Coincé entre une rue bruyante et le paisible fleuve Casamance, le mémorial-musée de Ziguinchor, qui a commencé à être érigé en 2020, devrait être terminé en décembre prochain. Malgré les retards, Elie Diatta, frère d’un naufragé et membre de l’association national des familles des victimes, est tout de même satisfait que cet immense bâtiment commence à sortir de terre.
« Ça permettra à la nouvelle génération qui ne connaît pas le Joola de savoir qu’il y a eu une catastrophe pire que le Titanic ici aussi au Sénégal. Et dans l’histoire du Sénégal, il y a un pont noir qui s’appelle le Joola. Si le Joola était enseigné dans les écoles, les universités, un peu partout, la génération présente pourrait s’emparer de cette histoire, et ce n’est pas le cas », regrette Elie Diatta.Pour le moment, rien de concret n’a été décidé concernant le contenu. Selon le ministère de la Culture, un comité scientifique et technique travaille à partir de documents pour « construire un discours scénographique cohérent ». Un travail qui n’inclut pas suffisamment les familles de victimes ou les rescapés, qui sont pourtant les premiers concernés, revendique Elie Diatta. « Le mémorial doit pouvoir contenir les reliques du Joola, il faut que le renflouement soit fait. Ça peut être la barre, ça peut être la cloche. Il y a des éléments importants dans le Joola, les hélices de l’épave qu’on pourra sortir de l’épave et apporter ici », évoque Elie Diatta.
Sur les murs du cimetière de Kantène, un des cimetières de victimes du naufrage situé à Ziguinchor en Casamance.
Ce mémorial est aussi une manière de lutter contre l’oubli que redoute Kadidiatou Diop, fille d’une victime. Entre ses mains, elle tient tendrement une photo de sa maman, Fatou Tinor Diedhiou. « À chaque fois qu’on parle du bateau le Joola, je sens que j’ai besoin de voir cette photo, me rappeler la personne que j’ai perdue dans le bateau. C’est pour cela que je pense qu’il faudrait qu’ils mettent les photos auprès des noms des victimes. Vous irez au mémorial, il y aura les noms, il y aura les photos », confie-t-elle.D’après RFI, Boubacar Ba, président de l’association nationale des familles de victimes et des rescapés, insiste aussi pour qu’un mémorial et lieu de recueillement soit érigé à Dakar, la capitale : « Il le faut pour tout le monde, pour les étrangers qui arrivent à Dakar, qu’ils puissent disposer de quelque chose pour montrer que ce 26 septembre 2002, il y a eu un événement terrible et inoubliable pour l’humanité. Venir jusqu’à Dakar et n’avoir aucun monument qui représente le drame, c’est déshonorer les familles et le pays, l’image du pays. »
Sur la place du souvenir de Dakar, une gerbe de fleurs sera déposée dans la journée pour commémorer les 20 ans de ce drame.
« Ça permettra à la nouvelle génération qui ne connaît pas le Joola de savoir qu’il y a eu une catastrophe pire que le Titanic ici aussi au Sénégal. Et dans l’histoire du Sénégal, il y a un pont noir qui s’appelle le Joola. Si le Joola était enseigné dans les écoles, les universités, un peu partout, la génération présente pourrait s’emparer de cette histoire, et ce n’est pas le cas », regrette Elie Diatta.Pour le moment, rien de concret n’a été décidé concernant le contenu. Selon le ministère de la Culture, un comité scientifique et technique travaille à partir de documents pour « construire un discours scénographique cohérent ». Un travail qui n’inclut pas suffisamment les familles de victimes ou les rescapés, qui sont pourtant les premiers concernés, revendique Elie Diatta. « Le mémorial doit pouvoir contenir les reliques du Joola, il faut que le renflouement soit fait. Ça peut être la barre, ça peut être la cloche. Il y a des éléments importants dans le Joola, les hélices de l’épave qu’on pourra sortir de l’épave et apporter ici », évoque Elie Diatta.
Sur les murs du cimetière de Kantène, un des cimetières de victimes du naufrage situé à Ziguinchor en Casamance.
Ce mémorial est aussi une manière de lutter contre l’oubli que redoute Kadidiatou Diop, fille d’une victime. Entre ses mains, elle tient tendrement une photo de sa maman, Fatou Tinor Diedhiou. « À chaque fois qu’on parle du bateau le Joola, je sens que j’ai besoin de voir cette photo, me rappeler la personne que j’ai perdue dans le bateau. C’est pour cela que je pense qu’il faudrait qu’ils mettent les photos auprès des noms des victimes. Vous irez au mémorial, il y aura les noms, il y aura les photos », confie-t-elle.D’après RFI, Boubacar Ba, président de l’association nationale des familles de victimes et des rescapés, insiste aussi pour qu’un mémorial et lieu de recueillement soit érigé à Dakar, la capitale : « Il le faut pour tout le monde, pour les étrangers qui arrivent à Dakar, qu’ils puissent disposer de quelque chose pour montrer que ce 26 septembre 2002, il y a eu un événement terrible et inoubliable pour l’humanité. Venir jusqu’à Dakar et n’avoir aucun monument qui représente le drame, c’est déshonorer les familles et le pays, l’image du pays. »
Sur la place du souvenir de Dakar, une gerbe de fleurs sera déposée dans la journée pour commémorer les 20 ans de ce drame.