème édition des Rencontres du Marché des Titres Publics – REMTP 2023 :  Convergence des idées sur la nécessité du financement efficient des économies de l’UMOA
A l’ouverture des travaux, Monsieur Badanam PATOKI, Président de l’Autorité des Marchés Financiers de l’Union Monétaire Ouest Africaine (AMF-UMOA) convié en qualité de guest-speaker à l’évènement, a souligné qu’en terme de croissance économique, la zone UEMOA est actuellement marquée par une certaine résilience. En effet, la croissance a ralenti entre 2021 et 2022, passant de 6,1% à 5,7%, soit une dégradation de 0,4 points de pourcentage.

Concernant les titres publics, que ce soit par syndication ou par adjudication, M. PATOKI a indiqué que « nous avons quand même un marché intégré regroupant huit pays avec naturellement un même régulateur à savoir l’Autorité des Marchés Financiers de l’UEMOA (AMF-UEMOA) Â», dont il assure la présidence.

Il a également mis en avant le fait que, pour financer leurs déficits, les Etats ainsi que le secteur privé ont généralement recours au marché financier. Au 31 décembre 2022, les ressources mobilisées sur le segment par adjudication sont ressorties à 5 254 milliards de francs CFA à travers 122 opérations. Quant au segment par syndication, le Président a confié qu’il a été enregistré une levée de ressources d’à peu près 3 072 milliards de francs CFA à travers 23 opérations. Si on y ajoute les Sukuk de 330 milliards globalement, « nous arrivons sur l’ensemble du marché à un montant de 8 656 milliards de francs FCFA en 2022 Â» a-t-il complété.

Aussi, il est à noter que le marché financier régional est marqué, depuis sa création à fin décembre 2022, par des levées de ressources évaluées à plus de 17 581 milliards de francs CFA ; une capitalisation boursière d’environ 15 000 milliards de francs CFA pour 155 lignes dont 45 sociétés cotées, avec plus de 250 intervenants commerciaux agréés pour 1 018 milliards de francs CFA d’actifs sous gestion ; et 10 000 milliards de francs CFA d’actifs en conservation.

Dans le même sillage, M. PATOKI indique que « nous devons, une fois encore, travailler ensemble pour que nous puissions poser les jalons d’un marché plus liquide et plus profond, afin de faire de notre marché la source privilégiée pour le financement des économies de notre Union Â».
 
Elargissement et diversification de la base des investisseurs

Le Directeur Adjoint, chargé de l’intérim de UMOA-Titres, Monsieur Banassi OUATTARA, a souligné la nécessité de la mise en œuvre de toutes les initiatives concourantes à l’approfondissement du marché domestique afin de le hisser aux meilleurs standards dans un contexte de raréfaction des ressources extérieures.

Dans ce sens, il a également fait savoir que l’objectif d’élargissement et de diversification de la base des investisseurs devrait être poursuivi. Au titre des défis à relever, il a laissé entendre que, bien que le processus d’émission de titres publics soit aujourd’hui totalement dématérialisé et ouvert à tous, la participation du grand public au marché des bons et obligations du Trésor demeure très faible, alors même qu’elle constitue un véritable enjeu pour le développement et la vulgarisation de ce marché.

Ainsi, il est d’avis que le développement des fintechs et son cortège d’innovations, constituent pour le secteur bancaire et financier, une opportunité pour se réinventer et améliorer sa relation clientèle, en élargissant la base des investisseurs à travers l’accès à une gamme de services et de produits financiers disponibles et adaptés. Pour cela, a-t-il souligné, la rénovation des canaux de distribution des instruments financiers, ainsi que les infrastructures de marché doivent être en parfaite symbiose avec les évolutions technologiques.
 
Dynamisation du marché secondaire

L’élargissement de la base des investisseurs ainsi que la diversification de celle-ci sont des facteurs considérés comme essentiels à la dynamisation du marché secondaire. Dans son intervention, M. Clément NDIAYE, Chief Operating Officer à ABCO BOURSE, a évoqué le rôle extrêmement important que pourrait jouer le secteur informel dans ce sens.

M. Ndiaye de souligner qu’au Sénégal par exemple le secteur informel représente environ 97% de la population active du pays, et 60% des ressources financières de cette dernière provient de son épargne propre. Cette remarque l’a amené à soutenir qu’adapter les produits de placements au secteur informel pourrait aider à élargir la base des investisseurs et renforcer, par la même occasion, le dynamisme du marché.
 
Processus d’Industrialisation dans la zone UEMOA

Le coordonnateur national du programme de partenariat pays de l’ONUDI au Sénégal, Monsieur Malick SY, a renseigné que la part de la Valeur Ajoutée Manufacturière (VAM) dans le Produit Intérieur Brut (PIB) de l’Afrique se situe un peu au-dessus de 10%, tandis qu’elle tourne aux alentours de 16% dans le monde.

Toutefois, M. SY a attiré l’attention sur le fait que l’industrialisation est une volonté politique affichée dans tous les programmes en Afrique. A ce titre, parmi les projets visant le développement de l’industrie en Afrique, il a cité « Afrique 2063 Â», avec la priorité au développement industriel accéléré de l’Afrique, ou encore Â« l’Agenda 2030 des Nations Unies Â», avec l’Objectif de développement durable numéro 9 (Mettre en place une infrastructure résiliente, promouvoir une industrialisation durable qui profite à tous et encourager l’innovation).  Il en a également profité pour évoquer la Zone de Libre-Echange Continentale Africaine (ZLECAF), avec la promotion du développement industriel et le développement des chaînes de valeurs régionales, ainsi que la Stratégie intégrée des Nations Unies pour le Sahel qui, dit-il, reconnaît, depuis 2022, la pertinence de l’approche de développement industriel. Pour rappel, cette thématique a été traitée lors d’une des sessions des REMTP 2023 dédiée aux émetteurs du MTP à savoir les focus pays. Ces présentations pays étaient articulées autour de thème mettant en évidence la contribution des différentes sources de financement au coût global des Programmes Nationaux de Développement des Etats et leur contribution aux performances économiques récentes ainsi que les perspectives à moyen terme.
Lejecos Magazine
 


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