Près de deux femmes sur cinq, soit 38% sont excisées en Côte d’Ivoire où la majorité de ces femmes l’ont été avant l’âge de 5 ans, a annoncé, vendredi, la ministre de la Promotion de la femme, de la famille et de la protection de l’enfant, Euphrasie Yao, à la veille de la Journée mondiale de lutte contre les mutilations génitales féminines.
Cette Journée se déroulera, samedi, aussi bien à Abidjan que dans les autres régions du pays, notamment celles où la prévalence est des plus fortes, autour du thème, «réaliser les nouveaux objectifs de développement durable en éliminant les mutilations génitales féminines d’ici à 2030».
La forme de mutilation génitale féminine la plus répandue en Côte d’Ivoire est l’excision, souligne la ministre, expliquant que « près de deux femmes sur cinq soit 38% sont excisées dans notre pays ». La majorité de ces femmes l’ont été avant l’âge de 5 ans, selon l’Enquête de démographie et de santé (EDS 2011-2012).
Cette pratique persiste malheureusement dans toutes les régions du pays avec une prédominance dans les régions Nord-Ouest et Nord qui passent la barre des 70% de femmes excisées suivies des régions de l’Ouest et du Centre-Nord où plus 50% des femmes sont concernées, déplore Mme Yao.
Par ailleurs, a précisé la ministre de la Promotion de la femme, de la famille et de la protection de l’enfant « la seule ville d’Abidjan présente un pourcentage de femmes excisées de l’ordre de 36,1% ».
« Ces statistiques nous interpellent tous et le Gouvernement en premier, car l’excision est une grave menace pour la santé et la vie de nos enfants, au regard des conséquences graves qu’elle peut engendre », estime-t-elle.
Ces conséquences sont notamment la transmission du virus du VIH/Sida, les hémorragies, les fistules obstétricales, les nombreuses complications liées à la santé sexuelle et reproductive.
Les mutilations génitales féminines (MGF) recouvrent l’ensemble des interventions qui consistent à altérer ou à léser les organes génitaux de la femme pour des raisons non médicales. Les mutilations sont le reflet d’une inégalité profondément enracinée entre les sexes.
Elles portent atteintes aux droits fondamentaux de ces dernières notamment ceux relatifs à la santé, à l’intégrité physique et même à la vie, lorsque ces pratiques ont des conséquences mortelles.
« Il nous faut donc tous continuer d’intensifier nos efforts en vue de l’élimination totale de cette pratique qui est une violation de l’intégrité physique de l’enfant et constitue une forme extrême de discrimination à l’égard des femmes et des filles », plaide la ministre Euphrasie Yao.
Après plusieurs années de sensibilisation, le Gouvernement décide à présent de passer au stade de la répression avec l’application effective de la loi n°98-757 du 23 décembre 1998 portant interdiction de la mutilation génitale féminine, rappelle-t-elle, ajoutant que « cette loi prévoit des peines pouvant aller « jusqu’à 20 ans en cas de décès de la victime».
Apa