1/3 DES EMPLOYÉES DE MAISON EN ESPAGNE NE SONT PAS DÉCLARÉES
En Espagne, ce sont 180 000 femmes de ménage qui travaillent sans être déclarées. Cela signifie donc qu’elles ne peuvent pas bénéficier des aides exceptionnelles mises en place par le gouvernement. En effet, le gouvernement a annoncé la création d’un revenu universel, et travaille activement à sa mise en place. Le 5 avril, la ministre de l’Économie, Nadia Calviño, annonçait sur bloomberg.com que ce revenu universel serait mis en place « dès que possible ». À ce jour, il est toujours attendu, son montant n’a pas été arrêté mais devrait être approximativement de 500 €.
En plus du revenu universel, le gouvernement a annoncé une aide financière exceptionnelle, ayant pour but de compenser les ruptures de contrat occasionnées par la pandémie de Covid-19 et les mesures de confinement mises en place depuis le 15 mars. Ces mesures concernent la prise en charge de 70 % du salaire, ce qui devrait soulager de nombreuses familles. Parmi elles, les employées de maison, dont 394 171 sont inscrites à la Sécurité sociale, alors que, selon la dernière enquête de l’Institut national des statistiques sur la population active, plus de 580 000 femmes de ménage exerceraient en Espagne. Cela signifie donc que 180 000 d’entre elles ne bénéficieront pas de ces aides d’État et seront laissées sur le carreau.
OÙ EN EST LA SITUATION EN FRANCE ?
En France, des aides ont également été promises par l’État. Même si un revenu universel n’est pas à l’ordre du jour, le chef de l’État avait annoncé, lors de son allocution du 13 avril, une prime pour les familles les plus modestes. Celle-ci sera de 150 € par famille. De plus, les allocataires du revenu de solidarité active (RSA) ainsi que de l’allocation de solidarité spécifique (ASS) percevront un bonus de 100 € par enfant, de même que les familles bénéficiaires des aides au logement.
Ces aides devraient concerner 4,1 millions de foyers. La situation des femmes de ménage espagnoles montre également le rôle primordial joué par les femmes lors de cette crise, qui se retrouvent en première ligne. Pour beaucoup, elles sont sous-payées, exploitées et mal considérées. Employées de maison, caissières, aides-soignantes, enseignantes, familles monoparentales… Elles assurent les travaux indispensables pour faire tourner le pays.
L’idée d’un revenu universel n’a jamais été aussi présente . La crise exceptionnelle que nous traversons ainsi que ses conséquences font prendre conscience aux dirigeants de la nécessité de prévoir des « filets de sécurité » pour toutes les personnes précaires mais indispensables. En Espagne, au Royaume-Uni, en Allemagne et aux États-Unis, par exemple, les débats sont relancés, plus virulents que jamais.
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